Mines : Les mesures fortes annoncées par le colonel Doumbouya..

CONAKRY-Moins de deux semaines après sa prise du pouvoir, le colonel Mamady Doumbouya affiche une détermination à transformer drastiquement le secteur minier guinéen. Ce jeudi 16 septembre 2021, s’exprimant devant les patrons des sociétés minières, il a déclaré que la Guinée a longuement souffert de malédiction de ses ressources. Pour inverser la tendance, il a annoncé des mesures très fortes. Décryptage.

Réaffirmant son engagement à ne ménager aucun effort quant à la protection et à la sécurité des investisseurs étrangers en Guinée, le chef de la junte qui a renversé Alpha Condé, a invité les miniers au respect strict des obligations légales et contractuelles. 

« Le CNRD et le secteur minier ont une communauté d'intérêts. La préservation de ces intérêts nécessite le renforcement des équilibres et le maintien du dialogue. C'est pourquoi, la Guinée restera toujours attachée au respect des normes et principes de transparence, de bonne gouvernance prônée par l'initiative pour la transparence dans les industries extractives ITI. Entre autres, dans cette dynamique une attention particulière sera accordée au respect du contenu local », a-t-il indiqué. 

Le colonel Doumbouya annonce que désormais, aucune entreprise avec des intérêts étrangers ne pourrait être désignée pour faire la construction et la maintenance des routes non goudronnées et des bases vies. Sauf s'il y a un constat d'incapacité des entreprises locales. Cette mesure concerne aussi le transport de minerais notamment par voie terrestre et pour le transport des travailleurs.

« Il convient aussi d'accorder la priorité aux nationaux dans tous concours de recrutement aux différents postes y compris les cadres de directions en particulier les ressources humaines, au développement communautaire, la communication et relations extérieures.

En ce qui concerne les Directeurs Généraux, les sièges sociaux de leurs sociétés doivent être basés en Guinée. Le respect scrupuleux des normes environnementales et sociales par les compagnies est impératif. Nous y veillerons particulièrement », a martelé le président du CNRD (Comité national pour le rassemblement et le développement). 

Dans le même ordre d'idée, il a interpelé les employeurs miniers à tous les niveaux d'accorder une attention particulière aux obligations de santé, de sécurité et de protection sociale. Aussi, la participation non contributive de l'État dans les sociétés en phase de production et celles en phase de développement doit être assurée, dira le nouvel homme fort de Guinée.

De même, il annonce que désormais toutes les transactions commerciales et financières y compris entre maison mère et filiale, doivent être portées préalablement à la connaissance de l'État et des dispositions fiscales, conventionnelles ou de droits communs pourraient être applicables. 

Rappelant l'importance du fonds du développement économique local FODEL et du fonds national du développement local FNDL, il a laissé entendre que des dispositions spécifiques seront prises pour l'utilisation efficiente et transparente en faveur des communautés locales.

« La Guinée a longuement souffert de malédiction des ressources. Le pays dispose d'un potentiel minier incontesté, mais les populations demeurent dans une pauvreté visible. Nous devons travailler ensemble pour que cette malédiction se transforme en opportunité d'amélioration de conditions de vie des populations », a affirmé Mamady Doumbouya.

Il précise que la transformation des matières premières et la diversification des activités minières tel qu'envisagée dans la plupart de vos conventions deviennent impérative. « Vos obligations dans ce cadre doivent être respectées sans délai. Si les investissements réalisés dans le secteur des mines ont été principalement dans la bauxite et l'or dans ces dernières années, nous devons mettre tout en œuvre pour favoriser la production d'autres minerais dont le fer », a-t-il lancé, indiquant que les retombées de l'accroissement du volume de la production de bauxite, sur l'économie guinéenne ne sont pas encore pleinement satisfaisantes.

« Nous devons donc accélérer la deuxième phase de la chaîne de valeur, c'est-à-dire la transformation de la bauxite en alumine ensuite en aluminium dans le pays », a martelé le colonel Mamady Doumbouya.

 

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 16 septembre 2021 17:00