Labé : un évènement religieux inédit qui attire des milliers de fidèles…

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LABE- Initié il y a quelques années par les religieux du Fouta, le « Daaka » (campement religieux temporaire) prend une grande ampleur.  De nos jours des fidèles musulmans venus de toute la région ouest-africaine viennent prendre part à cet évènement religieux. Pendant six jours, on assiste à un véritable déferlement humain. Les fidèles se réunissent en dehors des habitations pour une période de 6 jours dans l’optique d’adorer Dieu et faire des prières pour trouver la solution à certains problèmes de la vie et de l’au-delà. 


Cette communion prend une grande dimension. Des grands érudits ainsi que de nombreux fidèles résidents ou ressortissants de la région viennent y prendre part. De loin, tard dans la nuit l’on entend des cantiques religieux des talibés, lecture du coran et des prières et bénédictions des participants. Pendant ces six jours d’intenses adorations, tout est mis en œuvre pour mettre les fidèles dans les conditions d’adorer le Tout-Puissant Allah. Pour la circonstance, des restaurants à service libre et gratuits sont assurés. Des tentes sont installées sur un périmètre de 3 hectares, bien éclairées et aménagées. Les organisateurs de cet évènement religieux estiment le nombre de participants à au moins 12.000 personnes qui font des rentrées et des sorties dans cette contrée de Ley Minanko située à environs 10 km au Nord- Est du centre urbain de Labé. Une retrouvaille non accessible aux femmes.

Les Cheikhs et des sages venant des lieux vénérés du Foutah se retrouvent  autour de l’inspecteur régional des affaires religieuses. Ce campement religieux est à sa quatrième année d’expérience. Nuit et jour le rythme est intense.

Thierno Mamadou Dian ABADIADA, maitre coranique influent au sein de la fondation Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan explique la portée de cette retrouvaille religieuse : « les raisons de cet isolement sous l’autorité du grand-imam de Labé Thierno Badru Bah, c’est de réunir les talibés, adorer Dieu sur un terrain nu loin des habitations, partager tout comme le prescrit les principes de l’islam, en un mot c’est un rapprochement. C’est l’occasion également d’implorer la grâce de Dieu afin de trouver des solutions à des situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés, c’est valable pour tous ceux qui sont là et ceux qui sont ailleurs et pour tout le pays d’ailleurs. Nous devons rester là pendant 6 jours et travailler sans répit.

Les musulmans sont venus de partout, chacun est libre de faire ce qu’il peut en matière de l’islam pour demander grâce au Tout puissant : lecture du saint coran, cantique religieuses et faire toutes les prières ensemble matin et soir. Nous serons là jusqu’à la fin mais d’autres peuvent faire des aller et retours selon leur disponibilité. Les délégations de la Guinée Bissau sont là avec nous, des maliens sont là, des mauritaniens, le Sénégal, la Gambie. Toute la région du Fouta est là, ceux de Conakry, de Télimélé  et Dinguiraye également. C’est la quatrième Daaka qui est organisée ici mais c’est la troisième fois depuis que nous avons choisi ce lieu propice, la première étape a eu lieu ailleurs mais on s’est rendu compte l’idéal c’est ici à Ley Minanko. C’est vraiment émouvant » a confié ce maître coranique.

Thierno Habib Kambaya, guide pèlerin et sage de Labé parle de réjouissance lors des rencontres religieuses d’une telle envergure : « La réjouissance est notoire dans ces cas de figure, les aides viennent de partout, en toute chose il suffit de commencer les bonnes volontés vont appuyer si c’est dans le bon sens. C’est une fierté pour les citoyens qui habitent par là bien que c’est loin d’une concession quelconque. Chacun fait ce qu’il peut. Imaginez le coût des tentes installées ici, la nourriture pour tous les participants, les préparatifs se sont faits pendant 4 mois. Ceux qui ont attribué ce domaine aux religieux demandent des prières aussi pour le paradis avec toutes leurs familles et le bonheur pour tout le peuple de Guinée. Ici c’est une rencontre religieuse, partage de nourriture, c’est la traite d’implorer la grâce divine, échanger des contacts. Des citoyens qui ont des difficultés personnelles ou blocage dans leurs activités viennent également demander des prières afin de se débloquer. Chacun mange a sa faim et le plat qu’il le convient avec une quantité suffisante, rien ne manque et vous voyez à tout moment des personnes apporter du pain, du riz, du café. Ça fait naître la fraternité. L’objectif principal c’est le rapprochement », confie ce religieux.

