CONAKRY- Les rideaux sont tombés ce vendredi, à Conakry, sur le séminaire de formation intitulé « la place du procureur dans la procédure d’enquête », a constaté africaguinee.com.
Durant 72 heures, la formation assurée par des experts guinéens et français a enregistré une vingtaine de participants, notamment des officiers de la police judiciaire, des procureurs de la république, des gendarmes et de la douane.
A la clôture des travaux, l’Ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cauchery a déclaré que la Guinée a été choisie pour coordonner cette action, « parce que le pays a été longtemps victime, à la fin des années du général Lansana, du trafic de drogue. Je veux dire c’est le temps de retourner le gant, pour faire un pays victime, un pays acteur, responsable, et qui prend le problème à bras le corps pour agir avec détermination ».
Rappelant les années Conté, le diplomate a indiqué qu’au cours des dix dernières années, il a été constaté un accroissement des trafics de drogue en Afrique de l’Ouest. « A côté de la Guinée, il y a la Guinée Bissau qui est une des plaques tournantes principales de trafic de drogue. A l’époque du Général Lansana Conté, certains trafiquants, notamment les colombiens avaient envahis la Guinée. Donc, il fallait agir, car la Guinée, de par son exposition portuaire, est une plaque d’entrée de trafic de drogue».
Pour SE Bertrand Cauchery, cette action participe à la lutte contre les stupéfiants dans le cadre du renforcement de l’Etat de droit en Guinée, car dit-il, la drogue a des effets ‘’néfastes’’ sur la société. « La drogue a des effets directs de déstabilisation sur une société, qui sont à la fois sur son économie, par le trafic d’argent et puis l’effet sur sa jeunesse sur les faits de sa consommation. Donc, il faut agir, ça c’est un aspect qui dure trois ans. Il doit se faire de façon coopérative entre douane, police, gendarmerie et justice ».
De son côté, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco, Moundjour Chérif, s’est réjoui de l’initiative de cette formation, car pour lui, ça a permis aux différents participants d’échanger sur un domaine spécifique, concernant la lutte contre les trafics de drogue.
« Dans ce cadre, le législateur est très exigeant dans la procédure. Il oblige l’officier de police judiciaire, dès qu’il a l’information, avant de commencer à la traiter, d’en informer immédiatement le procureur et à tous les stades, il doit se référer au procureur. Donc la collaboration entre officiers de police judiciaires et procureurs de la république en dépend de la réussite de la lutte contre la prolifération de la drogue sur notre territoire. C’est pour dire qu’au niveau de l’enquête, que ça soit la perquisition, les transports judiciaires, les saisies que l’officier doit opérer, il doit le faire avec l’avis et l’accord express du procureur de la République. Aussi, le procureur, de temps à autre, est obligé de se déplacer vers les OPJ contrôler le travail fait par l’officier de la police judiciaire, notamment quand il prive les personne de leur liberté, les délais de garde à vue, voir si c’est respecté ou pas ! Car, dans le cadre d’une erreur de forme seulement, on peut faire sortir un grand bandit, un grand trafiquant, parce que tout simplement, la procédure n’a pas été respectée », a expliqué le procureur.
Selon lui, en matière pénale, où l’interprétation est stricte, « la loi impose à l’OPJ quand il prive une personne de sa liberté, des gardes à vue qui ne dépassent pas 48 heures, qui ne sont renouvelables qu’avec l’avis du procureur de la République. Dans le cadre de trafic de la drogue, ce délai peut être prolongé, mais toujours sous le contrôle du procureur de la République. L’enquête pénale concerne en grande partie entre l’enquêteur et le procureur de la République », a expliqué le magistrat.
Aliou BM Diallo
Pour Africaguinee.com
(+224) 664 93 46 24
Créé le 27 octobre 2013 11:17