Mamou/Covid-19 : La grande peur chez les producteurs agricoles…
MAMOU- L’épidémie de coronavirus qui frappe la Guinée impacte sérieusement les agriculteurs dans la préfecture de Mamou. L’union des agriculteurs de Soumbalako (UGAS), qui réunit en son sein des producteurs de légumes, de tubercules, de céréales, estime les pertes occasionnées par cette épidémie à 40 milliards de francs guinéens. Avec la promesse du Président Alpha Condé de lancer l’usine de frite congelée à Mamou, les agriculteurs de Mamou ont produit cette année trois plus qu’ils en avaient l’habitude. Ils lancent un appel au gouvernement pour leur venir en aide.
Rencontré, Thierno Boubacar Kallo, l’un des plus grands producteurs de la Guinée et président de la chambre d’agriculture à Mamou explique que cette année, les agriculteurs ont beaucoup investi.
« Le président nous avait promis d’inaugurer l’usine de pomme de terre cette fois-ci. Donc il nous a demandé de beaucoup produire. C’est ce qui fut fait. On a fait une commande de semences de pomme de terre qu’on a rajoutée à ce qu’on avait avec nous. On a tout travaillé. On avait commencé la récolte depuis le mois de février. Les chinois avaient monté l’usine en octobre 2019 en promettant que l’inauguration sera faite dans le mois de février 2020. Cela a coïncidé aux élections et aux manifestations alors que ce que nous produisons est périssable. C’est les lundis normalement qu’on revend nos stocks à Conakry. Les clients viennent d’un peu partout à travers la sous-région. Nos pertes ont commencé en ce temps-là. Et ensuite en mars il y a eu cette pandémie qui nous a presque assommé. Actuellement on ne voyage même pas », explique cet agriculteur.
A l’approche du ramadan, rappelle-t-il, il y avait assez de mariages, ce qui leur permettait d’écouler une bonne partie. Mais cette année avec l’interdiction des grands rassemblements et la fermeture des hôtels et restaurants, c’est presque la catastrophe.
« On vendait beaucoup en ce moment, les restaurants étaient ouverts, les cérémonies et tout. Mais maintenant tout est interdit. Les véhicules peuvent faire 2 à 3 jours sur la route. Vraiment on ne peut pas tout expliquer. La vérité est que si l’Etat ne nous vient pas en aide, on ne pourra pas produire l’année prochaine. Aujourd’hui, nous estimons notre perte à plus de 40 milliards de francs guinéens », a confié Mr Kallo.
La ville de Mamou ne dispose pas d’une chambre froide digne de nom. La seule qui existe qui est privée a une capacité moyenne. L’UGAS n’est pas la seule union qui évolue dans cette ville dans le domaine de l’agriculture. Comme pour dire que cette perte ne concerne que les groupements affiliés à cette union.
Habib Samaké
Correspondant régional
D’Africaguinee.com à Mamou
Créé le 4 juin 2020 11:42Nous vous proposons aussi
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