CONAKRY-Un cadre de l'Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré a émis des critiques sur la capacité de gouvernance du président Alpha Condé, trois ans après son arrivée au pouvoir.El-hadj Mamoudou Soumah, ancien maire de Dixinn dans les années 90, a indexé le manque "d'expérience" de l'actuel chef de l'Etat qui porte préjudice à ses compatriotes.
"Comme on le dit chez nous en Afrique, il y a le savoir et l’expérience. Le dernier s’acquiert dans le quotidien de tous les jours. Quand bien même tu fais des études, tu reste sans pratiquer quoi que ce soit et que par la suite tu prends de l’âge, ce savoir tari. C’est le cas d’Alpha Condé. Le fait qu’il n’a jamais travaillé, il a beaucoup perdu", a affirmé El-hadj Mamoudou Soumah.
"Il (Alpha Condé, ndlr) s’est contenté de l’agitation politique. Il n’a fait que de ça dans les différentes associations comme la FEANF dont il a été le Président. Exemple, le mouvement de Mai 1968 en France, il s’est embarqué là-dans avec des collègues à lui comme Kouchner(ancien ministre des affaires étrangères). Cette agitation consistait à contester le pouvoir en place, c'est-à-dire le pouvoir de Général De Gaule. Ce sont des gens qui contestent tout, mais qui ne proposent rien", a ajouté M. Soumah.
Quand à l'élection du président Condé en 2010 lors de la présidentielle, ce membre du bureau exécutif de l'UFR accuse directement l'ancien président de la transition, Général Sékouba Konaté .
"Cette conquête, c’est regrettable de le dire mais c’est sur la base purement ethnique. Il y a eu un Monsieur qui était là, Sekouba Konaté, qui été instrumentalisé par sa communauté pour donner le Pouvoir à Alpha", regrette El-hadj Mamoudou Soumah.
"Les élections qui se sont passées en 2010, tout le monde savait que c’étaient Cellou, Sidya, Kouyaté avant lui dans l’ordre. Quand il fallait proclamer les résultats provisoires par la CENI, on a vu l’attitude de Ben Sekou Sylla, parce qu’on lui avait imposé Alpha Condé", a-t-il poursuivi.
Ces critiques à l'encontre du président Alpha Condé interviennent après l'annonce d'un remaniement ministériel. Le chef de l'Etat avait appelé jeudi à la démission d'ici le 13 janvier, le gouvernement de Mohamed Said Fofana, mis en place en janvier 2011.Le président Condé a promis un "gouvernement de mission" pour mieux répondre aux attentes de ses compatriotes.
Nous y reviendrons.
Ahmed Tounkara
Pour Africaguinee.com
Créé le 4 janvier 2014 13:43