Le cri de détresse de guinéens bloqués à Addis-Abeba: « Aidez-nous s’il vous plaît ! »

ADDIS-ABEBA- De nombreux guinéens sont bloqués depuis bientôt un mois à l’Aéroport d’Addis-Abeba en Ethiopie, à cause de la fermeture des frontières pour se protéger du Coronavirus. Ces guinéens ne savent plus à quel saint se vouer. Ils interpellent les autorités guinéennes.
Certains ont quitté la Guinée avant la fermeture des frontières aériennes et terrestres la Guinée. Ils sont en provenance ou en partance de plusieurs pays : Turquie, Angola Mozambique. Depuis bientôt un mois, ils passent la nuit à la salle d’attente de l’aéroport d’Addis-Abeba et gagnent difficilement à manger. Au début, ils étaient plusieurs centaines de passagers de diverses nationalités à être bloqués, mais aujourd’hui les autres ont réussi à retourner chez ceux. Ils n’y restent que les guinéens qui lancent un appel à l’aide à l’endroit des autorités guinéennes.
« Nous souffrons énormément ici. Presque tous les restaurants sont fermés, il y a un seul restaurant par là avec le service minimum. Le plat va nous couter environ 40 dollars, ce qu’on partage à 7 ici. La compagnie nous a abandonné, à notre arrivée ils nous avaient envoyé une fois à l’hotel, le lendemain ils sont venus nous déposer dans la salle d’attente. Nous sommes abandonnés, aidez-nous s’il-vous-plait. Nous qui sommes arrivés ici en premier, bientôt un mois nous sommes là bloqués. Nous étions nombreux au départ avec des ressortissants d’autres nationalités. Comme des sénégalais, des béninois, des nigérians, des algériens. Leurs Etats ont pu les ramener. Ceux qui restent à Addis-Abeba c’est des guinéens maintenant au nombre de 7 dont une femme. Nous ne sommes pas dans un hôtel mais dans la salle d’attente. Nous avons appelé l’ambassadeur qui nous répond que nous ne sommes pas nombreux, donc il ne peut pas nous aider. Nous demandons aux autorités guinéennes de nous venir en aide. Moi je viens de l’Angola, d’autres de la Turquie, il y a aussi quelqu’un venu de la Guinée pour le Mozambique. On ne fait que grignoter pour ne pas mourir. Pour mon cas, j’ai fait un mois déjà ici » Amadou Bela Bah, ressortissant guinéen résident en Angola qui rentrait en Guinée à bord de la compagnie Ethiopian Airlines.
Fatoumata Idy Diané est la seule femme dans le groupe. Elle était en direction de la Mozambique quand l’avion a été dérouté pour s’arrêter à Addis-Abeba. Sur place, on a signifié aux passagers que chacun doit retourner à son pays de départ. « Depuis le 25 Mars je suis là avec les autres compatriotes. On s’est trop plaint ici on dit qu’il n’y a pas de solution parce que les aéroports sont fermés. Maintenant nous ne savons pas jusqu’à quand nous resterons ici. Évidemment nous souffrons parce que l’aéroport est fait pour un passage et non pour venir y habiter. Les conditions ne s’y prêtent pas du tout » explique cette femme en larmes.
Boubacar Diallo en provenance de la Turquie fait part de son cri de détresse. Il est arrivé à Addis-Abeba depuis le 26 Mars 2020. « Je suis arrivé ici le 26 mars par la compagnie Turkish Airlines. Avant notre départ de la Turquie, on nous a signifié que Conakry n’est plus accessible. Donc nous avons pris des billets pour le Benin dans l’espoir de rentrer en Guinée par la route via le Niger et le Mali. C’est Addis-Abeba ici que la compagnie nous a dit que le Benin aussi a fermé son aéroport. Depuis ça nous sommes là, je ne vois même plus Turkish. Ils assurent juste un repas par jour. La seule solution c’est l’Etat guinéen qui va nous aider comme tous les autres pays ont repris leurs citoyens ici », lance-t-il.
Diallo Mamadou Tabara a quitté Conakry à la veille de l’annonce de la fermeture de l’aéroport de Conakry. Il témoigne : « Nous avons quitté Conakry le mercredi et le président a fait son discours le jeudi soir. Ma destination c’est le Mozambique. C’est vraiment difficile, nous ne trouvons pas à manger à notre faim et nous n’avons pas un endroit sain pour se coucher. La compagnie a dit qu’on ne peut plus continuer vers notre destination et qu’on doit retourner dans notre pays. Mais là aussi c’est bloqué. Que faire maintenant ? On s’interroge. Le Congo n’avait qu’un seul passager ici, ils sont venus le chercher, les autres pays aussi n’avaient pas plus de 3 passagers mais ils sont venus les ramener chez eux. Il y a un algérien aussi, les démarches sont ouvertes pour lui, ils sont venus prendre son passeport pour les formalités, il doit partir dans les prochaines heures. Il n’y a que des guinéens qui restent ici » se lamente ce guinéen.
Alpha Ousmane Bah(AOB)
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 664 93 45 45
Créé le 15 avril 2020 22:26
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