Le fils de feu Lounceny Camara en colère : « Ils ont tué mon papa…J’en veux à la Crief »
CONAKRY- « J'ai vu mon papa vraiment déçu. Il était démoralisé. C'est difficile à dire pour un homme qui tant fait pour ce pays. Il est mal parti ». Ce sont les derniers souvenirs que garde Amara Junior Camara, fils aîné de Lounceny Camara, ancien ministre de l'Urbanisme et ancien député, décédé en détention le samedi, 20 août 2022 à Conakry.
Depuis l'annonce de cette triste nouvelle, le domicile du défunt sis à Tombolia (commune de Matoto) ne désemplit pas. Parents, amis et alliés, proches, collaborateurs et autres pleurent la mort de l'ancien président de la CENI (commission électorale nationale indépendante). Ses enfants et sa famille accusent aujourd'hui la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), initiatrice de la procédure judiciaire qui le visait, d'être à la base de son décès. Ce, à cause de son refus systématique à ordonner la mise en liberté du prévenu accusé d'un détournement de 20 000.000 de francs guinéens. Un montant insignifiant aux yeux de la famille qui était en mesure de payer pour que Lounceny Camara sorte de prison pour se soigner.
« Les médecins faisaient ceux qu'ils pouvaient mais imaginez, dans un service de cardiologie, ils n'ont aucune machine. Ils sont en manque de matériel. On a tout fait pour obtenir au moins une liberté provisoire. Même si ce n'était pas pour sortir du pays, mais pour lui permettre de se traiter au moins dans une clinique appropriée. Puisque de toutes les façons, même à Ignace Deen, ce n'est pas l'Etat qui payait les frais, c'était la famille. Si on a demandé à ce qu'il aille se soigner dans une clinique, c'était pour sauver la vie du papa. Le vieux était prêt à tout pour payer. Mettre les titres fonciers de sa maison. Pour un problème de 20.000.000 ils disent non. Ils nous ont tout refusé. Franchement la famille déplore le décès du vieux. Ils ont tué notre papa », a martelé Amara Junior Camara qui en veut à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
« J'en veux tellement à l'Etat que je ne sais quoi dire. Mais en tant que musulman, on nous dit de garder la foi, disons que c'est Dieu. Mais on sait que c'est la CFIEF qui a emmené notre papa. On ne pourra jamais oublier. Ça ira avec nous jusqu'à dans la tombe. Quand on se rappellera de la mort de notre papa, on se rappellera de ce que la CRIEF nous a fait », a laissé entendre Amara Junior Camara.
A en croire le fils aîné de defunt, les autorités sont prêtes à leur donner le corps qui sera transporté à Macenta (ville d'origine de Lounceny Camara) où il sera inhumé le vendredi 26 août prochain.
Dès après l'annonce de la mort du prévenu, son fils révèle que la famille attristée et choquée n'a pas voulu prendre le corps.
« Au début, la famille n'avait même pas voulu recevoir le corps. On a voulu leur laisser le corps parce qu’ils voulaient sa mort. On leur a même demandé ce pour quoi ils ont arrêté le papa ? C'est pour les 20 millions GNF, qu'ils nous disent pour qu'on paie et que le papa aille librement. Il est mort sans jugement. Il a été arrêté pendant combien de mois ? Mais malheureusement on s'en remet à Dieu », a-t-il dit en larmes.
Feu Lounceny Camara laisse derrière lui quatre enfants dont deux filles et deux garçons. Le benjamin n'a que sept (07) mois.
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
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Créé le 22 août 2022 13:31Nous vous proposons aussi
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