Médias et élections : « les guinéens sont inquiets… », reconnaît le gouvernement
CONAKRY-Alors que le ton monte entre le pouvoir et l’opposition à quelques jours des législatives du 24 septembre, le gouvernement guinéen a exprimé « l’inquiétude » des guinéens pour ce scrutin tout en invitant chacun à faire preuve de « responsabilité ».Par la voix du ministre des droits de l’homme et des libertés publiques, Khalifa Gassama Diaby, le gouvernement s’est adressé particulièrement aux médias pour qu’ils participent à l’éducation citoyenne durant cette période, a appris Africaguinee.com.
Selon le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques, ‘’aujourd’hui même si chacun de nous se réjoui de l’organisation de ces élections législatives, de nombreux compatriotes appréhendent ce moment avec inquiétude. C’est pourquoi chaque guinéen doit dans ces moments faire preuve de retenu, et cela dans tous les domaines et de responsabilité’’, exhorte Kalifa Gassama Diaby.
Dans ce processus, la responsabilité des medias est grande, sinon déterminante, explique le ministre. Cela, note-t-il, du fait non seulement des limites de notre processus démocratique, mais aussi de la faible appropriation de celle-ci par les populations. Si la vocation des journalistes est d’informer les populations, ils ont aussi la responsabilité de contribuer à l’éducation citoyenne, a fait observer Kalifa Gassama Diaby. A ce titre les moindres propos, commentaires ou analyses peuvent avoir des conséquences néfastes sur le processus, rappelle-t-il, avant d’inviter les hommes de medias à faire en sorte que ce processus soit, dit-il, un véritable moyen d’éducation, de formation et de consolidation de la paix sociale.
‘’Je voudrais donc, vous exhorter à la justesse dans le traitement des informations, mais aussi en ayant à l’esprit que vous avez un devoir : celui de contribuer à la consolidation de notre démocratie et de notre paix sans renoncer à la dénonciation responsable de toutes les formes d’injustices. Je vous invite à prendre vos responsabilités pour que nous traversions ensemble ces moments délicats, mais historiques de notre pays’’, a lancé Kalifa Gassama Diaby, selon qui, le défi de notre pays est de réussir une élection acceptée par tous, pour cela, chacun doit prendre ses responsabilités et jouer le rôle qui est le sien dans ce processus. ‘’Il n’ya pas de démocratie sans medias libres, il n’y a pas de démocratie non plus sans medias responsables’’, a précisé le ministre des droits de l’homme.
Comme nous le savons tous, poursuit-il, si les élections constituent de véritables moments d’expression du libre choix de chaque guinéen, elle présente aussi des périodes d’incertitudes sur notre avenir commun immédiat par un manque évident de culture sociale démocratique. Ces incertitudes, estime Kalifa Gassama Diaby, sont justifiées par : ‘’les violences récurrentes à une période qui, au lieu d’être l’expression d’un des droits fondamentaux de l’être humain, se transforme en des moments de vives tentions, de risques de fragilisation de notre démocratie naissante et de notre paix sociale’’, a fait remarquer le ministre des droits de l’homme.
Cet appel du gouvernement intervient alors que l’opposition a lancé lundi un ultimatum de 72 heures à la commission électorale nationale indépendante (CENI) pour élaborer un nouveau fichier électoral. L’opposition menace de reprendre ses manifestations à travers le pays si aucun fichier électoral de consensus n’est trouvé.Des menaces qualifiées « d’irresponsables » par le gouvernement guinéen, par la voix de son porte-parole Albert Damantang Camara.
Au total, 32 formations politiques sont en lice pour ce scrutin pour le choix des 114 députés qui vont siéger à l’assemblée nationale.
Nous y reviendrons.
Diallo Boubacar 1
pour Africaguinee.com
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