Le maire de Faranah à la coordination du Fouta: « évitons la guerre ethnique, on vous demande pardon… »
FARANAH-Face à la paralysie des activités commerciales depuis les violences qui sont survenues à Faranah, faisant un mort, de nombreux blessés et desdestructions de biens, les autorités communales ont conféré ce vendredi 2 octobre 2020 avec la coordination du Foutah. L'objectif de ladite rencontre était de renforcer la cohésion entre les communautés dans cette ville cosmopolite, mais surtout pour les autorités de prier la coordination du Foutah de s'impliquer pour la reprise des activités.
«Nous sommes venus au nom des citoyens ainsi que les autorités pour vous présenter nos condoléances pour tout ce qui s'est passé en vous demandant pardon parce que Faranah ne mérite pas ça. Nos arrières grands parents ont vécu ensemble dans le passé en harmonie pourquoi pas nous?», s’est-il interrogé le maire de Faranah, Oumar Camara, indiquant la démocratie autorise à chacun le droit de militer pour le parti qui lui convient.
«Nous sommes en démocratie. Chacun est libre d'appartenir à un parti politique de son choix et on doit comprendre que c'est Dieu seul qui donne le pouvoir. Acceptons de vivre ensemble dans la paix, évitons la guerre ethnique entre nous. Faranah n'a jamais vécu une pareille violence.
Aujourd'hui, Dieu a voulu que nous soyons à la tête de la commune urbaine de Faranah donc, il est de notre devoir de compatir à votre douleur. Mais vous devrez retenir que personne ne sort victorieux dans une guerre. Depuis qu'il y a eu ces affrontements, toutes les activités sont bloquées et toute la population souffre actuellement. C'est pourquoi, nous vous demandons pardon en vous priant de reprendre les activités, la politique ne doit pas nous diviser. Tout le monde sait que Faranah est une préfecture pauvre. Avec ça, s’il y a la mésentente toutes les activités sont paralysées, ce n’est pas bien», a-t-il déploré.
Après avoir écouté les hôtes, le porte-parole de la coordination du Foutah, Elhadj Thierno Mamadou Saliou Diallo a déploré le manque de soutien des autorités aux victimes. Il a posé des conditions pour la reprise des activités.
«Les sages me mandatent de vous remercier de votre présence parmi nous cet après- midi. Le président de la République a pris un décret autorisant tous les partis politiques en lice pour la présidentielle du 18 octobre 2020 sur toutes l'étendue du territoire de battre campagne. Donc, chez nous à Faranah, la CEPI a établi son calendrier de campagne. Dans ce calendrier, le mercredi 30 septembre est retenu comme jour de campagne pour l'Ufdg de 06 à 00h. C’est ainsi, on est sorti librement ce jour pour faire notre campagne. Les gens sont venus se jeter sur nous. Ils nous ont lancés des pierres. Plusieurs parmi nous ont été blessés, d’autres ont les pieds cassés. On a eu un cas de mort. Il n’y a eu aucune intervention. On a saisi les autorités qui nous ont dit n’avoir pas de courrier qui peut leur rassurer que ce jour c'est l'Ufdg qui doit faire sa campagne. Si tel est le cas, la faute incombe à la Cepi, pas à l'Ufdg.
Ce qui nous a beaucoup touchés, on a eu un mort. On dépose son corps à l'hôpital. On n’a vu aucune autorité à notre côté. On n’a pas eu de soutien jusqu'à ce que nos boutiques aient été saccagées.
Donc, pour votre doléance concernant la reprise des activités, nous allons nous réunir chez notre doyen. Nous allons nous concerter, si on tombe d'accord, nous allons vous informer. Mais d'ici là, il faudrait que le maire donne la garantie que nos boutiques seront sécurisées. Si on a cette garantie, nous allons vous donner une réponse favorable», a-t-il fait savoir à la délégation.
Depuis Faranah, Alpha Amadou Barry
Pour Africaguinee.com
Créé le 3 octobre 2020 12:19
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Echos de nos régions, Faranah