Limitation d’âge : levée de boucliers suite aux « révélations » de Cellou…

Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne

CONAKRY-Cellou Dalein Diallo a jeté un pavé dans la mare ce week-end, dénonçant des lobbies invisibles qui agiraient en sourdine auprès du CNRD pour exclure certains acteurs politiques des compétitions électorales à venir. Alors que la junte reste encore muette sur ce sujet, de nombreux acteurs politiques interrogés par Africaguinee.com après cette révélation fracassante, ont dénoncé « un jeu dangereux » comportant des germes conflictuels. Le tollé est grandissant.


Ne jamais culpabiliser l’âge

Pour Dr Faya Milimono, la question de l’âge ou le fait que quelqu’un ait été Ministre ou Premier Ministre ne doit en aucun cas être un motif pour l’éliminer de la course aux élections.

« C'est une question vieille. Parce que même en 2008-2010 cette question de la limitation d'âge avait fait l'objet de discussions. Les gens avaient exprimé leurs inquiétudes. En ce moment il y avait deux leaders qui étaient dans le viseur, Alpha Condé et Jean Marie Doré. Mais de manière unanime la classe politique avait dit NON qu'on peut définir l'âge minimum mais pas l'âge maximum. En ce qui concerne le Bloc Libéral et la CPR, nous avons estimé que l'âge n'est pas coupable en Guinée. Ni l'âge ni le fait que quelqu'un ait été Ministre ou Premier Ministre ne doit être culpabilisé.

 Il faut que le travail de nos magistrats soit fait pour que tous ceux qui doivent rendre compte rendent compte. Si quelqu'un doit être empêché, que cela ne se fasse que sur la base de la loi. Ce n'est pas pour rien qu'on demande des casiers judiciaires aux candidats. Si on a été condamné par exemple pour vol, pour détournement ou pour crimes de sang on ne devait pas être candidat. Mais c'est les magistrats qui doivent établir cela sur la base d'une procédure rigoureuse qui respecte et la forme et le fond.

Pour nous la science, la technique et la technologie se développent. Aujourd'hui l'espérance de vie du guinéen peut être estimé à une cinquantaine d'années. Quand les américains élaboraient leur constitution, l'espérance de vie n'était même pas 40 ans mais ils n'ont jamais prévenu une limite d'âge, ils ont dit le minimum d'âge qu'on devait avoir pour être candidat pour tel ou tel poste.

Jusqu'aujourd'hui, cela n'a pas changé et aux États-Unis aujourd'hui l'espérance de vie est au-dessus de 70 ans. Alors ce n'est pas exclu que les guinéens que nous sommes ayons l'espérance de vie qui dépasse 80 ans. Si on dit aujourd'hui dans une loi fondamentale qui est la constitution que quelqu'un ne puisse être candidat parce qu'il a 70 ans par exemple ça ne serait pas une manière intelligente de prendre en compte l'évolution de la technique, de la technologie et du savoir. La ligne politique du Bloc Libéral et de la CPR est de ne jamais culpabiliser l'âge dans notre pays », s’est aussi exprimé Dr Faya Milimono.

Besoin de rassemblement

« Il est tout à fait compréhensible que dans la société guinéenne, beaucoup de personnes développent une théorie comme quoi c’est les anciens qui sont responsables des maux du pays. Mais à mon avis cela est une analyse tout à fait très superficielle puisque dans les gabegies, dans les détournements des deniers publics toutes les générations d’âge s’y côtoient sans distinctions de catégories socioprofessionnelles, des militaires comme des civils. De ce point de vue, cet argument ne tient pas mais il y a des velléités au niveau de certains pour dire on élimine les plus anciens pour en faire de la place.

Mais dans une société si on se débarrasse des gens d’expérience je ne sais pas qu’est-ce qu’on va construire ? On va répéter les mêmes erreurs du passé. Je ne crois pas à cette rumeur parce que le CNRD dans sa philosophie initiale a prêché le rassemblement et non à la politique d’exclusion. Je les vois mal en train de prendre des décisions qui excluraient une partie de nos compatriotes dans les compétitions électorales.

Nous avons besoin du rassemblement, nous avons besoin de pacifier la Guinée, nous avons besoin que la transition soit une transition qui inclue l’ensemble des citoyens de toutes catégories sociales et de toutes tendances. Lors que le problème se posera concrètement en ce moment-là les uns et les autres se feront entendre », a expliqué Bah Oury. 

Un jeu dangereux…

Le secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaine (UFR) prévient qu’il est impossible d’exclure une classe politique pour favoriser une autre. Saïkou Yaya Barry livre un message d’avertissement à l’endroit du Colonel Mamadi Doumbouya contre ces velléités.

« Si cela s'avère, ça va être un jeu très dangereux qu'ils sont en train de mettre en place pour la simple raison la légitimité ne s'achète pas. La légitimité c'est quelque chose qui se forge dans le temps. Nous savons tous qu'il y a des jeunes gens qui veulent briser les étapes pour arriver rapidement au sommet sans fournir de l'effort. Cela ne peut pas marcher dans un État. On ne peut exclure une classe pour favoriser une autre classe parce que la loi est impersonnelle. Nous sommes des guinéens et nous sommes appelés à vieillir, nous sommes jeunes aujourd'hui et nous serons vieux demain. On ne peut mettre quelqu'un qui a acquis de l'âge et de l'expérience de côté dans la gestion de la cité.

C'est quelque chose qui ne peut pas marcher. Quel que soit leur intention, il faudrait que tu te forges, il faudrait bien que tu gagnes de l'expérience, il faudrait bien que tu te battes en politique. Peu de jeunes se sont battus en politique pour arriver là où nous sommes arrivés aujourd'hui. Il y en qui cherchent des raccourcis en s'appuyant sur cette transition pour raccourcir leur arrivée en politique, ça ne marchera pas. Cela dénote des intentions cachées. Depuis l'arrivée du CNRD il y a des intentions qui ne sont pas honorables pour la cohésion et pour l'entente.

Je demande au Colonel Mamadi Doumbouya d'éviter que les jeunes gens qui n'ont jamais fourni de l'effort pour arriver au sommet ou pour obtenir quelque chose, qui ont opté pour la facilité ne le trompent dans ses actions de vouloir bien faire. Aujourd’hui nous sommes dans un pays où les guinéens ont pris des gens comme des repères, il ne peut pas venir casser cela parce que cela créera des problèmes. Donc pour éviter des problèmes il faudrait bien avoir raison garder et être équitable, impartial », a martelé le secrétaire exécutif de l’UFR.

La France a élu quelqu’un de 39 ans 

De son côté, Dr Ousmane Kaba soutient que c’est aux électeurs de décider. « Je ne crois pas à ça parce que le CNT n'est même installé d'abord. Mais de toutes façons, c'est le peuple qui est souverain. Pour moi, c'est de la diversion ça. De toutes les façons, les gens sont libres en démocratie. En France on a élu un homme de 39 ans et aux États-Unis on a élu un homme de 77 ans. Ce sont les électeurs qui décident », réagit Ousmane Kaba.

Affaire à suivre !

 

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 666 134 023

Créé le 1 février 2022 01:54

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