Le Général Sékouba Konaté brise le silence: « On a tenté de m’assassiner… » (Interview exclusive)

RALEIGH (Etats-Unis)- Qui a voulu assassiner l’ancien Président de la transition guinéenne ? En convalescence aux Etats-Unis depuis près d’une année, le Général Sékouba Konaté vient d’avouer qu’il a été victime de tentative d’assassinat à Addis-Abeba. Le Haut représentant de l’Union Africaine pour l’opérationnalisation de la force en attente a accepté de briser le silence en abordant plusieurs sujets liés notamment à ses démêlées judiciaires aux Etats-Unis. Exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Général Sékouba Konaté bonjour !

GENERAL SEKOUBA KONATE : Bonjour Monsieur Souaré !

Comment vous sentez-vous aujourd’hui après cette longue période de convalescence suite à votre accident survenu du côté d’Addis-Abeba en 2014 ?

Je me sens bien !

Selon des informations qui nous sont parvenues, votre brûlure était en fait une tentative d’assassinat. Confirmez-vous ces informations ?

Effectivement ! C’est dit par les médecins américains. Après tous mes soins (…). Vous-mêmes je vais vous montrer les photos. Effectivement ils (les médecins américains, Ndlr) ont dit que c’était une tentative de meurtre, parce qu’une brûlure ne peut pas durer comme ça. Un an et quelques (…).

Avez-vous un petit message à faire passer ?

Mon message c’est d’abord de souhaiter mes meilleurs vœux aux guinéens, remercier mes compatriotes qui m’ont apporté leur soutien, que ça soit aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, à Bruxelles et au Canada, sans oublier les guinéens de l’intérieur, je les remercie du fond du cœur. Dans mes remerciements je n’oublierai pas ma famille, notamment ma femme Mariam Sako Hall Konaté, mon beau frère Mamady Sacko et Tantie Tiguidanke Sako qui est venue spécialement de la Suède.

En fin, je demanderai à vous les journalistes de ne pas écrire ce que vous entendez à la volée. Il faut aller à la recherche de l’information. J’avais dit que je n’allais plus accorder des interviews à des journalistes guinéens (…). Vous Monsieur Souaré, je vous remercie très sincèrement pour votre déplacement, venir s’enquérir de mon état de santé, c’est quelque chose qui me va droit au cœur. Les gens écrivent du n’importe quoi sur internet. Des médias qui n’ont aucune audience, qui cherchent à se tailler une place en parlant de moi, mais je ne répondrai jamais parce que ça ne vaut pas la peine. J’ai beaucoup appris parce que si vous prenez les médias en ligne, je connais comment faire le classement en tenant compte de leur audience. Je vous le dis en toute sincérité, ce n'est pas pour rien que vous êtes premier au niveau des sites d'informations. C'est à cause de votre neutralité, votre impartialité dans le traitement des informations.

Mais nous aurons le temps, une fois que je serai complètement rétabli, je vous inviterais personnellement. Il y a des questions sur lesquelles nous allons débattre. Des sujets liés aux évènements du 2 et 3 février, les évènements du 4 juillet, les évènements du 28 septembre 2009, la transition dans son aspect politique et économique aussi, sans oublier les élections de 2010. Les guinéens doivent être au courant de ce qui s’est passé. Il n’est plus question de garder un quelconque secret sur ces sujets.

La justice américaine vous poursuit pour contrebande de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Pouvez-vous revenir en détail sur ce qui s’est passé en ce jour de l’année 2013 à l’aéroport de New-York ?

Je reste très serein ! C’est un problème qui s’est passé en 2013, mais je ne peux pas donner toutes les explications. Mais puisqu’il est prévu que tu reviennes prochainement, on aura le temps de débattre sur toutes ces questions. Quand vous allez revenir, je vais vous donner toutes les explications. Si je me mets maintenant à vous raconter des choses, il y en a qui vont penser que je cherche à me défendre.

Ce que je voudrais dire pour terminer, c’est que je remercie très sincèrement mes compatriotes qui m’ont témoigné leur soutien indéfectible. Je remercie également Monsieur le Président de la République et à Monsieur Tibou Kamara.

Comment avez-vous accueilli le retour en Guinée de votre ancien Ministre d’Etat Secrétaire Général à la Présidence Tibou Kamara ?

Je suis très ravi qu’il ait pu enfin rentrer en Guinée parce que l’exil est très difficile, surtout lorsqu’on est pas préparé. Les gens pensent que je suis opposé à Monsieur Alpha Condé, je dis non. S’il a envie de travailler même avec mon fils, ce n’est pas mon problème, je leur souhaiterais bonne chance. Tibou Kamara est quelqu’un de bien, c’est une chance pour la Guinée de l’avoir. S’il peut apporter quelque chose pour son pays, tant mieux. C’est pourquoi j’ai toujours demandé à ce que les guinéens se débarrassent de la haine.