Le député Boubacar Diallo parle : « Ce qu’on attend de la Cour Constitutionnelle… »

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CONAKRY-Le député Boubacar Diallo, l’un des initiateurs de la saisine introduite à la Cour Constitutionnelle suite à la falsification de la Constitution, vient de parler. Cet élu membre du groupe parlementaire alliance patriotique, exprime les attentes des députés vis-à-vis de la gardienne de la Constitution guinéenne. Entretien.


AFRICAGUINEE.COM : Un 1/10 des députés a saisi la  Cour Constitutionnelle sur le débat relatif à la falsification de la constitution. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette requête ?

HONORABLE BOUBACAR DIALLO : Il y’a eu 15 députés qui ont saisi la Cour Constitutionnelle. Au niveau de notre groupe parlementaire, l’alliance patriotique de l’opposition discuté de cette affaire. Etant de l’opposition nous avions voté contre cette Constitution. Donc on ne s’est pas intéressé sur cette question durant toute la campagne des législatives. Mis on a attiré notre attention sur cette affaire de falsification de la Constitution. Etant des députés de la république, nous avons fouillé. Lorsque nous avons constaté qu’il y’a près de 14 articles qui étaient pratiquement changés par rapport à ce qui avait été proposé, nous avons discuté entre nous. Nous avons décidé d’aller en profondeur  et voir exactement ce qui s’est passé.

Il y avait une version où on pouvait voir le sceau du ministre de la Justice. On nous a dit que c’est cette version qui avait été soumise au referendum. Nous avons comparé celle-là à la version qui a été promulguée et publiée dans le journal officiel. Nous avons donc relevé ces manquements. Ensuite nous avons cherché à comprendre la procédure qu’il fallait suivre. C’est ainsi que nous avons vu qu’un dixième des députés pouvait  saisir la cour constitutionnelle tout en demandant une clarification pour qu’on puisse situer les responsabilités. Quand nous en avons parlé au niveau de notre groupe parlementaire, d’autres groupes parlementaires se sont joints à nous,  y compris même certains députés de la majorité. En tout et pour tout, de l’opposition il y a eu huit. Ceux de la majorité aussi ont indiqué que c’est une préoccupation pour tous. Ils en ont parlé au président de l’Assemblée Nationale qui a immédiatement saisie l’occasion pour inviter le président de notre groupe parlementaire et les autres pour échanger sur la question.

Donc,  au lieu qu’on aille en rang dispersé, nous avons tous décidé de saisir la Cour Constitutionnelle.  C’est ainsi que nous avons tous signés la requête en demandant des éclaircissements. On a soulevé tous les manquements. Nous avons demandé à la Cour Constitutionnelle des éclaircissements par rapport à la Constitution parce qu’à partir de lundi prochain, nous devons revoir les lois organiques pour essayer de les adapter à la nouvelle constitution. Nous leur avons dit que c’est une préoccupation majeure pour nous. Parce que nous ne pouvons aller en profondeur si la constitution qui est promulguée n’est pas la bonne. De négociations en négociations, nous avons quand même dit qu’on demande à la cour constitutionnelle de nous éclaircir là-dessus. Parce que c’est elle seule  qui peut éclairer notre lanterne. C’est elle qui est garante de la constitutionnalité de tous les documents.

Voulez-vous dire qu’il n’est nullement question de demander l’annulation ou le remplacement de Constitution qui a été falsifiée ?

Il y a des étapes. Nous demandons d’abord un éclaircissement sur ce que nous avons constaté. C’est à la Cour Constitutionnelle de nous dire est-ce que c’est celle promulguée qui a été déposée à son niveau ou bien c’est celle qui est sortie des urnes qui a été transmise ? Pour nous, les responsabilités doivent être situées. La cour constitutionnelle quand elle se prononce, elle ne change même pas une virgule. Elle se prononce sur la constitutionnalité. S’il s’avère qu’il y’a eu des imposteurs qui ont changé la constitution, ils doivent être identifiés et punis. Parce que ce serait une trahison. Ensuite qu’on revienne à la version qui a soumise au vote le 22 mars.

Concrètement quelles sont vos attentes vis-à-vis de la Cour constitutionnelle ?

C’est d’abord une clarification pour savoir est-ce que celle qui a été promulguée et celle-là que la cour constitutionnelle a reçu. C’est à elle de nous répondre. Après cela, nous passerons à la seconde étape qui est celle de demander au gouvernement non seulement d’identifier les auteurs de la falsification et de situer les responsabilités et qu’ils soient poursuivis pour fraude.

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 7 juin 2020 16:47

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