Labé : Témoignages troublants sur la mystérieuse disparition de Kolon, 11 ans…
LABÉ- C’est une histoire de disparition toute singulière. Depuis la matinée 16 juin dernier, la famille Kaba a perdu toute trace de son garçon. Mamadou Kolon Diallo, 11 ans vivait avec sa grand-mère depuis sa naissance au quartier Tata 1, dans la ville de Labé, en moyenne Guinée.
Un matin, il était assis devant le domicile familial, le temps pour sa grand-mere de sortir sa brosse à dents lorsque ses proches l’ont perdu de vue. Dans un intervalle de moins de cinq minutes, lorsque sa grand-mère est sortie avec la brosse, le garçon n'était plus là. La femme s’est mise alors à la recherche du garçon. Toutes les enquêtes sont restées infructueuses. Aucun indice n’a été trouvé. Aujourd’hui, la famille est dans le chagrin.
On parle d’une disparition mystérieuse. C’est sur des pierres se trouvant devant le domicile familial que le jeune garçon Mamadou Kolon Diallo a fait les derniers signes. C’est là que sa grand-mère Thierno Salimatou Diallo l’avait laissé pour sortir sa brosse à dents. Moins de 5 minutes après, l’enfant n’y était plus. C’était dans la matinée du mercredi 16 juin dernier. Jusque-là aucune nouvelle. La famille Kaba est désemparée.
« Je m’interroge encore comment cela puisse arriver dans un court instant. C’est le mercredi 16 juin 2022 dans la matinée vers 8 heures. Je suis sortie dans la cour alors que lui Mamadou Kolon était au lit. Je suis partie acheter du pain au four tout près, à mon retour de la boulangerie, il était déjà sorti et assis sur les pierres que vous voyez devant notre domicile ici. Il me dit grand-mère, vous étiez où, je lui ai dit je reviens du four pour du pain comme tu vois dans mes mains. Je lui dis, viens te brosser les dents pour prendre ton café. Il me dit qu’il veut de la bouillie ce matin ; je lui répète alors viens, je te donne 1000gnf afin que tu achètes la bouillie. Il se lève pour s’étirer, je le devance pour rentrer dans la maison. Je dépose le pain, je prends sa brosse pour sortir avec. A mon retour, il n’y était plus. J’ai pensé qu’il continue à jouer dehors. Je sors le chercher, il n’est pas là du tout. C’est parti comme ça, nous ne l’avons plus revu. Tout s’est passé dans moins de 5 minutes. Je suis sortie avec ma fille adoptive, nous l’avons recherché dans tous les parages en demandant les voisins, personne n’a vu Mamadou Kolon Diallo, mon petit-fils de 11 ans (pleurs).
Si vous n’avez pas vécu les faits, ce n’est pas facile de croire. Pourtant des gens étaient partout ici de gauche à droite, mais personne n’a pu remarquer quelque chose lié au départ du petit. Les premiers instants qui ont précédé sa disparition, l’on croyait qu’il va rentrer d’un moment à l’autre. Chez ses amis, personne ne l’a vu cette matinée-là », témoigne émue, Thierno Salimatou Diallo, grand-mère de Mamadou Kolon Diallo.
Enlèvement ? Meurtre ? Déportation ? Aucune hypothèse n’est nette dans le cœur de la famille Kabba. L’attente devient insupportable pour la grand-mère du jeune garçon familier à tout le monde.
« Les choses se sont passées si vite qu’aucune hypothèse n’est possible encore dans ma tête. Nous sommes au 6ème mois depuis que nous l’avons perdu de vue, jusque-là, nous n’avons aucune nouvelle. Nous avons mené les recherches, à travers des communiqués, à la police, à la sûreté, des enquêtes ont été ouvertes en vain jusque-là. Chaque matin on s’attend à ce que quelqu’un vienne nous annoncer des nouvelles de lui, mais rien. Je vis des jours difficiles depuis la disparition de Kolon. Même si je mange, je ne ressens rien, je peux me coucher toute la nuit sans avoir le sommeil, sans dormir. Je l’ai élevé jusqu’à ce qu’il grandisse, quelqu’un n’a trouvé mieux que de partir avec lui un bon matin comme ça ? », soupire-t-elle, en larmes.
Depuis le 16 juin, jour de la disparition de Kolon Diallo, les membres de la famille ne sont pas restés assis. Partout où ils vont, ils brandissent la photo du garçon disparu, la montrant aux passants dans l’espoir d’avoir des nouvelles. Et comme chaque matin, les tantes du garçon se retrouvent dans la cour où elles se demandent mutuellement les dernières nouvelles obtenues par chacune. Saran Kaba, était très proche de son neveu. Elle rentre de Kindia où elle est mariée pour partager la peine de sa famille et tenter d’explorer de nouvelles pistes de recherches.
« Depuis le 16 juin dernier nos yeux n’ont pas quitté la route, chaque moment nous pensons que notre neveu va rentrer, malheureusement sa disparition qui suscite des interrogations ne fait que se prolonger. Depuis la matinée du 16 nous sommes sans nouvelles de Mamadou Kolon Diallo. Je réside à Kindia, moi. C’est à cause de sa disparition prolongée que je suis rentrée pour rester auprès de ma mère. C’est un garçon qui m’est très proche et très familier à tous. C’est à mon arrivée que j’ai été plus affectée de son absence dans la famille. Ses amis sont venus m’accueillir sans lui (larmes NDLR). Nous sommes en vie mais à moitié. Nous ne dormons pas, nous regardons la route en longueur de journée, nous écoutons la radio dans l’espoir de tomber sur une annonce en lien avec Kolon Diallo. Aujourd’hui je suis là avec l’état de ma mère qui vit avec l’enfant depuis sa naissance, vous voyez comment elle est affectée, elle ne peut rester seule.
La mère de l’enfant c’est ma grande sœur. Elle réside à Faranah, aux premiers jours de sa disparition, elle était venue mais comme il n’y a pas de conditions pour qu’elles restent, elle doit s’occuper des autres enfants à Faranah. Nous lui avons dit de repartir, nous allons rester et continuer les recherches. Leurs enquêtes n’ont rien à apporter pour le moment. Nous prions tout un chacun de nous aider pour retrouver ce garçon. Rien ne justifie l’enlèvement d’un enfant qui ne peut rien faire (pleurs NLDR) », lance en larmes Saran Kaba.
Les enquêtes de la police et les nombreux communiqués radiodiffusés ne donnent pour l’instant aucun indice pouvant concourir à des nouvelles du garçon disparu.
Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 664 93 45 45
Créé le 8 novembre 2022 11:58Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Echos de nos régions, Labé