Mamady Diawara : « Si Alpha Condé ne change pas on sera dans l’opposition… » (Interview exclusive)

CONAKRY- Le discours du Président Alpha Condé tenu samedi dernier au siège du RPG Arc-en-cie pourrait avoir de lourdes conséquences pour le locataire du Palais Sékoutoureya. La contestation ne faiblit pas au sein de son propre camp. Le leader du Parti du Travail et de la Solidarité, allié d’Alpha Condé depuis 2010, n’exclut pas de rejoindre l’opposition. Mamady Diawara s’est confié à notre rédaction…

 

Vous vous insurgez contre la dernière sortie du Président Alpha Condé samedi dernier au siège du RPG-arc-en-ciel. Dites-nous, qu’est-ce qui vous a choqué dans les propos du Chef de l’Etat ?

Quand le Président dit que tous les cadres Malinkés sont malhonnêtes, et que ce ne sont pas les Malinkés qui l’ont mis au Pouvoir, nous sommes choqués. Et nous avons tenu à l’exprimer.

Dans votre lettre ouverte, vous avez déclaré que dans les jours à venir, vous tirerez les conséquences politiques. A quoi faut-il s’attendre ?

S’il (Alpha Condé, ndlr) ne change pas de comportement, on sera dans l’Opposition. C’est clair ! Moi personnellement je m’opposerais à sa politique.

En ce qui vous concerne, il semble que vous avez des rapports très difficiles avec le Président. Qu’est-ce qui vous oppose ?

C’est parce que je ne veux pas être béni oui-oui.

Quelle va être la prochaine étape ?

La prochaine démarche c’est de rassembler tous ceux qui sont dans le cadre du refus pour faire front commun.

Au sein du RPG-arc-en-ciel ?

Au sein de tous ceux qui n’acceptent pas sa politique et qui ne sont pas de l’autre côté.

Le président Alpha Condé maintient le flou quant à l’éventualité de briguer un troisième mandat. Comptez-vous le soutenir dans une telle démarche ?

En ce qui me concerne, il n’en est pas question. J’ai soutenu son programme, mais je n’avais pas dit que je veux qu’il s’éternise.

Ne craignez-vous pas de représailles après cette déclaration ?

C’est vous qui alimentez la dictature en Guinée. On ne doit pas faire de déclarations sans craindre de représailles ? Si c’est comme ça, on n’est plus en démocratie.

Peut-on dire que cette lettre ouverte est un avertissement à l’endroit du Chef de l’Etat ?

Oui c’est un avertissement. Je vous remercie.

 

Entretien téléphonique réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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Créé le 2 juin 2016 15:15