Lutte contre la traite des personnes : Expertise France œuvre pour le renforcement des capacités des magistrats guinéens

CONAKRY-Seize (16) magistrats guinéens sélectionnés dans les cours et tribunaux du pays, bénéficient d’un renforcement des capacités. La formation qui a démarré le 19 juin 2023 s’étendra sur dix jours. Durant cette période, plusieurs thématiques seront abordées. Parmi elles, on peut citer la maitrise sociologique du phénomène de la traite des personnes, la collaboration avec les associations, le rôle du parquet et les réquisitoires, celui des juges d’instruction et les liens entre la traite et les autres infractions connexes notamment le blanchiment de capitaux, la cybercriminalité etc.

Cet atelier marque le début d’une spécialisation des magistrats guinéens sur la traite des personnes. C’est une suite logique de quatre sessions de formation au terme desquelles les experts formateurs ont eu à désigner certains magistrats qui étaient intéressés par la thématique.

« C’est la dernière année du projet. Les activités finissent en fin septembre mais le projet continue jusqu’au début du mois de janvier. Pour le moment on est en train de voir ce que le niveau régional va dire à Abidjan pour la suite », a indiqué Mamadou Bassirou Bah, chargé de la composante chaîne pénale du projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée.

Le lancement de cette formation a été présidée par le directeur général adjoint du centre de formation judiciaire de la cour d’appel de Conakry. Il a profité de l’occasion pour féliciter Expertise France, qui annonce la dernière année du projet axé sur la lutte contre la traite des personnes. Le magistrat Lamine Kaba a aussi rappelé que le centre a bénéficié de l’appui d’Expertise France notamment en terme de renforcement des capacités des magistrats et des auxiliaires de justice, ensuite, en terme d’équipement notamment des mobiliers de bureau et les matériels.

« Nous sommes très fiers de la coopération avec Expertise France, puisque nous avons bénéficié beaucoup de cette organisation. Le message que je pourrais lancer, c’est de voir s’il y a possibilité de rallonger le projet pour que convenablement, tous les magistrats qui sont spécialisés sur les questions de la traite des êtres humains, puissent encore davantage bénéficier de la formation. En terme de couverture nationale, notamment des deux cours d’appel, Conakry et Kankan, il fallait qu’on s’assure que tous les magistrats spécialisés au niveau des deux cours soient suffisamment formés sur ces questions là, parce que la traite des humains est une question récurrente, puisque notre société malheureusement, est confrontée à cette situation à longueur de journée. C’est un combat de longue haleine. Les OPJ, les magistrats et toute la chaîne de commandement au niveau pénal, sont particulièrement interpellés sur ces questions », explique monsieur Kaba.

A travers ces renforcements de capacités, les magistrats bénéficiaires sauront dorénavant que des cas de questions de la traite des êtres humains, ne doivent plus passer inaperçues. « Il faut absolument qu’ils aient cette conscience professionnelle, et qu’ils soient interpellés toutes les fois qu’ils ont sous la main des situations concernant la traite des être humains », a ajouté le DGA du centre de formation judiciaire.