Marc Fonbaustier : « la France n’envisage pas de couper ses liaisons avec la Guinée… »

Marc Fonbaustier, ambassadeur de France en Guinée

CONAKRY-Dans la riposte contre la nouvelle flambée d'Ebola, la France actrice majeure dans l'éradication de la précédente épidémie (2014-1016), vient d'actionner sa chaine de solidarité en vers la Guinée.


Ce mercredi 24 février 2021, l'ambassadeur de France en poste à Conakry, a procédé à la remise d'un important lot de kits de protection aux autorités guinéennes. Composé de tests, réactifs et équipements de protection contre Ebola, dont la valeur est estimée à 11. 170. 814 €, ce don va permettre de renforcer le dispositif de riposte déjà sur place.

Marc Fonbaustier qui a remis les kits au ministre guinéen des Affaires Etrangères, Ibrahima Khalil Kaba, assuré que la France se tiendra toujours aux côtés de la Guinée pour lui apporter l'appui nécessaire pour gagner la bataille sanitaire en cours. Le diplomate Français ajoute qu'une éventuelle fermeture des frontières avec la Guinée, touchée par deux épidémies, n'est pas envisagée. Il a répondu aux questions de la presse.   

La France vient de manifester son soutien au plan de riposte du Gouvernement guinéen contre la nouvelle épidémie d'Ebola. De quoi est composé ce don ?

Dans ces cartons vous avez plus de 500 kits de protection spécialisés Ebola. Ils vont permettre d’équiper les personnels soignants, médecins ou assistants médicaux dans les contacts qu’ils auront avec les patients. Soit des patients avérés, des cas suspects, ou encore la chaine de vaccination qui est en train de se mettre en place avec ces fameuses techniques de la vaccination en ceinture qui permet d’isoler des régions entières et de les rendre imperméables au virus Ebola.

Je me permets d’ajouter que nous avons déployé déjà en Guinée Forestière un poste médical avancé qui a été déployé par les personnels guinéens formés par la protection civile française. Ce don là aussi composé de tentes et d’équipements qui permettent les premiers soins et les vaccinations. Nous sommes profondément engagés à la première ligne de front.

Lors de la première épidémie d’Ebola, certains pays avaient fermé leurs frontières avec la Guinée, est-ce cette éventualité est envisagée avec la France ?

Non, pas du tout. Je vous rappelle que nous sommes dans un contexte spécial qui est un contexte COVID. Dans ce contexte-là, l’Union Européenne a pris une décision il y a plusieurs mois qu’on appelle techniquement la fermeture des frontières externes de l’Union. Mais vous avez bien compris que la fermeture des frontières externes de l’Union, ne signifie pas la fin des relations physiques. Pour preuve : Air France maintient sept vols par semaine avec la Guinée depuis le début. Et ceci est tout simplement le signe que notre solidarité se définit de plusieurs manières. C’est aussi une façon de rester solidaire de la Guinée, de ne surtout pas couper les relations physiques.

Lire aussi-Vaccins contre Ebola en Guinée: Dr Moussa Konaté apporte des précisions…

Donc, il ne faut pas confondre la fermeture des frontières qui est une mesure technique, juridique et politique avec le fait qu’une frontière ait été complètement éteinte. Ce qui n’est pas le cas. Nous avons une liaison physique maintenue ne serait-ce que pour amener ce fret, il a fallu qu’on amène ce don par avion. Donc vous voyez bien qu’il y aurait eu une contradiction à fermer les liaisons aériennes quand on veut être proche et solidaire de la Guinée. Donc à ma connaissance, les mesures qui ont été prises pour Ebola, sont simplement des mesures de contrôle de température avant l’embarquement, ça c’est des mesures classiques. Je vous rappelle qu’en 2014-2016 au pire de la crise Ebola, la France n’a jamais arrêté ses liaisons aériennes avec la Guinée.

En 2014, l’action de la France était prépondérante puisqu’elle avait déployé un hôpital militaire, est-ce qu’on peut penser à cela cette fois-ci au cas où le besoin sera là ?

La technique qui a été adoptée par la France mais surtout la Guinée et ses partenaires c’est ce qu’on appelle la réponse graduée. Il faut être flexible, réactif en fonction de la situation qu’on observe. A ce stade, il semble que l’évolution de cette émergence Ebola soit contrôlée, maitrisée. Donc, je ne pense pas que la mesure de déploiement d’un hôpital militaire soit d’actualité. S’il y avait évidemment un besoin, ce que nous ne souhaitons pas, nous l’envisagerions et examinerons la requête. Mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. 

Propos recueillis par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 24 février 2021 17:30

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