Labé : bras de de fer entre la mairie et des citoyens…
LABE-La campagne de déguerpissement enclenchée par la délégation spéciale de Labé au marché central ne fait pas que des heureux à travers la capitale de moyenne Guinée. La corporation des boulangers ainsi que les femmes installées sur bonne partie des artères accusent l’autorité communale d’avoir exagéré dans son opération de déguerpissement.
Les victimes de cette opération, notamment des femmes très frustrées sont allées exprimer leur mécontentement à la municipalité. Quant aux boulangers, ils menacent d’arrêter la production du pain en guise de protestation, a constaté sur place africaguinée.com
« Nous avons passé des communiqués partout annonçant la reprise de déguerpissement, mais des femmes résistent. Quand vous touchez à leurs tables, elles crient alors que les tables sont installées sur la chaussée. Voici le camion de la CMIS (compagnie mobile d’intervention et de sécurité) quiconque refusera d’enlever sa table, on va envoyer son étal à au siège de la CMIS, comme ça il ira là-bas s’il veut récupérer. Après les tables, on va s’attaquer au stationnement anarchique des motos. Certains s’opposent mais ils ne pourront rien. On ne prie personne on les oblige à quitter », martèle le Vice-Président de la délégation spéciale de Labé, Mamadou Doumbouya.
Au grand marché de Labé Fatoumata Barry vendeuse de poissons ne décolère pas face à l’autorité communale : « la commune a mal fait, nous ne dérangeons personne là ou nous vendons ici, ce n’est pas au beau milieu de la route mais sur le trottoir. Nous payons le droit de marché au même titre que ceux qui ont de places à l’intérieur du marché. La commune ne peut pas nous réclamer le droit de marché et nous chasser aussi. C’est ici que nous faisons vivre nos familles, aujourd’hui ils disent que personne ne doit s’installer ici. Nous sommes partis voir le maire il nous a dit que personne n’a une place que les places légales ont des quittances. On ne sait plus quoi faire », explique cette victime.
En signe de protestation contre la décision de la commune, certains boulangers ont cessé leur activité au centre-ville. Selon eux les agents ont cassé leurs caisses de pain, tandis que d’autres caisses ont été embarquées pour une destination inconnue.
Le responsable régional des boulangers et pâtissiers de Labé, Fodé a fait une mise au point : « certains de la corporation ont voulu arrêter leurs activités sans me saisir suite au déguerpissement dont ils n’ont pas admis la méthode. Mais j’ai fais changer d’avis aux collègues. Mais leur motif d’arrêter était fondé parce que les caisses de pain ont été emportées ailleurs. Nous n’avons pas récupérer les caisses mais nous sommes en conclave avec la mairie pour ça. Elle promet de nous rendre les caisses non endommagées à conditions que les vendeurs de pain respectent les consignes de rester loin de la route. J’ai déjà demandé à tous les boulangers de reprendre les activités dès ce soir. Dégager les routes, c’est pour l’intérêt tout le monde », a-t-il déclaré.
A la mairie de Labé, Elhadj Cellou Daka Diallo, président de la délégation spéciale affiche une fermeté. « Les femmes sont venues me dire qu’elles ont été chassées de leurs places, je leur ai dit que la route n’est pas une place et que les toutes les places disposent de quittance. Nous reconnaissons une place légale par la quittance. Celui qui n’a pas de quittance n’est pas marchand dans la ville de Labé et c’est interdit de rester sur le trottoir qui est pour le public et non pour un marchand. J’ai demandé à tous aussi d’enlever les auvents à la devanture des boutiques », martèle le responsable de la commune.
S’exprimant sur l’arrêt des activités de certains boulangers, le premier responsable de la commune va jusqu’à menacer de retirer l’agrément des fours. « Pour les boulanger ce n’est pas un problème. Nous sommes en saison pluvieuse, c’est inadmissible de vendre les pains par terre avec la boue. Je leur ai donné l’ordre de mettre dans les caisses en vain. Maintenant ce n’est plus la peine. Le pain se vendra au niveau des fours, quiconque veut désormais du pain n’a qu’à aller au four. Certains nous ont dit qu’ils ne produiront pas de pain pendant trois jours. Ceux continuent le travail n’ont pas de problème, mais ceux qui refusent, nous pourront même retirer leurs documents comme ça ils n’exerceront plus, parce que ils veulent faire souffrir les populations en ce mois de ramadan », menace le président de la délégation spéciale.
Le déguerpissement est confiée à la garde communale au cas elle sera débordée, la CMIS viendra en appui. Depuis lundi les routes sont libres et la circulation est plus facile. Mais beaucoup de citoyens s’interrogent sur la pérennité de ce déguerpissement surtout que ce n’est pas la première fois qu’une campagne est engagée dans ce sens.
Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
Tel : (224) 657 41 09 69
Créé le 8 juin 2017 13:21Nous vous proposons aussi
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