Le cri de cœur de femmes prisonnières : « Aidez-nous à sortir de cet enclos… »

N’ZEREKORE- Si certaines femmes fêtent dans la joie, le 08 mars, journée internationale consacrée aux droits des femmes, ce n’est pas le cas chez M.H et ses codétenues. Privées de liberté, elles vivent recluses du monde extérieur.
A la prison civile de Nzérékoré, elles sont nombreuses ces femmes qui vivent en prison dans la promiscuité. Nous les avons rencontrés ce 08 mars. Elles partagent le quotidien difficile auquel elles sont confrontées.
« Je suis pour quelque chose dont j’ignore. Ici, en prison, nous manquons de tout. Nous n'avons pas de serviettes hygiéniques, nous n'avons pas de savons pour nous laver. Tout ce dont la femme a besoin, ça nous manque ici. Moi personnellement, il y a cinq ans depuis que je suis incarcérée. Je demande de l'aide. Aidez-nous à sortir de cet enclos pour vivre comme vous autres. Nous demandons de l'aide au gouvernement », a lancé M.H, une jeune fille.
Accusée de meurtre…
Plus loin, L.C jeune maman, accusée de meurtre, se plaint des conditions de détention. Tout comme M.H, elle est privée de liberté depuis neuf mois. "Je suis là dans la confusion puisque je ne sais réellement pas pourquoi, on m’a emprisonnée. J'ai déjà fait 9 mois ici. On m'a dit que je suis accusée d'un crime de meurtre. Ici, quand quelqu'un tombe malade, on te donne juste du paracétamol plus de l'eau, pas plus", dénonce-t-elle.
C.G, a déjà passé 7 années à la maison centrale de Nzérékoré. Depuis qu'elle a été incarcérée, elle n'a jamais reçu la visite d'un de ces parents. A l'écouter, elle a été conduite en prison pour avoir ôter la vie à son enfant qu'elle a mise au monde. Chose qu'elle regrette amèrement de nos jours.
Je regrette mon acte
« Là où je suis, j'ai vraiment regretté. J'ai trop duré ici. J'ai déjà passé 7 années en prison ici. Nous souffrons beaucoup. Quand tu tombes malade, c’est des problèmes. Moi je viens de Guéckedou, je n'ai aucun parent ici. Et depuis que je suis en prison, aucun parent n'est venu me voir même une fois durant les 7 ans. J'ai été emprisonnée pour avoir ôter la vie à mon enfant.
Je regrette amèrement mon acte. On ne peut pas enfanter et tuer le bébé en étant consciente. Cela vient d'un esprit satanique. Je crois qu'à ma sortie, je ne répéterais plus jamais cela », confie cette jeune fille d'une vingtaine d'années.
C.L a déjà passé un mois et demi en prison alors que tous ses parents vivent au Liberia témoigne-t-elle. Elle s’est retrouvée derrière les barreaux à cause d’un numéro de téléphone.
« C'est une affaire de numéros qui m'a conduite en prison. Je suis à Nzérékoré mais ma famille n'est pas là. Toute ma famille est au Liberia. Ils m'ont attrapé à cause d’une affaire de numéros. Nous sommes allés à la justice, mais il n'y avait personne pour prendre une garantie pour moi puisque toute ma famille se trouve au Liberia. J'ai déjà fait un mois et demi en prison. Là où nous nous couchons, il n'y a pas d'habits, il n'y a pas de savon pour nous laver. Je demande de l’aide pour nous sortir d’ici », explique-t-elle.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d'Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 8 mars 2022 17:09Nous vous proposons aussi
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