La directrice de campagne du RGP Arc-en-ciel, Kenneth Guilavogui s’exprime…
AFRICAGUINEE.COM: Bonjour Madame Guilavogui!
KENNETH GUILAVOGUI: Bonjour monsieur Diallo !
Peut-on savoir dans quel état d’esprit le RPG Arc-en-ciel dont vous êtes la directrice de campagne, aborde cette compétition électorale ?
Merci de m’avoir posée cette question. Je peux vous rassurer que le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, ndlr) est fin prêt à aller aux élections législatives, parce qu’il est le parti présidentiel, et il s’est vraiment apprêté à affronter ces élections législatives.
AFRICAGUINEE.COM: Que dites-vous des menaces de l’opposition qui n’exclue pas de reprendre ses manifestations de rue ?
Je pense que l’occasion n’est pas opportune. Pour la simple raison que l’opposition a déjà ses représentants au niveau de la CENI (commission électorale nationale indépendante, ndlr). Vous-vous imaginez aujourd’hui, le président a fait combien de temps pour reporter ces élections ? Combien de fois les gens sont sortis pour chasser Louncény Camara de la CENI ? Une cellule de transparence a été mise en place à la CENI pour rassurer l’opposition et lui dire que ce n’est pas la rue qui peut résoudre le problème des élections.
Que faut-il faire alors pour ne pas en arriver là ?
C’est vraiment nous asseoir autour de la table et parler. Les observateurs au niveau international ont été disqualifiés. Le pouvoir s’est battu pour faire venir Monsieur Saïd Djinnit qui a été finalement accepté.
Ces gens sont là tous les jours. Il y a le comité de veille au programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il travaille tous les jours, et toutes les actions du comité se font devant les représentants de l’opposition. Je pense que ce sont des cadres qui sont là. Et c’est par confiance qu’ils les ont envoyés pour travailler afin d’aller aux élections, et de sortir la Guinée dans cette situation de transition qui n’a que trop durée. Je pense que c’est très important qu’il y ait quand même des bonnes volontés pour que nous puissions arriver à ces élections dans la paix et la quiétude.
Nous avons la génération montante dans nos bras, nous avons des enfants. Quand vous parlez de descendre dans les rues, cela m’amène à réfléchir en tant que mère de famille, en tant qu’épouse. Chaque fois que nous avons des marches ici en Guinée, c’est suivi de morts. Or, il n’y a que les femmes qui en souffrent. Lorsqu’on vient t’annoncer que lors d’une marche qui devait être pacifique, que ton enfant est mort, nous devons aller l’enterrer, tu ne finiras jamais de pleurer cet acte.
Donc, je pense que ce n’est vraiment pas le moment de sortir. Il faut vraiment revoir tout ce qui a été fait, tout le chemin que nous avons parcouru jusqu’aujourd’hui, s’il y a problème, c’est peut être ailleurs. Ce n’est vraiment pas autour de la CENI. Parce que chacun a fourni le maximum de lui-même. Chaque fois qu’ils ont posé un problème, le chef de l’Etat, le gouvernement, la communauté internationale, chacun s’est mis à leur chevet pour voir point par point, tous les différents problèmes. Je pense qu’arriver à ce niveau aujourd’hui, il faut accepter d’aller aux élections le 24 septembre. En tout cas, le RPG Arc-en-ciel, pour le moment, nous sommes prêts, et nous voulons aller aux élections.
Nous le leur demandons également la main dans la main. La politique ce n’est pas un combat. C’est un débat d’idées. Il ne faut pas continuer à faire couler le sang des enfants dans le pays.
Ces derniers jours Conakry a été inondée par des informations faisant allusion à tes tentatives “d’achat de conscience“ de la part de votre formation politique notamment à Kaloum. Qu’en dites-vous ?
D’abord, j’infirme ces déclarations. Vous savez, ça ce sont des termes de campagne. En matière de campagne, il y a trop de publicité, il y a des rumeurs qu’il ne faut pas prendre en compte. Je n’ai pas distribué en tant que directrice de campagne, mandat ne m’a pas été donné aussi de suivre des trucs de ce genre. Mais, en temps de campagne, tout est permis de fois, surtout en matière de diffamation de caractère….
Quelles sont vos stratégies pour espérer rafler le maximum de députés à l’assemblée nationale ?
Comme vous le savez, c’est le porte à porte d’abord qui importe. Il faut également amener les acquis de notre parti devant nos militants et sympathisants, pour que les gens puissent adhérer massivement au vote du 24 septembre.
Quelles sont les chances du RPG Arc-en-ciel selon vous ?
