La révélation du père de feu Alhassane Barry: « le ministre Taran m’a demandé… »
CONAKRY-Le père d’Alhassane Barry, l’élève tué par balle le 21 juillet dernier dans le quartier Dar-es-salam, commune de Ratoma ne digère toujours pas l’assassinat de son fils. Même après avoir reçu une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la citoyenneté et de l'unité nationale, Thierno Sarifou Barry est toujours sous le choc.
Interrogé par Africaguinee.com après le passage des émissaires du Chef de l'Etat dans sa famille ce dimanche, le père du jeune collégien nous a fait des confidences. Il confie avoir réaffirmé au Ministre Mamadou Taran Diallo qu’il ne pardonnera jamais les responsables de la mort de son enfant. Thierno Sarifou Barry prévient que personne ne le trompera avec de l’argent pour passer sous silence la mort de son fils.
« Bien sûr le ministre Taran est passé à la maison pour présenter les condoléances. Il m’avait appelé pour me demander s’il pouvait venir à la maison. Je lui ai répondu que si un musulman a un malheur et que l’un de ses frères musulman exprime la volonté de venir compatir à ses douleurs, il ne va pas refuser. Il était venu avec des sages et il a trouvé d’autres sages chez moi, on s’est salué et ils ont présenté les condoléances. Mais il ne m’a pas dit qu’ils ont retrouvé celui qui a tué mon fils. Il m’a simplement dit qu’il y aura des enquêtes. Ensuite il m’a demandé de pardonner. Je lui ai répondu que c’est Dieu qui m’avait confié mon fils et Dieu l’a repris. Chez Dieu, j’ai pardonné mais je ne pardonnerai jamais l'assassin de mon fils. Je reste sur cette décision. Moi on ne va pas me tromper avec de l’argent pour que je leur pardonne ou pour que la mort de mon fils passe sous silence », nous a confié Thierno Sarifou Barry.
Remuer le couteau dans la plaie
Encore sous le choc, le père d’Alhassane Barry nous a fait savoir que la douleur qu’il ressent n'a pas de limite, lorsqu'il évoque la mort brutale et cruelle de son fils. C'est comme si on remuait encore le "couteau dans la plaie", a-t-il dit. C’est pourquoi il sollicite l’appui de toutes bonnes volontés pour l'aider à obtenir justice sur le meurtre de son enfant.
« Je demande à toute personne qui peut m’aider à rendre justice à mon fils, de m’assister parce qu’il a été tué injustement, sa mort a été prémédité. Je ne vais jamais pardonner l'assassin de mon fils. Nous savons tous que c’est Dieu qui donne un enfant à quelqu’un. Mais si Dieu te donne un bébé c’est très difficile de l’élever. Avoir un enfant, l’élever jusque ce qu’il ait l’âge d'aller l’école coranique et française, tu t’occupes de lui jusqu’à ce qu’il arrive en classe de 10ème c’est-à-dire le BEPC… ( pleures), jusqu’à ce qu’il ait l’âge et la forme de mon fils-là, Alhassane Barry, au moment tu commences à fonder ton espoir sur lui, quelqu'un vient te l'arracher en lui ôtant la vie injustement. Vraiment ça fait très mal. D’ailleurs même les appels que je reçois pour parler de la mort de mon fils, c'est comme si on remuait encore le couteau dans la plaie », a laissé entendre Thierno Sarifou Barry, les larmes aux yeux.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 19 août 2020 08:46
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