Mohamed Lamine Keita : « Des proches de Cellou Dalein me menacent de mort… » (Interview)

Mohamed Lamine Keita

CONAKRY- La fin de la crise que traverse la principale formation politique de l’opposition guinéenne ne semble pas être proche ! Mohamed Lamine Keita, le chargé de communication de la fédération de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) en France n’entend point reculer. Au lendemain de son exclusion du parti, Mohamed Lamine Keita est revenu sur "certains maux qui gangrènent" selon lui le fonctionnement du parti. Il pointe du doigt "un clan réuni autour de Cellou Dalein Diallo". Dans cette interview exclusive accordée à notre rédaction, M. Keita revient également sur ses relations avec le premier vice-président de l’UFDG, Bah Oury. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Mohamed Lamine Keita bonjour !

MOHAMED LAMINE KEITA : Oui bonjour !

Le Conseil Politique de l’UFDG a annoncé votre exclusion définitive de  toutes les instances du parti. Comment avez-vous  accueilli cette décision?

 Cette décision du directoire de Cellou Dalein DIALLO, je l’ai appris par voie de presse. Et donc s’il est dans tout son sérieux, il ne se repose sur aucun fondement légal dans les statuts et règlement intérieur de l’UFDG.

Vous comprendrez sur ce, que cette éphémère décision n’a aucune valeur juridique et donc sous mes yeux sans importance. Elle n’aura aucune portée sur moi, quant à mes fonctions et responsabilités au sein de l’UFDG.

Donc je suis serein et plus que jamais déterminé à mener le combat démocratique pour un Etat de droit, dans cette institution politique qu’est l’UFDG.

De quoi vous reproche-ton concrètement ?

Le directoire de Cellou Dalein DIALLO est le mieux placé pour répondre à cette question. Il ne m’a jamais demandé d’explications sur quoi que ce soit avant de prendre sa décision unilatérale. Je la considère plus comme un règlement de compte.

Selon vous, est-ce que cette décision n’est pas consécutive de votre récente sortie médiatique où vous aviez ouvertement dénoncé la gestion du parti par le Président actuel, Cellou Dalein Diallo ?

Depuis la défaite de l’UFDG au lendemain des élections du 11 octobre 2015, le directoire de Cellou Dalein DIALLO veut étouffer dans l’œuf  toute voix qui se lève au sein de l’UFDG pour réclamer plus de débat et plus de transparence au sein du parti. Il ne veut en aucun cas permettre à ceux qui ont des avis différents des leurs, de s’exprimer. Leur pensée unique reste et demeure une doctrine à laquelle un membre de l’UFDG ne doit transgresser.

Sinon depuis cinq ans on enregistre des morts, des blessés, des pertes matérielles, des prisonniers et des exilés politiques. Personne dans ce directoire ne s’est levé pour broncher mot. Aujourd’hui, dans une volonté destructrice c’est ce même noyau qui tente d’exclure de l’UFDG, ceux qui se sont donné corps et âmes pour ce parti. Ils ont peur du débat démocratique, qu’ils fuient pour se réfugier derrière des sanctions stériles. Et pire encore, face à l’inefficacité de leurs pseudo-sanctions, ils profèrent des menaces de mort.

Que comptez-vous faire maintenant ?  Avec quel moyen ?

Il y a une question que je dois me poser. Me faudrait-il baisser les bras face à la dictature d’un petit groupe de  personnes, de surcroit grands nomades politiques présentent à l’UFDG, juste pour assouvir leurs besognes nombrilistes ? Non ! Je dois répondre.

Pour revenir à leur baliverne, une exclusion doit être précédée d’au minimum deux avertissements et deux suspensions au cours de la même année selon les statuts et règlement du parti. Et mieux l’espace entre les différentes sanctions sont d’au minimum trois mois. Donc je ne passerais pas par quatre chemins et  n’irai certainement nulle part ailleurs. Je suis et je demeure (membre de ) UFDG.

On vous soupçonne d’être instrumentalisé par le premier vice-président du Parti Bah Oury. Qu’en dites-vous ?

(Rire)… Mr. BAH Oury est la deuxième personnalité et le fondateur du parti. Il remplace le Président en cas d’absence. Il incarne de par sa longue  lutte depuis la chute du régime de Sékou TOURE, une inspiration pour toutes les générations qui ont subi l’âpre dictature de Lansana CONTE, quand CellouDalein DIALLO et ses acolytes le (Lansana Conté) servaient religieusement. Au-delà de l’UFDG , les reconnaissances de ses capacités et de sa personnalité font que dans différents débats que je mène avec d’autres dans mon métier d’écrivain, je le cite comme un exemple à suivre. Je l’ai même amené à préfacer un de mes livres. Donc Mr. BAH Oury ne peut pas m’instrumentaliser. De surcroit, je suis un combattant qui marche avec ses gants et prêt partout à mettre K.O ses adversaires directs.  Si le directoire de Cellou Dalein DIALLO a des problèmes pour travailler avec lui, moi je n’en ai pas.

Les décisions radicales se multiplient au sein de l’UFDG au lendemain de son échec à l’élection présidentielle. Avant vous, il y a eu deux responsables du parti qui ont été sanctionnés, à cette allure, ne craignez-vous pas l’éclatement du parti ?

De par expérience, je sais que ceux qui se radicalisent finissent toujours par devenir terroristes. Ils deviennent terroristes de pensées et terroristes tueurs, pour faire partir tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Avant moi et avant ces deux responsables sanctionnés, il y avait eu d’autres, menacés de mort qui ont préféré partir, parce que celui qui les chapeautait, en l’occurrence le Président de la Section Motard Amadou Oury DIALLO est mort dans des conditions très floues. Je reçois les mêmes menaces de mort aujourd’hui de la part des plus proches de Cellou Dalein DIALLO.

A cette allure, on est en droit de se poser la question de savoir : Est-ce que la refonte du parti n’est pas nécessaire ? Dans un pays, si la dictature du Chef de l’Etat est frileuse, il perd toute légitimité. Et le peuple souverain est en droit de demander son départ. Et cela est valable aussi pour l’UFDG qui aspire à diriger notre pays la Guinée.

A votre avis qu’est-ce qu’il faut pour sauvez le navire UFDG ? 

L’UFDG doit rester plus forte que jamais. Mais cela n’est possible au 21ème siècle, que si les idéaux de la démocratie, de la liberté et de l’Etat de droit nous animent plus que les intérêts égoïste et clanique de certains dirigeants du parti. L’esprit d’équipe c’est aussi l’acceptation de l’autre dans toute sa différence. C’est l’apprentissage du vivre ensemble. Une réconciliation nationale, seule gage d’une stabilité et d’un développement en Guinée, n’est possible que par cette voie. Les responsables de ce parti doivent apprendre le rassemblement au-delà de leurs sphères. C’est une culture qui doit être inculquée à tous et à chacun. C’est au plus, une vertu de la politique. Au-delà de tout, apprendre à accepter nos diversités et à comprendre nos valeurs dans une indépendance d’esprit. Se battre pour un idéal, et dans l’actualité et dans l’avenir.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 29 novembre 2015 12:57

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