Il explique qu’il y a une nette différence entre le Daaka (campement) et la Ziara (un autre évènement religieux célébré au Foutah). « La Ziara c’est une famille ou une personne qui invite l’ensemble des musulmans chez soi pour des sacrifices et lecture du coran…Mais la Daaka on ne fait appel à personne les gens se retrouvent en dehors des foyers, chacun vient de son propre gré, il prie, il lit le coran, il fait des cantiques et demande la bénédiction des autres, je demande de prier pour moi, et je prie pour toi également, ensemble on prie pour la réussite de nos enfants, de nos familles, la paix dans notre pays. Tout ce monde compact que vous voyez ici est venu sans invitation, chacun sait qu’il vient travailler pour soi. Tu fais tes intentions avant de venir. Tu ne réponds pas à l’appel de quelqu’un mais tu te donnes un rendez-vous avec Dieu pour lui demander ce que tu veux. C’est Dieu qui vous a dit demandez-moi je vous donnerais alors pourquoi pas lui demander ? On est installé matin et soir, mais le veritable travail se fait la nuit, l’adoration plus important est recommandée tard dans la nuit. La bonne réflexion se fait tard dans la nuit. Même ceux qui ne viennent pas auront leur part ici lors des prières faites », précise Thier Habib Diallo.

Venu participer à ce travail collectif avec quelques amis aux environs de minuit, Elhadj Mamadou Oury Bah, parle des bienfaits d’une telle initiative.

« C’est une retrouvaille qui nous honore du fait que c’est à notre temps que cela connaisse une grande ampleur même cela avait eu lieu par le passé, il faut rendre grâce à Dieu et le prophète Mohamed PSL et remercier nos parents ceux à qui nous devons le jour parce que Dieu a voulu qu’on soit né dans l’Islam. Ce qu’il faut saluer ici c’est du fait ceux qui viennent et ceux qui accueillent sont animés par la volonté de réussite et la pérennité de cette « DAAKA ». Tout ce qui est collectif réussi, imaginez si j’étais chez moi entrain de prier ou lire le coran la nuit, c’est facile que je sois emporté par le sommeil et dormir sans accomplir la mission que je me suis assigné. Ici en aucun cas tu ne peux dormir parce que c’est une synergie d’action. Avec un tel mouvement la pitié, le pardon, la fraternité entre nous musulman et c’est une possibilité de bannir la haine entre nous, chacun rentre à domicile la joie plein la tête et le cœur », témoigne ce participant.

Mamadou Saliou Ley Minanko , l’un des donateurs du domaine qui abrite la DAAKA estime que cette année les foules qui ont l’habitude de venir ont triplé. Il explique l’origine de ce campement.

« Le campement a existé au temps des cantons sous la période coloniale ou bien avant. Au temps de karamoko Alpha mo Labé, le fondateur de Labé pour préparer le djihad (guerre sainte) c’est à quelques mètres de là où nous sommes cette nuit que tout le fouta se retrouvait pour se préparer. On appelle d’ailleurs l’endroit Daakadji ( lieu de campement). C’est ici qu’on se réunissait et attendre les uns et les autres, chacun jouait à son tambour. Nos devanciers partaient à la rentrée Nord de la ville de Labé, ce quartier aussi porte le nom de Daka. C’est cette retrouvaille d’alors que nous ramenons petit à petit. Quand j’ai informé la famille ainsi que nos voisins de l’idée de reconduire le campement annuel, c’est à l’unanimité qu’ils ont approuvé, du coup ces vastes terres occupées ont été octroyées aux religieux pour le besoin de la cause. Ce qui fait depuis 3 ans maintenant on se retrouve pendant 6 jours chaque année, nous sommes sur les traces de nos aïeux. Et retenez que chaque année les participants doublent ou triplent, cette année on était obligé d’élargir les tentes, parce que le monde venu cette année a considérablement augmenté par rapport aux deux années précédentes. Et nous souhaitons recevoir beaucoup plus de monde » nous édifié cet operateur économique natif de Ley Minanko

L’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, l’imam Thierno Badru Bah prône la poursuite de cette œuvre avec une volonté d’attirer le regard des musulmans du monde entier à cette grandiose retrouvaille religieuse dans les prochaines années.

Ce campement qui a ouvert ces portes dans la soirée du mercredi 22 fevrier sera clôturé dans la matinée du Lundi 27 février 2017 en présence de l’ensemble des chefs religieux du Fuuta, soit 6 jours de confinement et d’adoration. Il faut noter la confrérie Tidjanya, secte islamique majoritaire dans la région du Fuuta constitue une véritable structure sociale. En dehors de ce campement, l’on assiste souvent à des Ziara qui se tiennent périodiquement dans les différentes contrées saintes du Fuuta.

 

Alpha Ousmane bah, de retour de Ley Minanko(Labé)

Pour Africaguinée.com

Tel. : (+224) 657 41 09 69

Créé le 26 février 2017 16:52

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