Menaces de l’Opposition : Qu’en pense le Gouvernement guinéen ? (Exclusif)

CONAKRY-Le Gouvernement guinéen vient de réagir face aux menaces de l’opposition guinéenne qui proteste contre le chronogramme des élections annoncé par la Commission électorale nationale indépendante le 10 mars dernier. Pour le Porte-parole du gouvernement guinéen, « l’opposition guinéenne n’a pas à être aussi radicale ». Damantang Albert Camara indique qu’il faut arrêter de polémiquer sur des questions d’engagements et voir la réalité en face.
En protestation contre le calendrier électoral, l’opposition a décidé de quitter l’Assemblée Nationale et d’engager des actions de désobéissance civile dans le pays, dans les prochaines semaines. Face à ces menaces, notre rédaction a interrogé le porte-parole du gouvernement. Nous vous proposons l’intégralité de sa réaction.
« L’opposition n’a pas à être aussi radicale. Qu’est-ce que le fait d’empêcher la session des lois va apporter comme solution au problème ? Cette question peut être résolue et elle le sera de toute manière autour d’une table. L’opposition reproche beaucoup de choses à ses commissaires de la CENI, pour une fois elle devrait s’inspirer des conseils de l’un d’entre eux qui a estimé que la politique de la « chaise vide » ne résout rien.
Arrêtons de polémiquer sur des questions d’engagements, d’annexe, d’additif et autres avenants. Ça devient non seulement ridicule mais surtout totalement improductif.
Premièrement, ce qui impose la tenue des législatives ce n’est ni un accord, ni un avenant et encore moins un engagement moral. C’est la Loi qui l’impose, un point c’est tout. Et, pour cette fois, je serais d’accord avec Monsieur Salifou Sylla. Deuxièmement, nous sommes tous d’accord que le rétablissement de nos fondamentaux démocratiques, à savoir nos élus, aurait dû idéalement commencer par la base.
Rappelons tout de même qu’en 2010, c’est toute notre classe politique qui s’est entendue pour ne pas tenir compte de l’ordre logique des élections et pour commencer par la présidentielle au lieu des législatives. A l’époque, seul Jean Marie Doré avait un avis contraire. Depuis lors nous n’avons pas pu rattraper le retard accumulé et la conjoncture économique et sociale puis sanitaire a également joué son rôle retardateur. Pourquoi vouloir à tout prix en imputer la faute au gouvernement ? Nous n’avons aucun intérêt à retarder les élections communales ou inverser un ordre d’élections, à supposer qu’il en existe légalement un.
Une fois qu’on a dit ça qu’est-ce qu’on fait pour régulariser cette anomalie institutionnelle sans mettre en péril la validité du mandat présidentiel ?
La CENI ne peut pas organiser deux élections cette année. Elle l’a officiellement affirmé. A partir de là, le choix qui s’offre à nous est simple : soit on s’entête à démarrer les préparatifs des deux élections et on fait la présidentielle hors délais, soit on en choisit une seule qui ne peut être que la présidentielle.
Cela fait 4 ans que nous nous sommes accommodés de maires dont les mandats sont dépassés. Qu’est-ce qui nous coûte de patienter quelques mois supplémentaires avant de les renouveler ? La stabilité institutionnelle de notre pays vaut bien que l’on supporte cette situation encore quelques temps ».
Affaire à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 20 mars 2015 22:09
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