Massacre du stade : Dadis Camara et ses coaccusés bientôt jugés ?
CONAKRY-Onze après les faits, le procès des auteurs présumés du massacre du stade de Conakry tarde à s'ouvrir. Alors que les victimes s'impatientent, aucune date n'est encore annoncée. Pourtant, l’information judiciaire du dossier des infractions commises le 28 septembre 2009 au stade éponyme et alentours, a été clôturée le 29 décembre 2017 par une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi devant le tribunal criminel de Dixinn.
L’enquête du pool des juges d’instruction a abouti à l’audition de 450 victimes qui se sont constituées parties civiles dans ce dossier et à l’inculpation de 15 personnes pour une pluralité d’infractions allant de l’assassinat au viol en passant par les coups et blessures volontaires, destructions de biens et autres. Parmi ces 15 personnalités inculpées, 2 ont bénéficié d’un non-lieu partiel. A ce jour, il y a 13 accusés dans ce dossier tous sous contrôle judiciaire, dont 6 sont sous mandat de dépôt c’est-à-dire en détention provisoire à la Maison centrale. Parmi les personnalités inculpées, figurent Moussa Dadis Camara, en exil au Burkina Faso, son ancien aide de camp Toumba Diakité en détention provisoire prolongée, le Général Mamadouba Toto Camara.
Interrogé par Africaguinee.com, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Souleymane Ndiaye a rassuré quant à l'ouverture très prochainement du procès.
«Très prochainement, les 13 accusés vont comparaitre devant le Tribunal criminel de Dixinn. Le procureur de la République est en train d’organiser la tenue de ce procès. En ce qui concerne le volet procédural, c’est-à-dire l’accomplissement des formalités préalables telles que prévues par les articles 381 et suivants du Code de procédure pénale. Il s’agit par exemple de la signification de l’ordonnance de renvoi aux accusés et de l’établissement par le président du Tribunal de première instance de Dixinn du Procès-verbal constatant la signification de l’ordonnance qui s’assure de l’identité de chaque accusé, recueille les déclarations spontanées de celui-ci et si l’accusé a un avocat. Le procureur de la République est en train de prendre les dispositions pour faire la copie des dossiers de la procédure à l’intention des parties. Lorsque toutes ces formalités seront réalisées, le dossier de la procédure fera l’objet d’un enrôlement», explique le procureur, interrogé par Africaguinee.com.
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Le magistrat annonce aussi que le procès pourrait, «très bientôt», se tenir au Palais de justice de la Cour d’appel de Conakry où est en cours de construction le futur bâtiment destiné à accueillir le jugement. La pose de la première pierre dudit bâtiment a eu lieu le 13 janvier 2020. Les travaux devraient durer au moins 10 mois. Le bâtiment devra ensuite être entièrement équipé pour pouvoir abriter les débats.
«La loi dispose que tous les accusés comparaissent devant le Tribunal criminel en détention provisoire. Et dans ce cas, le procureur de la République sera amené à exécuter les ordonnances de prise de corps. C’est-à-dire, qui lui permettent de placer en détention provisoire les accusés qui sont en liberté. A cet effet, le procureur de la République a indiqué qu’il n’y a pas deux niveaux d’accusés dans le dossier des infractions commises au Stade du 28 septembre 2009. C’est-à-dire que tous les accusés comparaitront en état de détention provisoire en exécution des ordonnances de prise de corps. C’est ce que la procédure pénale commande en matière criminelle», a précisé le magistrat de parquet.
S’agissant du second volet portant organisation matérielle, logistique, sécurité, restauration, indemnités accordées aux témoins et autres du procès, le procureur Sidy Souleymane Ndiaye confie que la prise en charge incombe aux «pouvoirs publics qui, en ce qui les concerne, se sont engagés à y faire face».
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (+224) 669 91 93 06
Créé le 28 septembre 2020 18:58Nous vous proposons aussi
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