CONAKRY- Le gouvernement guinéen a par la voix de son porte-parole, le ministre Damantang Albert Camara, a implicitement accusé l’opposition de vouloir créer des troubles dans le pays afin de décourager les investisseurs, a appris Africaguinee.com.
Après l’appel lancé par l’opposition qui demande à ses militants et sympathisants à faire du lundi 25 novembre prochain une “journée ville morte“, le gouvernement a souligné les “risques“ liés à une telle décision :“ Certes, une journée ville morte, comporte moins de risques qu’une marche mais l’expérience nous a appris que ces journées ville morte sont souvent émaillées de violence parce que ceux qui respectent la consigne de « ville morte » veulent obliger ceux qui veulent travailler à rester chez eux. S’ensuit alors le cycle de caillassage de véhicules et agressions de passants, intervention des forces de l’ordre, affrontements, manifestations, contre manifestations, etc. Cela, l’opposition le sait pertinemment“ a dénoncé le ministre Damantang Albert Camara.
“Pourquoi faut-il qu’à la veille ou pendant chaque échéance primordiale pour notre pays telles que la rencontre des investisseurs d’Abu Dhabi ou le sommet de l’OCI, on créé des situations d’instabilité, comme pour décourager les partenaires potentiels de la Guinée ?“ a-t-il poursuivit.
Pour le chef du département de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, l’engagement qui avait été pris par l’opposition, à abandonner les manifestations de rue n’était pas réel : “Il y a quelques jours déjà, lorsque l’opposition avait déclaré « surseoir » à ses manifestations, nous avions évoqué le caractère « flou » de cette décision qui, finalement, n’était pas un véritable engagement à abandonner la solution de la « rue »“ a poursuivit le porte-parole du gouvernement guinéen.
Selon lui, l’attitude de l’opposition laisse perplexe le gouvernement. “Je crois avoir déjà dit que nous, au gouvernement, avions souvent du mal à comprendre nos opposants :
Voyez vous-même : au lendemain des élections, ils étaient décidé à recommencer les manifestations ; plus tard ils nous disaient qu’il n’était plus question de manifestations, il y a quelques jours ils s’apprêtaient à saisir les juridictions supranationales ; aujourd’hui c’est les Nations-Unies plus la journée ville morte ! Et après ce sera quoi ?“ s’est interrogé le ministre Damantang Albert Camara.
Réunis ce mercredi, les leaders de l’opposition guinéenne ont réitéré leur rejet de l’arrêt de la cour suprême portant sur les résultats définitifs du scrutin législatif du 28 septembre dernier. En plus de l’appel à une journée ville morte le lundi 25 novembre prochain, l’opposition a aussi décidé de saisir la communauté internationale à travers un courrier qu’elle compte adresser au secrétaire général des Nations Unies, Banki Moon.
Sa participation ou non au futur parlement guinéen devrait être connue à partir de la semaine prochaine.
SOUARE Mamadou Hassimiou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 21 novembre 2013 11:28