Mines : La Guinée se dote d’un schéma directeur pour l’élaboration des infrastructures minières…
CONAKRY-Afin d’éviter une prolifération ‘’anarchique’’ d’infrastructures pour le transport des produits miniers, la Guinée s’est dotée d’un schéma directeur pour l’élaboration desdits infrastructures (voies ferroviaires et portuaires), a appris Africaguinee.com.
Ce schéma directeur se décline en trois éléments essentiels. Il s’agit d’une étude physique exhaustive pour l’identification des projets opérationnels ou annoncés, une étude en profondeur sur la pertinence économique de la mutualisation des infrastructures et une analyse suivie des propositions sur l’amélioration des cadres institutionnels afin de rendre favorables les deux premiers points.
Selon ce schéma directeur, techniquement, la Guinée pourrait disposer de trois (3) corridors de grande capacité pour le transport des produits miniers et trois (3) débouchés portuaires. Le premier est le corridor Nord-ouest, qui situe à Sangarédi, Kamsar…, le second est le corridor du centre qui passe vers Labé-Dabola via le port de cap Verga, et enfin le corridor du sud sur la transnationale pour le Projet Simadou, jusqu’au port de Matakan.
Ce vendredi, les experts qui ont travaillé sur cette étude ont présenté les résultats de leur travail en présence du ministre d’Etat des mines et de la Géologie, Kefalla Yansané, ainsi que de plusieurs représentants des compagnies minières.
Lors de cette présentation, le ministre Yansané a garanti à la Banque Mondiale qui a financé cette étude que ce rapport ne dormira pas dans les tiroirs.
‘’Je peux garantir la Banque mondiale que ça ne sera pas un rapport de plus, il ne sera pas mis dans les tiroirs, nous allons travailler pour sa mise en Œuvre’’, a assuré le ministre des mines et de la géologie.
Selon M. Yansané, ‘’les mines ne peuvent pas se développer sans transport…ce transport doit être fait par les chemins de fer. Ce qui exclue tout transport par la route. Parce que certaines compagnies envisageaient de faire le transport par la route. Ce qui sera extrêmement dangereux’’, laisse-t-il entendre.
A l’entendre, il faut que les compagnies acceptent de travailler ensemble pour garantir cette mutualisation. Cela est extrêmement important d’un point de vue de l’aménagement du territoire et de la sauvegarde de l’environnement, a invité le ministre. Le problème fondamental dans ce schéma, déclare Kerfalla Yansané, ‘’c’est le financement’’ parce que quand des compagnies se mettent ensemble, ‘’il faut trouver les conditions de financement de ces infrastructures’’.
Autre inquiétude soulevée par le ministre Yansané, c’est ‘’comment s’assurer de l’accès à ces chemins de fer et quels sont les tarifs qui seront appliquées’’. D’où soutient ‘’la question de la régulation’’.
Toujours est-il que selon le ministre d’Etat ‘’ce rapport vient à point nommé’’ parce qu’il arrive à un moment où le gouvernement essaie de débloquer toute une série de situations qui étaient plus ou moins à l’état latent. Tels que, cite-t-il, ‘’la revue des conventions qui n’avançaient pas jusqu’à présent, la négociation avec les nouvelles compagnies minières…nous espérons que 2014 sera le redémarrage de manière effectif de toutes les principales activités minières pour que le taux de croissance qu’on a prévu de 4% soit atteint. Ce schéma directeur est de bon augure pour ça’’, a indiqué le ministre des mines.
Cheik Fantamady Kanté, représentant de la Banque Mondiale en Guinée, a assuré que son institution reste disposée à accompagner la Guinée comme par le passé à parachever cet important travail qui ne doit pas s’arrêter à mi-chemin. Cet accompagnement, dit-il, pourrait porter sur trois volets et ce, de façon immédiate.
‘’Le premier volet est celui de l’appui conseil pour aider le gouvernement à finaliser les engagements industriels. Par exemple sur le corridor Nord Est, en vue du développement des capacités et la rationalisation du transport. Deuxièmement, la Banque Mondiale est prête à apporter une assistance technique pour la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire, ferroviaire et portuaire garantissant l’accès d’une bonne utilisation. Elle est prête aussi à accompagner le gouvernement dans la mise en place d’une structure capable de garantir la gestion des actifs de l’Etat, de leur maintenance et leur pérennité’’, a assuré M. Kanté.
Pour le consultant Gérard Rigaut l’étude qu’ils ont menée consistait à voir dans quelles conditions les infrastructures peuvent être mutualisées au grand bénéfice des acteurs économiques du pays. Selon lui la mutualisation permet de diminuer le coût global des investissements par rapport à l’investissement individuel de chaque compagnie minière.
‘’Nous avons constaté une quasi unanimité des sociétés minières sur les principes de mutualisation en commun des infrastructures. Nous avons proposé un plan d’action et un calendrier, il appartient maintenant aux autorités guinéennes de les mettre en œuvre’’, a affirmé M. Rigaut.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 15 mars 2014 13:01
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