Lansana Conté, sa famille, Chantale Colle et Areeba-Guinée SA : Pourquoi ça coince ?
CONAKRY-Le torchon brûle entre la famille du défunt président Lansana Conté et la patronne du Groupe Alô-Guinée, Chantale Colle, sur la part de l’actionnariat dans la société Areeba-Guinée Sa, a constaté Africaguinée.com.
Dans une lettre-réponse que le fils ainé des huit enfants de Hadja Kadiatou Seth Conté (2ème épouse de l’ancien président guinéen, Lansana Conté), a sorti cette semaine, Mohamed Conté revient sur l’origine de ce bras de fer. ‘’Mme Chantale Cole parle de l’actionnariat de la société Areeba Guinée SA, par rapport auquel, elle nous dénie ma famille et moi, toute parcelle de propriété, au motif qu’elle n’en a jamais discuté avec ma mère dans le passé’’, a déclaré le fils du feu président Conté.
‘’Il convient de rappeler, précise-t-il sur cette note, que Mme Chantale Cole a été présentée pour la première fois à mon père par M Jean Claude Sultan, (Ministre des Postes et Télécommunications au moment des faits)dans le cadre justement du montage juridique qui lui a été proposé, tendant à la prise d’actions dans la société Areeba Guinée SA, en cours de formation’’, explique Mohamed Conté.
Selon lui, le choix a été porté sur elle (Chantale Colle) en raison du fait que M Sultan connait sa famille, et que pour des besoins évidents de discrétion, son profil de guinéenne ayant à l’époque peu d’attaches dans le pays, étant d’un certain niveau d’instruction, militait fortement en sa faveur.
Dans ce montage, poursuit l’universitaire, le premier rideau consistait à avoir un actionnariat de personnes morales, plutôt que de personnes physiques, dont les noms auraient tout de suite attiré l’attention.
Le second rideau consistait à créer ces personnes morales actionnaires en dehors de la Guinée, pour éviter d’éventuelles indiscrétions pouvant provenir d’un cabinet notarial local, lit-on sur ce droit de réponse.
Des structures offshore aux Iles Vierges Britanniques…
‘’Mon père (le président Conté) a donc remis les passeports de certains d’entre nous à Mme Chantale Cole, pour la création de la société qui doit prendre des participations au sein de Areeba Guinée SA’’, révèle Mohamed Conté.
C’est ce qui, dit-il, a amené à la création de deux ‘’structures offshore aux Iles Vierges Britanniques, la SGD pour certains enfants de ma mère, et la SGI, probablement pour récompenser le groupe des intermédiaires’’.
Ces deux sociétés sont aujourd’hui actionnaires de la société Areeba Guinée SA, chacune pour un montant de 12,5 %, soit un total de 25 %, mentionne M. Conté.
Au retour de mission de Mme Cole, lorsqu’elle a voulu rendre les documents de constitution de la société, au regard de la grande confiance qu’elle avait su cultiver à l’époque, il lui a été demandé de garder pour l’instant lesdits documents pour le compte des enfants, détaille-t-on sur la lettre de droit de réponse.
De plus, développe, M. Conté ‘’mon père n’avait pas le temps de gérer ces questions sociétales, occupé qu’il était par les affaires de l’Etat, avec une santé de plus en plus chancelante’’, relève-t-il.
Elle avait vraiment réussi à subjuguer mon père…
En effet, développe le fils du président Lansana Conté, Mme Chantale Colle, ‘’avait vraiment réussit à subjuguer mon père, au point qu’elle s’était transformée en bras droit de celui-ci, jouant tantôt à l’infirmière pour ses pansements, tantôt au régisseur pour les courses personnelles de celui-ci, aussi bien en Guinée qu’à l’étranger’’.
Comment expliquer alors qu’elle ait pu acquérir à elle seule 25 % du capital social d’une société de téléphonie mobile, avec des fonds qu’elle aurait pris où et comment, alors même qu’elle n’était rien et n’avait rien en Europe ?, s’interroge-t-on sur la note.
‘’Ces actions sont évaluées aujourd’hui entre 16 et 20 millions de dollars, ce qui représente au bas mot 146.000.000.000 GNF (cent quarante six milliards de francs guinéens)’’, révèle Mohamed Conté.
Mme Cole a été approchée plusieurs fois de façon informelle, par la famille présidentielle pour essayer de régler le différend à l’amiable, explique-t-il. ‘’Elle a toujours zappé la question, se contentant de temps à autre de jeter un os à un de mes frères en Angleterre, le troisième de la fratrie’’.
En janvier 2013, relate-t-il, ‘’nous apprenons, peut être à cause de nos multiples réclamations, que Mme Chantale Cole essayait de vendre les actions des deux sociétés SGI et SGD au sein de Areeba Guinée, à MTN, une façon de se débarrasser rapidement de la patate chaude''.
''Nous avons directement écrit une correspondance au Ministère des postes et Télécommunications, ainsi qu’à l’ARPT et à Areeba Guinée, pour nous opposer à une telle transaction'', note M. Conté.
Cette transaction que Mme Cole s’apprêterait à faire avec l’Etat guinéen se chiffrerait à 16.000.000 USD (Seize Millions De Dollars Américains), explique-t-on sur le droit de réponse.
Aujourd’hui, les deux parties sont devant la Chambre de mise en Accusation de la Cour d’Appel de Conakry.
Affaire à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 31 11 12
Créé le 16 octobre 2014 14:13Nous vous proposons aussi
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