Les chances du parti c’est d’abord la fidélité des militants. Depuis près de 50 ans, le chef de l’Etat Alpha, était entrain de se battre pour la démocratie dans ce pays. Aujourd’hui, ce qui se passe pour ces élections, c’est ma première de le vivre en Guinée. On a toujours bourré les urnes avant de les mettre dans les isoloirs. Le président Alpha Condé est venu, on a dit que c’est terminé. Mais, tous ceux qui font face aujourd’hui au chef de l’Etat, étaient avec le pouvoir d’alors.
Le président Alpha Condé, dans le souci de faire participer l’opposition à ces élections législatives, a amené une peau neuve qu’il faut saluer et remercier. Ça ne s’est jamais fait. Les observateurs de l’Union africaine et ceux de l’Union Européenne sont là, tout cela c’est pour que nous ne continuions pas à nous battre. Le Mali est à côté. Est-ce que nous pouvons regarder les maliens face à face pendant qu’on est entrain de s’entre déchirer pour des élections législatives ?
Je pense qu’il faut compter sur les cadres qu’ils ont envoyés à la CENI. S’il y a des cadres qui ne sont pas compétents, qui ne sont pas à la hauteur, je m’en excuse, mais il y a le choix qu’il faut faire pour que les gens soient à la hauteur de la mission qui leur ait confiée. Tu ne peux pas envoyer dix éléments et j’envoie dix éléments, et enfin que je dise qu’il y a un problème. Il faudrait que mes dix éléments me disent ce qu’ils font là-bas. Nous avons envoyé dix, nous leur portons confiance, ils ont envoyé dix (….) La cellule de transparence, qu’est-ce qu’elle fait ? Je pense qu’il faut avoir pitié de la Guinée, pour qu’enfin terminer cette transition.
Au terme de ces deux années et de quelques mois de gestion du président Alpha Condé, quels sont les résultats que vous pourrez défendre aujourd’hui devant le peuple de Guinée ?
Pour des guinéens avertis qui observent très bien la situation depuis la deuxième République, il faut se dire que le Pr Alpha Condé a trouvé le pays dans un trou. Or, cette situation ne peux pas être réglée en deux ou trois ans. Mais que cela ne tienne. Il y a eu des acquis qu’il faut défendre lors de ce scrutin législatif, notamment la situation des mines. Il y a des contrats miniers qui étaient très mal ficelés par nos prédécesseurs, qu’il fallait reprendre. Tout cela est vraiment sur le cou du RPG et sur le Pr Alpha Condé. Parce que ce sont des contrats qui étaient simplement signés pour favoriser une famille ou une personne par rapport au pays. C’est ce qui fait que les gens sont très mal à l’aise parce qu’ils savent que ce qui était possible hier ne l’est plus aujourd’hui.
Quelles sont vos ambitions au niveau du RPG Arc-en-ciel si vous obtenez la majorité à l’assemblée nationale ?
Le guinéen peut se dire, lorsque nous aurons la majorité à l’Assemblée nationale, toute la situation de ses mines va être réglée et que le panier de la ménagère sera amélioré. Le riz est actuellement vendu à 180 mille francs guinéens, et nous sommes dans une période de soudure. Le guinéen a tellement souffert à chaque période hivernale, on a toujours constaté que le prix des devises monte, et le prix du riz a augmenté au fur et à mesure qu’on chante dans les marchés. Son prix est allé jusqu’à 300 et quelques milles, voire 400 mille GNF. (…) c’est un travail profond que le RPG Arc-en-ciel à travers son président démocratiquement élu, est entrain de faire qui ne plait pas aux détracteurs. Parce que le fossé entre les forts et les faibles est entrain de s’amoindrir. Mais pour cela, il y a un prix à payer. Parce que, pour avoir un changement de comportement, pour des gens qui rendent le pays ingouvernable, tout ça, ce sont des maux qui assaillent le pays. Sinon, le Pr n’allait pas reculer à chaque fois qu’il fait face un décret, on dit non, il faut revenir. Mais, il faut le remercier car il est très patient. Je pense que c’est l’un des présidents qui n’aime pas la violence. Sinon, quand on est au pouvoir, tu as déjà fait passer un décret, et que deux ou trois de l’opposition te disent non, alors que tu as la gendarmerie, mais tu fermes les yeux, ce sont des frères, j’étais avec eux hier, aujourd’hui je suis au pouvoir, il faut qu’ils viennent avec moi pour qu’on discute des affaires du pays. Donc, nous sommes tous disposés à parler pour répondre à toutes les questions qui peuvent être posées au niveau du pays.
Merci madame !
C’est moi qui vous remercie et je vous félicite pour votre travail.
Interview réalisée par Aliou BM Diallo
Pour Africaguinee.com
(+224) 664 93 46 24
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Interviews