Manifestions du 14 octobre: des blessés graves à « l’abandon » dans les hôpitaux ?

CONAKRY-Alors que l’attention est tournée vers les corps des victimes non encore restitués, de nombreux blessés graves lors des évènements du lundi 14 octobre et jours suivants souffrent le martyr dans les hôpitaux de Conakry. Outre la douleur qu’ils ressentent, ils n’ont pas de moyens suffisants pour se soigner. Rencontrés dans les CHU de Conakry, ces victimes lancent un appel à l’aide.
Parmi eux, Aboubacar Kouyaté âgé de 33 ans, père de famille. Rencontré dans son lit d’hôpital, il nous a confié qu’il a échappé de justesse à la mort. Il ressent de fortes douleurs qui l’empêchent de dormir. Mamadou Oury Diallo est dans le même état. Ce blessé accuse un groupe de policiers d’avoir fait marcher leur pick-up sur lui.
Couché sur le dos avec un bras bandé, Aboubacar Kouyaté raconte les circonstances dans lesquelles, il a été tiré dessus par un agent des forces de l’ordre à Wanindara alors qu’il était au domicile d’un de ses amis. « On m’a tiré desssus chez mon ami qui a un bar café chez lui. C’était le mardi à 11 heures. Quand j’ai vu les jeunes qui étaient pourchassés par les forces de l’ordre, nous avons décidé de rentrer dans sa maison. Un agent des forces de l’ordre m’a tiré à bout portant par balle au niveau du bras. Ce n’est une balle perdue puisque qu’elle m’a touché au ventre », a relaté Aboubacar Kouyaté.
Ce père de famille alité à l’hôpital est confronté à des difficultés de prise en charge. Pour sauver la vie de son mari qui est en danger, Fatoumata Bangoura lance un SOS aux personnes de bonnes volontés pour une assistance financière aux malades des derniers évènements.
« Les médecins ont demandé que mon mari fasse une radiographie parce qu’il a été touché au niveau du ventre et du bras, mais nous n’avons pas de moyens pour ça. On a financé son opération pour l’extraction de la balle avec beaucoup d’argent. Je demande de l’aide à tout le monde pour sauver la vie de mon mari », a lancé Mme Kouyaté Fatoumata tout comme son père Mohamed Kouyaté très inquiet de l’état de santé de son fils.
Au CHU d’Ignace Deen, nous avons rencontré un orphelin de père âgé de 21 ans qui souffre des douleurs atroces. Mamadou Oury Diallo avait du mal à s’exprimer quand nous l’avons trouvé sur son lit de malade. Il a subi une violente agression de la part d’un groupe de policiers qui aurait fait marcher leur véhicule sur lui à Bambéto alors qu’il allait chercher un proche.
« J’étais parti pour chercher mon jeune frère. C’est en ce moment que je suis tombé et les policiers ont marché sur moi avec leur pick-up. Quand ils sont passés sur moi ils se sont arrêtés pour voir si j’étais mort. Je ne pouvais faire aucun mouvement. Après la Croix Rouge est venu me transporter à Jean Paul II, ensuite on m’a transféré à Donka. Aujourd’hui je me retrouve à Ignance Deen. Pendant trois jours je me sentais très mal je ne pouvais rien faire. Je demande de l’aide. C’est des policiers qui m’ont fait cela. Il y avait un d’entre eux qui tenait un arme à feu et certains étaient gradés », a expliqué Mamadou Oury Diallo.
Aujourd’hui, tout comme Mohamed Kouyaté, ce blessé grave lance un appel aux bonnes volontés pour lui venir en aide afin qu’il recouvre sa santé. Son intervention chirurgicale nécessiterait 30 millions GNF. « Les médecins m’ont demandé 30 millions pour le prix de mon opération alors que ma famille n’a pas de moyens. Je demande de l’aide », a lancé Mamadou Oury qui dit avoir déjà dépensé plus 2 millions de francs guinéens pour un scanneur et 1 million pour la radiographie.
Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 1 novembre 2019 08:49Nous vous proposons aussi
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