Le fils de Damaro brise le silence : « Mon père ne mérite pas le sort qui lui est fait… »
« Amadou Damaro Camara ne mérite pas le sort qui lui est fait », ce sont là les mots de d’Abdel Camara, fils de l’ancien Président de l’ancien Président de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, incarcéré depuis maintenant 113 jours à la maison centrale de Conakry. Il en appelle à la conscience de ceux qui connaissent le « dévouement (de son papa) pour la Guinée » en vue de le faire libérer.
113 jours. « Ne t'inquiète pas, ils n’ont rien de solide. C'est purement politique ».
C’est le message que mon père m'a envoyé quand je lui ai dit que j'avais entendu un commentateur de talk-show politique généralement bien informé dire : « il y a une autre priorité dont nous vous parlerons dans la soirée…Un “colis” assez important. Il se pourrait qu’ils (les autres dignitaires) rentrent d'abord à la maison en attendant que la “priorité” soit évacuée ».
Ce soir-là, mon père, le président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara a été arrêté au milieu de la nuit et emmené à la Maison centrale de Conakry. Convaincu qu’il n’avait rien à se reprocher, il n’a pas tenté d’opposer de résistance ou de fuir. Détenteur de la citoyenneté américaine, il aurait pu demander la protection de l’ambassade des Etats-Unis à Conakry et serait à cette heure-ci tranquillement dans son salon à Atlanta où réside une partie de notre famille à commenter, avec distance, les événements qui secouent notre pays. Hélas, son sens profond du devoir et de l’amour de sa patrie le lui interdisaient.
Et, presque trois décennies plus tard, le voilà de nouveau prisonnier politique. Un événement qui a bouleversé la destinée de notre famille et que je n’aurais jamais imaginé se reproduire.
On lui reproche le détournement de bien publics, mais où sont les preuves ? Après avoir quitté la fonction publique en 1985, il n’a jamais eu de mandat politique jusqu’en 2013 quand il a été élu député. Il n’a jamais eu en charge l’administration d’une régie financière. Et depuis mars 2020, en tant que président de l’assemblée nationale, il a été justifié de toutes ses dépenses et sont parfaitement auditables.
Aujourd’hui, cela fait désormais 113 jours qu’il n’a pas dormi dans son lit ou connu le confort de sa propre maison et les soins de sa famille. 113 jours durant lesquels il n’a pas fait appel à la rébellion armée ou quelconque autre type de violence pour intercéder en sa faveur. 113 jours où il a accepté son incarcération, la tête haute, s’en remettant pour seul recours à sa foi en Allah et dans le peuple guinéen.
Si je m'exprime, aujourd’hui, c’est pour défendre l’honneur de mon père, mais aussi et surtout pour dénoncer l’injustice faite à un patriote, un homme politique engagé, qui a toujours servi son pays avec honneur et dignité.
Amadou Damaro Camara ne mérite pas le sort qui lui est fait. J’en appelle à la conscience de ceux qui connaissent sa dévotion pour la Guinée et croient dans les valeurs de notre pays à le faire libérer.
Abdel Damaro
Créé le 19 août 2022 18:14Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: A vous la paroles, Damaro Camara