Lutte contre les mutilations génitales féminines : des acteurs de la chaine pénale dotés d’un manuel juridique…
CONAKRY- Plusieurs acteurs de la chaine pénale guinéenne (avocats, magistrats, officiers de police judiciaire, médecins) viennent d'être dotés d'un manuel juridique axé sur la lutte contre les mutilations génitales féminines. Ces acteurs ont été formés sur ce bréviaire lors d'une rencontre d'échanges tenue vendredi 02 juillet, à la Cour d'Appel de Conakry.
Maitre Thierno Souleymane Baldé est l’un des rédacteurs de ce manuel. Cet avocat a sollicité l’implication des tous les acteurs concernés, dans la lutte contre les mutilations génitales féminines en Guinée. Il leur demande de s’engager davantage pour éradiquer cette pratique.
« Nous avons élaboré un manuel de formation en s'appuyant sur les différentes dispositions légales en vigueur en République de Guinée ainsi que des décisions de justice rendues au niveau de certains Cours et Tribunaux en Guinée, mais aussi des pays voisins comme la Guinée Bissau, le Mali, le Burkina Faso ainsi que d’autres pays en Europe et en Amérique concernant les sanctions contre les mutilations génitales féminines. Il y a des milliers de jeunes filles qui sont victimes d’excision chaque année et malheureusement cela a un impact assez négatif dans leur vie quotidienne. Nous voyons beaucoup de couples qui divorcent, nous voyons beaucoup des femmes qui ont de l’hémorragie pendant l’accouchement. Malheureusement nous voyons beaucoup des jeunes filles qui meurent pendant l’excision. Nous attendons à ce qu’il y ait beaucoup plus des décisions de justice réprimant les mutilations génitales », a expliqué Maitre Thierno Souleymane Baldé.
La représentante du ministre de la justice a quant à elle expliqué que les mutilations génitales féminines touchent plus de 200 millions de femmes et de filles à ce jour dans le monde. En Guinée, près de 94% des femmes sont touchées.
« Ce sont autant de femmes et filles qui portent la souffrance physique et mentale pour le reste de leur vie lorsque leur excision n’a pas entrainé la mort. Les MGF sont aussi un grave obstacle au développement. Les statistiques montrent que les MGF privent les femmes d’une bonne santé sexuelle et d’un bien être psychologique. Cela les empêche d’atteindre leur plein potentiel », a laissé entendre Madame Souadou Baldé.
Joséphine Loly Tinkiano est substitut procureure près le TPI de Mafanko. Selon elle, cette formation lui permettra davantage d’aller au bout de sa mission. « En ma qualité de substitut procureure, cette formation me permettra de renforcer mes capacités, d’être mieux outillée dans le cadre de la répression des violences basées sur le genre », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, le Chef section chargé de communication et réglementation à la direction générale de l’OPROGEM (Office de protection de genre, de l’enfance et des mœurs) a, magnifié ce document.
« Ce document va nous permettre de parfaire notre façon de faire pour mieux protéger les couches vulnérables que sont les femmes et les petites filles qui sont régulièrement victimes des mutilations génitales féminines en Guinée. Nous avons fait plusieurs sortes de sensibilisations avec les partenaires, je crois qu’il est temps maintenant de passer à la vitesse supérieure. C’est-à-dire l’application rigoureuse des textes de loi », a préconisé Amara Sylla.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 3 juillet 2021 20:31Nous vous proposons aussi
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