Mamadou Sylla révèle : « Comment on a financé le référendum de Conté en 2001… »

Mamadou Sylla

CONAKRY-Le 11 novembre 2001, les guinéens se rendaient aux urnes pour un référendum constitutionnel contesté visant à permettre au président d’alors Général Lansana Conté de se présenter aux élections de 2003. C’était le deuxième référendum que connaissait le pays, après celui du 28 septembre 1958.  


A l’époque, l’opposition avait dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel » et avait appelé au « boycott ». Malgré tout, le « oui » l’emporte, ouvrant la voie au Général président de briguer un autre mandat de sept ans, au lieu de cinq.

Comment le Gouvernement d’alors avait-il pu financer ce référendum sans l’aide de la communauté internationale alors que le pays venait de sortir d’une guerre contre des rebelles venus de la Sierra Léone et du Libéria ? Mamadou Sylla, à l’époque, puissant homme d’affaires proche du Général Lansana Conté, lève un coin du voile de cette page de l’histoire politique de la Guinée. Il a été interrogé par un journaliste d’Africaguinee.com.

« Le référendum que le Général Conté avait organisé en 2001 pour faire passer le mandat présidentiel de cinq ans à sept ans, c’est nous qui l’avions financé. A l’époque, j’étais le président du secteur privé guinéen. On avait cotisé pour aider le Gouvernement à financer le référendum. Mon bureau était en ville. On a ouvert une campagne de levée de fonds. On avait réuni le secteur du pays.

Devant les caméras de la RTG, chaque opérateur venait avec son chèque. On avait ouvert un compte à la Banque centrale où déposait l’argent récolté. C’est cet argent qui avait servi en grande partie de financer le référendum de 2003. Parce que les partenaires financiers internationaux avaient refusé de financer et l’Etat n’avait suffisamment d’argent pour faire face à un tel investissement alors qu’on venait de sortir de la rébellion », confie Mamadou Sylla.

Le référendum constitutionnel de 2001 a été déterminante dans l’histoire politique récente de la Guinée. A l’époque âgé de 67 ans, le Général Lansana Conté devait raccrocher en 2003 au terme de son second mandat, selon la constitution de décembre 1990. Voulant s’éterniser, il organisa un référendum en 2001. Le texte amendé portait le mandat présidentiel de cinq à sept ans et supprimait toute limite au nombre de mandats et à l'âge du président.

Deux ans plus tard (2003), il sera réélu à un score à la soviétique avec 95,5% des voix à l’issue de l’élection présidentielle boycottée par les principaux partis d’opposition. Il n’achèvera pas son mandat. Lansana Conté meurt au pouvoir, laissant un pays exsangue qui continue de se chercher, treize ans après.

A suivre…

 

Africaguinee.com

Créé le 25 décembre 2021 17:14

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