Le juge Tounkara hausse le ton : « Cette audience ne peut pas continuer comme ça…que tout le monde se ressaisisse »

CONAKRY-Le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara en a marre des faux incidents créés par certains avocats pour, dit-il, troubler l’audience dans le procès en cours des auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009.
Alors que le commandant Toumba Diakité à la barre, le magistrat a tapé du poing sur la table pour siffler la fin de la récréation. Le président du tribunal criminel de Dixinn, en veut notamment à certains avocats passionnés qui prennent l’accusé comme coupable. Dans son recadrement, il n’a pas mâché ses mots. Extrait.
« Rien ne dit encore que les faits qui sont reprochés à l’accusé lui sont imputables encore. Donc, on doit s’adresser à lui avec une courtoisie réciproque. Nous sommes à la phase des questions, nous ne sommes à la phase des plaidoiries, ni des commentaires. Pour rafraîchir les mémoires, il y a des accusés qui sont passés ici, avant Toumba, qui ont répondu aux questions à leur façon. On ne leur a pas obligé de répondre.
On a pris leur réponse comme telle, sans aucune contrainte. Toutes les parties posent des questions aux accusés, mais les réponses c’est beaucoup plus pour le tribunal parce qu’on est tous réuni ici pour la manifestation de la vérité.
Si l’on veut aider le tribunal dans ce sens, alors posez des questions, l’accusé va les répondre de façon très courtoise pour qu’on puisse avancer. Mais rien ne sert de donner des leçons au tribunal. Je le rappelle toujours, nous ne sommes que des professionnels (du droit) dans cette salle. Mais cette audience ne peut pas continuer comme ça.
À tout moment, c’est des faux incidents qu’on crée sur des choses qui n’en valent pas la peine. Il faut qu’on se comporte en professionnel, lorsque ça vient des profanes on peut comprendre, mais si c’est des professionnels qui viennent troubler l’audience, on sera obligé de recadrer tout le monde.
On ne peut obliger l’accusé à répondre comme l’on veut, ni à donner les réponses qu’on veut. NON. On laisse à l’appréciation du tribunal. On suit tout ce qui se dit, on note. L’accusé est là depuis six jours, le tribunal est obligé de noter tout ce qu’il dit, il (tribunal) suit tout. Parce que le verdict final lui appartient. Il faudrait que tout le monde se ressaisisse.
On a l’habitude de tenir des procès comme ça tous les jours dans nos différentes salles d’audience. Je ne sais pourquoi on s’emporte ici, pourquoi on est passionné. Je voudrais qu’on prenne cette audience comme une audience criminelle ordinaire qu’on tient tous les jours dans les palais de justice. Suivons les règles établies dans le code de procédure pénale".
A suivre…
Africaguinee.com
Créé le 2 novembre 2022 12:43Nous vous proposons aussi
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