Mairie de Kindia: Abdoulaye Bah répond à El hadj Sékhouna… (Interview)

Abdoulaye Bah, élu de l'UFDG à Kindia

KINDIA- Engagé dans un bras de fer avec certains chefs religieux de Kindia, Abdoulaye Bah, l’élu de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée dans la cité des agrumes, n’a pas encore dit son dernier mot. L’ancien Président de la délégation spéciale de Kindia répond ici aux déclarations d’El hadj Sékhouna Soumah, mais aussi aux accusations portées contre lui. 


Dans cette interview, Abdoulaye Bah fait également des révélations sur la gestion des revenus miniers. Il annonce également les couleurs de son mandat à la tête de la commune urbaine de Kindia. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : La polémique au sujet du contrôle de la mairie de Kindia ne s’estompe toujours pas, dites-nous comment en est-on arrivé là ? 

ABDOULAYE BAH :Ce n’est pas compliqué ! Kindia m’avait déjà choisi avant les élections locales à cause de mon travail pendant les deux ans à la tête de la délégation spéciale. Même espace à travers un sondage, a estimé que Kindia est la ville la plus propre. L’élection est venue, j’ai gagné 22.143 voix, nous avons eu 22 conseillers sur 41. Le RPG en a eu 12. Le vol n’ayant pas pu avoir lieu de la part de nos adversaires, voilà ils rebondissent en m’accusant de tous les maux alors que s’ils devaient me reprocher de quelque chose, ça devrait être pendant la campagne. Puisque c’est là que nous devons attaquer un adversaire, mais pas après l’élection ou après la proclamation des résultats. Mais tout cela c’est de la diversion.

On vous reproche d’avoir insulté les chefs coutumiers de Kindia. Que répondez-vous ? 

Ceux qui m’accusent d’avoir proféré des injures à l’endroit des chefs n’ont aucune preuve pour étayer cette accusation. Ce sont des gens qui voulaient voler Kindia, c’est cette entreprise de vol qui a échoué, leur façon de se manifester c’est la diabolisation politique. Accuser pour pouvoir discréditer. On peut m’accuser de tous les maux, mais personne ne peut prouver que je suis un homme qui insulte. Je suis un enseignant, je suis éduqué, je suis doté d’un vocabulaire me permettant de m’exprimer sans insulter. Donc ceux qui m’accusent d’injures, sont des gens tapis dans l’ombre et qui voulaient voler Kindia. C’est ce qui n’a pas marché. Maintenant ils ne veulent pas rester sans réagir. Mais ils ont mal réagi.  

Elhadj Sékhouna Soumah le Kountigui  jure que vous ne serez jamais maire dans la capitale de la basse Guinée. Comment comprenez-vous cette implication des chefs traditionnels dans le jeu politique ?

C’est une attitude que les guinéens ont eu c’est-à-dire certains hommes politiques de se confier à certains chefs coutumiers au point que ces gens s’estiment être les « dieux » qui élisent et confient le pouvoir aux politiciens. C’est une confusion que la Guinée est en train de vivre. C’est un jeu dangereux pour l’Etat et les institutions politiques. Nous avons entendu ces déclarations, ces menaces, mais je ne réponds pas puisque je suis croyant, mon destin est entre les mains de Dieu. Je suis tout à fait à l’aise car ce n’est pas un homme qui peut déterminer mon destin. C’est Dieu. 

Vous êtes certes soutenus par votre parti l’UFDG, mais ne pensez vous pas qu’une « réconciliation » entre vous et ces chefs coutumiers seraient nécessaire pour vous permettre de gouverner dans la sérénité ? 

Je voudrais rappeler que mon parti n’a fait que ce qu’il doit faire. C’est parce que je ne suis responsable d’aucune infraction que mon parti me soutient. Je le remercie infiniment, je suis fier d’être cadre de l’UFDG. 

Mais il faut signaler et bien le noter que ce ne sont pas les chefs coutumiers au pluriel. C’est Elhadj Mamoudou et Elhadj Sékhouna Soumah. A Kindia, je n’ai de problème avec personne. Ni avec un jeune, ni avec un adulte, ni avec un sage, ni avec une femme. Au  contraire, je vous assure que Kindia m’adore. C’est l’entreprise de vol électoral qui a échoué, c’est ce qui a créé la panique dans le camp de ceux-là qui attendaient de voler Kindia. Ce sont ces gens-là tapis dans l’ombre depuis toujours qui pillent Kindia au niveau des marchés et des revenus miniers. Voilà pourquoi ces gens-là crient. 

