Mamadou Sylla : « Ces temps-ci, chaque fois Bah Oury est avec le CNRD… je crois qu’il cherche un poste »

Elhadj Mamadou Sylla, leader de l'UDG

CONAKRY-Comment le retrait de Bah Oury au sein de la Cored est-il perçu par Mamadou Sylla ? Qu’est-ce qui est à l’origine de la divergence entre ces deux anciens « complices » ? Elhadj Mamadou Sylla a répondu aux questions d’Africaguinee.com.


AFRICAGUINEE.COM : Comment réagissez-vous face au retrait de l’UDRG de Bah Oury au sein de la Cored ?

MAMADOU SYLLA : Moi je lui (Bah Oury, ndlr) avais offert deux options. Soit il part de lui-même, ou bien on le fait partir. Parce que au sein de toute organisation, il y a une certaine discipline qu’il faut observer. Après sa déclaration, on s'est réuni en plénière. Et, tous les leaders politiques présents ont demandé à le faire partir. Parce que ces derniers temps là il s'agitait beaucoup. Ce, au mépris de nos textes et règlements.

On a un porte-parole. Normalement, quand quelqu'un veut parler au nom de la CORED, on doit d'abord discuter à l’interne. Mais quelqu'un ne peut pas sortir comme ça, aller dans les ondes pour parler au nom de la coalition. Il peut parler au nom de son parti, mais il n'a pas le droit de parler au nom de la CORED d'autant plus qu'il n'est pas porte-parole. 

Il n'a pas formalisé encore sa démission au sein de la CORED, mais avec ses agissements ces derniers temps, on a compris qu’il fallait qu’on se sépare. A chaque fois, il est toujours avec la junte militaire. Je crois qu'il cherche un poste nominatif.  C’est ce qu’on a compris. Il ne voulait pas qu'on s'oppose aux décisions ou actions des autorités de la transition.

Or ici, il a tout eu avec la Cored. Que ce soit au niveau du CNT ou au niveau du comité national des assises, c'est grâce à la CORED qu'il a eu des représentants. Même mon parti UDG n'a pas eu de représentants dans toutes ces instances. J'ai partagé tous les postes qui sont sortis aux partis membres de CORED. Il y a même des membres de la CORED, des anciens députés, mes amis qui ont quitté la CORED à cause de lui. Donc, j'ai trouvé que c'était trop. Alors, on a estimé que le mieux c’était qu'il puisse partir. Et à l'issue de notre plénière, on a décidé de l'exclure de la CORED. 

Vous dites que Bah Oury est trop proche du CNRD…et qu’il cherche un poste nominatif. Avez-vous eu des preuves ? 

Oui, mais on ne peut pas tout étaler. On n'est pas trop petit ici pour ne pas connaître ce qui se passe. Chacun a ses amis un peu partout. L'homme doit être constant. Quand tu tournes partout de parti politique en parti politique ou de coalition en coalition, finalement les gens se diront que c'est toi le problème. En tout cas, il était bien traité au sein de la CORED et il avait tout le respect. Maintenant, on a procédé à son remplacement.

Certains estiment que vos divergences ont commencé à naître quand cette question de la CRIEF s’est présentée. Qu’en dites-vous ?

Je répète qu’on ne peut pas tout dire. Mais quand on n'est plus avec quelqu'un, il ne faut pas se mettre à dévoiler les secrets. En tout cas, je pense qu’il a intérêt qu'on arrête comme ça et qu'on ne se mette pas à dévoiler les choses. Mais si demain, ou dans les jours à venir on entend autre chose, on saura nous défendre.

Votre coalition qui avait décidé de boycotter le dialogue a finalement accepté de saisir la « seconde » main tenue du Premier ministre. Pourquoi ce revirement ?

Déjà parlant de Bah Oury, il avait dit qu'on ne devait pas bouder cette rencontre. Mais est-ce que la rencontre que sa formation politique voulait assister a eu lieu ? NON. Il a été désavoué. Ça veut dire que c’est nous qui avions raison. Il faut bien préparer les choses avant de les mettre en place. Il ne faut pas être des « bénis oui-oui » avec tout le monde tout simplement parce qu'on cherche quelque chose quelque part. 

Ce n'est pas seulement notre coalition qui avait décliné l'invitation, il y avait aussi l'ANAD de Cellou Dalein Diallo, l'UFR de Sidya Touré et autres. On ne peut pas faire un dialogue inclusif quand des coalitions importantes ne sont pas représentées. Le premier ministre a compris cela. Il a confirmé sa volonté d'ouvrir un dialogue sincère.

Dans son nouveau communiqué, il a annoncé ce que nous avons demandé. C'est-à-dire ouvrir un cadre de dialogue permanent, sincère entre le CNRD, la classe politique, les syndicats, la société civile et puis avec nos partenaires techniques et financiers sous la médiation de la CEDEAO, l'Union Africaine et l'ONU.

Donc, à partir de là, à priori il ne doit plus y avoir de problèmes. C’est pourquoi j'ai demandé à mes collègues de participer. Notre coalition, la CORED va participer au dialogue parce que c'est tout ce qu'on a demandé. Ce n'est pas un combat de personnes mais plutôt un combat pour que notre pays retrouve la paix. 

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 27 juin 2022 02:29

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