La transition et son lot de galère : Les travailleuses de sexe hurlent à la rareté de la clientèle à Kankan…
KANKAN-Les travailleuses de sexe dans la commune urbaine de Kankan (Haute Guinée), crient en ce moment à la rareté de la clientèle. Elles pointent la Transition en cours responsable de cette situation de galère à laquelle elles font face.
En tout cas, c’est ce qui ressort d'un reportage nocturne réalisé ce mercredi 11 Janvier 2023, par notre correspondant régional basé dans la savane guinéenne.
Ces femmes libres mettent cet état de fait aux dures réalités de la transition en cours dans le pays. Aux environs 21 heures 30 minutes, nous rencontrons M.L, une travailleuse de sexe âgée d'une quarantaine. Elle a établi ses quartiers depuis plus d'une année au maquis Ndiany.
Cette femme qui exerce le plus vieux métier du monde n’accepte pas d’être enregistrée. Elle a cependant expliqué les difficultés auxquelles elle est confrontée. Malgré les efforts qu’elle déploie pour charmer de potentiels clients, obtenir un homme n’est plus chose aisée. Alors qu’avant la transition, c’était l’embellie.
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« Aujourd’hui, le manque de la clientèle chez nous ici est palpable. Sinon avant la transition, on pouvait avoir une vingtaine de clients pendant une nuit en raison de 35.000 GNF. Ce n'était pas mal. On donne les 15.000 Gnf au gérant des maisons closes le reste nous revient. Mais actuellement, il faut avoir le courage de dire que les choses ne marchent pas. Même avoir neuf client, c’est pratiquement impossible la nuit », se plaint M.L, prostituée.
Delà, nous nous dirigeons dans un autre bar appelé Makona, situé à quelques mètres de l'école chinoise du quartier Bordo, dans la commune urbaine de Kankan. Ici aussi les travailleuses de sexe sont confrontées aux mêmes difficultés. Elles se plaignent de la baisse drastique de la clientèle en cette période exceptionnelle. Ces prostituées expliquent aussi les rares clients qui viennent négocient trop sur le prix qu'elles proposent.
« Les affaires ont beaucoup changé dans le mauvais sens pour nous. Les rares clients qui viennent jouent sur le prix. Lorsqu’on leur propose 40.000 Gnf pour le passage, on nous sert 25.000 Gnf. Ce qui est pratiquement impossible pour nous parce que, c’est nous qui payons la maison mensuellement.
Nous pensons que c’est la transition qui fait que les gens ne viennent plus. La conjoncture économique est devenue de plus en plus difficile. Moi qui suis là, auparavant ma recette était de 500.000 FG par semaine, mais actuellement c’est seulement 250 à 30.000 FG par semaine » témoigne cette autre travailleuse de sexe.
Les affaires avaient pourtant bien repris pour les travailleuses de sexe à Kankan, après la pandémie de la COVID-19 qui avait tant fait tarir la clientèle. Elles déplorent que la transition vienne donner un coup de frein à cette dynamique.
De Kankan, Facely Sanoh
Pour Africaguinee.com
Créé le 12 janvier 2023 11:07Nous vous proposons aussi
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