 Ils veulent aussi montrer à Alpha Condé qui les a donnés des milliards pour Kindia, qu’ils ont fait un travail. Mais leur travail a été mal fait puisque nous les avons laminés dans les urnes, nous avons gagné. Donc ceux qui crient aujourd’hui, ce sont des gens qui veulent aussi justifier que l’argent qu’ils ont reçu d’Alpha Condé a été utilisé. Mais ils n’ont rien gagné ici, ils n’ont rien eu. Le peuple a décidé, il a voté pour moi. J’ai travaillé pour avoir les 22.143 voix. Et ce n’est pas quelqu’un d’autre qui pourrait venir me damer ma victoire alors que nous avons travaillé pour obtenir ce score de manière démocratique.

 Je pense que c’est de la peine perdu. C’est une grande publicité pour moi et pour Kindia, mais je vous rassure que les gens sont à l’aise à Kindia, ils attendent qu’on soit installé pour mettre Kindia en chantier. C’est ce qui intéresse les gens, ce ne sont pas les menaces de personnes qui ne sont même pas habilitées à parler de la politique. 

Beaucoup pensent que l’origine de vos « ennuis » vient du fait que vous vous êtes attaqués à des intérêts particuliers, notamment la manne financière qui sort de l’exploitation minière. Avez-vous le même avis ? 

Bien entendu, ce sont les dessous. Il y avait des gens ici qui depuis 30 à 40 ans se partageaient Débélen. C’est lorsque je suis venu à la délégation spéciale en 2016, j’ai assisté à ce partage, j’ai regardé le code minier, j’ai constaté que l’article 130 du code ne dit pas qu’il faut partager l’argent. J’ai incidenté jusqu’à ce que je sois reçu par monsieur le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Monsieur Bouréma Condé à qui j’ai expliqué l’affaire. Ils ont bloqué l’argent à la Banque Centrale, cela a créé une panique dans le camp des spoliateurs de Kindia. C’est exactement cela. Ce sont des gens qui espéraient qu’avec l’élection volée, ils allaient nous exclure de la mairie pour continuer à voler Kindia. Sinon ces gens n’ont aucune raison de contester la voix populaire. 

On n’a pas compris qu’il y ait un glissement d’un parti politique qu’est le RPG arc-en-ciel qui a échoué vers la mosquée. La défaite d’un parti politique qui part de son siège vers la mosquée. Je ne comprends pas qu’un imam prenne la défense d’un parti politique défaillant lors d’une élection démocratique. C’est ça la question. Mais les dessous de tout ça, ce sont les intérêts économiques, illicites et illégaux. Je rappelle bien que je suis élu sur la base de ce programme. Tout Kindia sait qu’ils sont volés, ils sont victimes, je leur ai promis que s’ils m’élisent je mettrais fin à ces pratiques. C’est sur la base de cette promesse que j’ai été élu. 

Nous avons interrogé Bah Oury au sujet de cette polémique qui a suggéré que vous preniez vos responsabilités, en prenant du recul  et garder votre mal en patience. Que lui-répondez-vous ?

Je n’ai pas à répondre à Bah Oury.   

Un appel à l’endroit des populations de Kindia ?

L’espoir est permis à Kindia cette fois-ci. Je remercie tous ceux qui ont voté pour moi. Je rassure tous ceux qui n’ont pas voté pour moi que je serai le maire de tous les Kindiakas et de toutes les sensibilités politiques. Je tends la main à toutes les forces locales positives pour que la mairie soit un instrument de développement local pour changer la vie de nos concitoyens et que la paix soit pérenne à Kindia. Je suis un démocrate, un républicain, un patriote intellectuel, le plus important aujourd’hui est de remplacer l’ethnicité par la capacité humaine, c’est ce dont les guinéens ont besoin, tout ceci fondé sur la croyance en Dieu, l’amour des Lois et la défense de l’intérêt du peuple.

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112   

Créé le 10 septembre 2018 13:19

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