Conduite de la Transition : Autopsie de la note adressée à Mamadi Doumbouya…
CONAKRY- Dans un entretien accordé à notre rédaction, Dr Faya Milimouno a décortiqué le contenu du mémorandum que la « CONFERENCE DES COALITIONS POLITIQUES ET FAITIERES DE LA SOCIETE CIVILE », a adressé au président de la transition le 30 août mercredi dernier. Au micro d’Africaguinee.com, le président du BL (Bloc Libéral) a fait l’autopsie de cette note qui dresse un constat amer sur la transition.
AFRICAGUINEE.COM : Vous venez d’adresser un mémorandum de huit 8 pages au président de la transition dans lequel vous avez dénoncé le manque de visibilité dans la conduite générale du processus devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel. Qu’est-ce que vous appelez manque de visibilité ?
DR FAYA MILIMOUNO : Nous sommes dans un processus théoriquement qui devait prendre fin après 24 mois, ceci à compter du 1er janvier 2023. Il vous souviendra que c’était au moment où on parlait de la durée de cette période transitoire et au moment où les projections tournaient autour de 36 mois que la CEDEAO est venue s’entendre avec la junte et le gouvernement sur les 24 mois. Nous sommes à la fin du 8ème mois de la première année. Donc, pratiquement il reste 16 mois et à date nous ne pouvons pointer du doigt aucune date pour éventuellement voter la nouvelle constitution, aucune date pour les premières élections locales, ensuite les législatives et la présidentielle. Alors, la première action, on s’est dit qu’il faut que nous commencions à travailler ensemble à préciser ces dates. La deuxième chose, nous avons eu tendance à constater qu’après le cadre de dialogue, il n’y avait pas tellement d’intérêt que les coalitions des partis politiques continuent à échanger sur les grandes questions concernant la conduite de cette période transitoire.
Aussi, après avoir parcouru le document qui résume ces étapes déjà franchies dans la mise en œuvre du chronogramme, nous nous retrouvons avec plusieurs hypothèses. On en a énuméré quelques-unes mais il n’y a pas que ces deux hypothèses, il y en a plusieurs à commencer par ce budget qui tourne autour de 600 millions dollars. Et en suivant les communications tantôt du premier ministre et du ministre de l’administration du territoire, on est entre 40 à 100 millions de l’argent mobilisés d’abord. Donc, ce qui fait un manque à gagner de 500 millions. Alors, d’où la nécessité qu’on se retrouve pour trouver des alternatives. C’est ce qui a fait que nous avons décidé d’adresser ce mémorandum au président.
Vous dénoncez un manque de concertation avec les autorités, pourtant on a quand même assisté deux à trois fois à des rencontres entre vos coalitions et le ministre de l’administration du territoire. Au cours de ces rencontres vous aviez manifesté une satisfaction quant au déroulement du processus. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ?
Vous dites qu’il y en eu des rencontres, je peux vous les en énumérer. Il y en a eu trois depuis pratiquement janvier. N’oublions pas que c’est en décembre 2022 que le dialogue dans sa première phase a pris fin. Depuis, il y a eu certes des structures de suivi de la mise en œuvre des recommandations. Mais étant donné l’ampleur des choses à faire, on a été rencontrer les facilitatrices pour insister sur la nécessité qu’il y ait des plénières pour nous permettre ensemble de revoir tout ce qui est en train de se passer, s’il y a des améliorations qu’elles puissent être envisagées.
Vous pointez également un retard dans le démarrage du programme du recensement administratif à vocation d’état civil. D’après nos informations, c’est ce processus qui permettrait de sortir un fichier électoral. Est-ce que ce retard ne risque pas d’avoir un impact sur le calendrier déjà avancé ?
Bien entendu parce que nous sommes tous d’accord que pour sortir notre pays des recommencements perpétuels à chaque fois qu’il y a élection, il faut recruter un opérateur qui vient avec sa solution informatique pour faire le recensement électoral. Et que prochainement, ce soit simplement un problème de mise à jour mais qu’on ait une base de données d’un état civil fiable duquel on peut extraire le fichier électoral. Ça, c’est le pari durant cette période transitoire. Alors nous pensons que ce travail-là concernant l’ensemble du pays, ce n’est pas comme le recensement général de la population et l’habitat. Alors s’il y a un retard dans la conduite du RAVEC, cela va se traduire sur toutes les autres étapes naturellement parce qu’on ne peut pas aller aux élections sans avoir un fichier électoral, on ne pourra même pas faire le référendum.
A l’opposé, on écoute souvent le gouvernement qui prétend être en avance dans le processus. Est-ce qu’il n’y a pas là un langage de sourd qui s’est finalement instauré entre vous ?
Non ! En fait, si nous avons une lecture différente c’est parce que peut-être il y a des éléments d’informations que nous nous ne disposons pas que le gouvernement et peut-être le CNRD détiennent. Ce qui est clair, ce qu’étant à 16 mois du retour définitif à l’ordre constitutionnel, si on ne sait pas à quand par exemple l’adoption de la nouvelle constitution par référendum, à quand le début des élections locales et autres, alors il faut convenir que ça fait l’objet d’inquiétude.
Nous avons lu votre document en conclusion vous souhaitez dans l’urgence des séries des rencontres avec les autorités pour clarifier certaines situations. Deuxièmement, vous réitérez votre confiance aux autorités de la transition. Alors à quel scénario peut-on s’attendre dans les prochains jours ?
Le scénario, ce que d’abord, le document qui pointe du doigt un certain nombre de choses contrairement aux interprétations que les gens pourraient avoir à faire, nous ne sommes pas dans la même optique que d’autres qui disent qu’ils ne croient plus à rien. Ce à quoi on peut s’attendre, ce qu’il y ait des mécanismes qui soient mis en place pour permettre la conduite par exemple des plénières où nous allons aborder un certain nombre des questions. Exemple, dans les hypothèses qui ont été émises dans le document qui a été partagé lors de la rencontre avec le MATD, il y a des hypothèses qui laissent entrevoir la possibilité que le droit de voter pourrait mis en cause pour nos compatriotes qui sont à l’étranger. La première estimation concerne seulement la participation seulement des guinéens vivant sur le territoire national.
A suivre…
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 1 septembre 2023 12:09Nous vous proposons aussi
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