Luanda: des révélations sur la mort d’un guinéen dans les mains de la police…

Un pickup de la police angolaise, image d'illustration

LUANDA-Un ressortissant guinéen est décédé dans les locaux d'un commissariat de police à Luanda, la capitale de l'Angola.


Interpelé dans sa boutique par la police puis conduit dans un commissariat pour non-respect des mesures sanitaires liées au Covid-19, Mamadou Adama Sow, ne reviendra plus jamais vivant. Ce ressortissant guinéen originaire de Koin dans la préfecture de Tougué vit en Angola depuis quelques années.

Marié et père de trois enfants, il a trouvé la mort dans les locaux d’un commissariat de police de Luanda après son interpellation pour non-respect des mesures sanitaires imposées par les autorités dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Coronavirus.  Adama Sow âgé d'une trentaine d'années a été interpellé au quartier CACUACU avec le fils de son concessionnaire venu plaider en sa faveur. Sous le choc, la communauté guinéenne en Angola exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Comment est-il décédé ? Interrogé, Elhadj Kaaly Diallo, secrétaire général des communautés ouest-africaines en Angola explique:

« Nous avons été informés tôt le matin du lundi 3 Aout 2020 qu’un ressortissant guinéen du nom de Mamadou Adama Sow a eu des altercations avec la police en début de soirée du dimanche 2 Aout au quartier CACUACU à l’est de Luanda. La première version que nous avons eue était que c'est la police l’a tué. Il a fallu qu’on se mobilise pour aller voir la police. En tête de la délégation, Mory Touré le consul de Guinée, le président du conseil Baldé Daouda etc. Nous avons trouvé la police pour chercher à savoir ce qui s’est passé. Le commandant de police de la zone, le directeur des opérations y compris le directeur des investigations criminelles, nous ont reçus.

Ils nous ont dit effectivement qu'ils assurent les opérations de riposte sanitaire, et que Luanda est en confinement actuellement, tout est fermé. Mais les boutiques d’alimentation sont tolérées tous les jours de 8h à 16h00. Au-delà de cette heure, interdiction est faite à tout le monde d'ouvrir leurs lieux de commerce.

Notre compatriote n’a pas respecté l’heure de fermeture. Malheureusement aux environs de 17 heures dans son quartier, quelqu’un a prévenu la police les informant qu’un étranger est là qui ne respecte pas depuis toujours la riposte sanitaire et qu’il aurait toujours refusé de fermer à l’heure indiquée. Trois policiers sont venus à moto échanger avec lui, ils lui ont intimé de fermer à l’amiable, il leur a donné le prix de jus. Ils sont partis.

Quelques temps après, l’on constate que sa boutique était toujours ouvertes. Quelqu’un d’autre a appelé la police pour les informer, quatre autres policiers sont venus le voir selon les explications qui nous ont été données.  Avec les discussions entre eux, le fils du concessionnaire où loge le guinéen est sorti intervenir. Les policiers ont dit de fermer la place et de se présenter au commissariat. Le fils du concessionnaire qui est sorti intervenir n’avait pas aussi de masque de protection. C'est ainsi que les deux ont été conduits à la police pour non-respect des consignes.

Les officiers de police que nous avons trouvés étaient très indignés du fait qu’un citoyen ait trouvé la mort dans leurs locaux. Ils ont confié qu'aucune pression n'a été exercée sur lui, il n'a été ni bastonné, ni harcelé. Ils ont indiqué qu’il est tombé de lui-même de là où il était assis pour rendre l’âme. Ils nous ont demandé de trouver deux personnes proches du défunt afin qu’ils mènent ensemble les investigations sur les causes de la mort de Adama Sow. Nous avons mis deux personnes à leur disposition au nom de la communauté guinéenne pour faire toute la lumière sur la mort de notre compatriote.

Entre temps nous sommes allés à la place du défunt à CACUACU à peu près à 2km du commissariat, nous retrouvons sur place le jeune avec lequel il a été conduit à la police. Lui était déjà rentré à la maison. Nous lui avons demandé ce qui s’est passé, il a expliqué exactement comment la police est venue aux environs de 17heures.

Ce jeune nous a dit à la police qu'il était assis sur le même banc avec Mamadou Adama. Selon lui, d’autres personnes étaient en interrogatoire, c’était après ces personnes qu’eux aussi allaient être interrogés à leur tour.  Selon le jeune dès leur arrivée, la police a demandé leur pièce d’identité, le jeune a répondu qu’il était sorti intervenir pour la personne qui loge chez eux, ses documents sont à la maison mais il peut demander à sa femme de les envoyer. La même question a été posée à Mamadou Adama, il a été sincère avec eux pour dire qu’il n’en dispose pas du tout. Il n'avait pas de passeport ni de carte de séjour qui lui permet de vivre sur le territoire angolais.

Les policiers ont directement dit que s'il n’a pas les documents de séjour, ils vont le mettre à la disposition des services de l’immigration qui vont le rapatrier dans son pays. Ensuite il va payer l’amende imposée contre toute personne qui viole les mesures de confinement. Les policiers les ont laissés sur le banc à la salle d’attente pour continuer les auditions avec les autres en attendant leur tour. Selon le jeune, c’est à peu près 30 minutes après que Mamadou Adama est tombé du banc. Il se met à plat ventre. Et son compagnon et la police ont tous eu peur de le toucher, craignant qu’il soit porteur de coronavirus. Le directeur des opérations est venu, il a trouvé des gans à mains pour donner au jeune pour qu’il relève Adama avec d’autres policiers, entre temps ils ont appelé l’ambulance qui a vraiment pris du temps avant de venir.

C’est le commandant des opérations de la zone qui est venu toucher le coup de Adama pour dire que cette personne ne vit plus, elle a perdu la vie. Au même moment beaucoup de guinéens qui avaient appris l’interpellation d’Adama étaient venus camper près du commissariat. Ils ont été permis d’entrer dans les locaux de la police. Quand l’ambulance est venue, eux tous ont aidé à transporter le corps dans le véhicule pour la morgue. Ils ont fait les formalités pour revenir à la police. Ils ont mis les cordons sanitaires à la salle d’attente en attendant l’arrivée des services de santé. Jusqu’avant-hier lundi 3 Aout 2020 vers midi, la zone restait fermée au public. Nous nous sommes entendus sur certaines choses. Un ils vont continuer les enquêtes pour connaitre les causes réelles du décès, l’autopsie devrait être faite. Nous avons préféré trouver un avocat qui va suivre le dossier pour nous pour qu’il ait toute la lumière.

 L’ambassade Guinée va écrire au ministre des affaires étrangères pour informer ce qui s’est passé, en même temps ils vont écrire aux autorités compétentes d’ici pour savoir à quel niveau se situe le dossier à tout moment », explique Elhadj Mamadu Kaaly Diallo, le secrétaire général des communautés ouest-africain membres de la CEDEAO en Angola, aussi président de la communauté du Foutah en Angola

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel: (+224) 664 93 45 45

Créé le 5 août 2020 20:11

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