Mamadou Bah et son épouse confient: « Nous ne pardonnerons pas l’assassin de notre fils… »
CONAKRY-Après l’attaque insoutenable qu’elle a subie alors que des voisins étaient mobilisés pour une cérémonie de présentation des condoléances, la famille des deux jeunes tués par balles à Wanindara, se dit toujours cible de menaces.
L’oncle des défunts Thierno Sadou Bah et son frère, l’un des témoins oculaires que nous avons interrogé a confié qu’il est menacé par des gendarmes qui ont attaqué leur domicile et cassé le pied de son grand-frère. Aujourd’hui, les parents des deux jeunes tués sont inquiets pour leur sécurité.
« Le lundi, mon neveu était en train de sauver la vie de son frère Mamadou Karfa touché par balle, quand lui aussi a reçu à son tour une balle réelle au niveau des fesses le lundi 14 octobre derrière leur cour », raconte Mamadou Bobo Bah. Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain il explique que des gendarmes cagoulés bien armés ont violemment attaqués leur domicile lors de la cérémonie de présentation des condoléances.
Un gendarme m’a dit qu’on va vous tuer un à un
« Je suis sorti pour dire aux gendarmes comment vous pouviez tuer hier deux de mes frères et aujourd’hui vous rentrer dans la cour pour tirer des gaz lacrymogènes. Vous continuer à tuer notre famille endeuillée. Un gendarme m’a répondu on va vous tuer un à un. Est-ce que vous pensez que le pouvoir c’est dans le désordre ? Vous n’aurez pas le pouvoir. C’est ce qu’il m’avait répondu, il portait un casque qui cachait son visage, je ne peux pas le reconnaitre. C’est dans ça qu’ils ont tiré sur le pied de mon grand-frère avant de rebrousser chemin. Après des douleurs intenses, malheureusement hier le médecin nous a confirmé que son pied est cassé après une radiographie », soupire Bah Mamadou Bobo qui brandit trois boites de gaz lacrymogènes qui ont explosé dans leur concession.
Le père de Thierno Sadou a du mal à se remettre du choc. Sa colère se mêle à l’indignation. Interrogé, il déclare qu’il ne pardonne pas l’assassin de son fils âgé de 18 ans qui était l’espoir de la famille.
« Je ne pardonne pas ceux qui ont tué mon fils. Tu éduques ton enfant jusqu’à cet âge et quelqu’un vient tirer sur lui, ça fait très mal. C’est des gendarmes qui rentrent dans le quartier pour tuer nos enfants. On nous dit qu’ils ont été commissionnés pour nous tuer un à un. Nous sommes inquiets. Comment vivre dans le pays si ceux qui sont censés nous protéger nous tuent ? Mon enfant n’a jamais fait du mal à quelqu’un. Les voisins sont témoins. Il aidait beaucoup la famille », s’alarme Mody Mamadou Bah.
Blessé, l’oncle et homonyme du défunt Thierno Sadou dont le pied est cassé témoigne : « Deux picks up de la gendarmerie est venu nous attaquer dans la cour. C’est ainsi un gendarme a tiré sur mon pied avant de partir », relate-t-il. Thierno Sadou Bah se remet à la justice Divine. Car selon lui, il n’a pas confiance à la justice guinéenne.
Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 20 octobre 2019 12:21Nous vous proposons aussi
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