L’usine de Dabola menacée de fermeture : les travailleurs interpellent le Président Alpha Condé…

42551912_467109950463983_6874252666583646208_n

DABOLA- Les employés de l’usine de Dabola sont inquiets ! L’unique unité industrielle de cette ville située au centre du pays est menacée de fermeture, mettant en péril la survie de nombreuses familles. 


La crise ne date pas d’aujourd’hui. La paralysie de ses activités avait occasionné des violences il y a trois mois. 

Aujourd’hui, la survie de cette usine de production d’huile d’arachide dépend de l’engagement de l’Etat guinéen qui devra signer la convention de son partenaire français COPEOL. Ce dernier menace de démonter les installations et quitter si l’Etat n’honore pas sa part d’engagement. D’ailleurs il y a quelques mois, des manifestations avaient eu lieu dans cette ville du centre du pays pour empêcher la fermeture de l’huilerie. A l’époque, le groupe Castel avait indiqué qu’il avait pris seul les charges de l’usine pendant 5 ans à hauteur de 100%. Il reprochait à l’Etat Guinéen de n’avoir pas honoré son engagement. Les activités sont de nouveaux bloquées. 

« Le blocage des activités de l’usine est liée directement à la non signature de la convention entre l’Etat guinéen et la société COPEOL. COPEOL est un groupe privé qui fait mixte avec l’Etat, l’actionnariat de 51% revient à l’Etat, le partenaire COPEOL 49%. Mais la signature n’est pas effective de nos jours. Du coup COPEOL a décidé de bloquer le travail jusqu’à la signature de la convention. Bientôt nous allons rentrer dans la campagne de la collecte.  Si rien n’est fait jusqu’à la mi-octobre, c’est la fermeture de l’usine qui s’annonce. Cette fois le groupe Castel dont relève COPEOL risque de rentrer définitivement. Imaginez la suite avec les  centaines de travailleurs qui dépendent de cette usine. D’ailleurs le groupe a pris en charge pendant 5 ans l’usine à 100% alors que l’Etat n’a rien fait. Actuellement nous sommes payés par la société malgré l’arrêt de l’usine. Mais les salaires seront bloqués à la fin de ce mois si le Gouvernement guinéen n’agit pas. Les employés iront au chômage technique pour quelques mois, ensuite c’est le licenciement parce que COPEOL va rentrer », s’inquiète une employée de l’huilerie de Dabola qui a été interrogée par Africaguinee.com.

Le maire de Dabola, Aboubacar Sidiki Koulibaly qui a joué à l’apaisement depuis le début de la protestation des jeunes de Dabola contre la fermeture de l’usine s’interroge sur les raisons du retard de la signature de la convention.

 « Nous ce qu’on peut  faire c’est de remonter les informations. Le président de la République est informé, son Premier Ministre également. Je ne sais pas qu’est ce qui ne va pas  réellement. Les raisons de ce refus de l’Etat de signer cette convention, nous les  ignorons. Ils n’ont qu’à nous donner des explications. Si l’Etat n’a rien à gagner dans cette coopération, il peut nous dire, la population peut comprendre, les gens ne sont prêts à accepter que les installations soient enlevées», a expliqué le maire de ville de Dabola. 

Alpha Ibrahima Diallo, un autre employé de l’usine précise que les yeux de tous les employés sont rivés sur le Directeur de l’usine qui est actuellement en congé.  «  Ça n’a pas bougé, pour le moment le Directeur Général Limane est en congé en France, il revient à la fin de ce mois. Il avait dit qu’à son retour si les lignes ne bougent pas,  ils seront obligés de prendre des dispositions par rapport à ça. Tout récemment l’agence française de la coopération était venue pour avoir une situation claire. C’est le directeur qui est attendu. Des dispositions seront prises par rapport à l’usine si la situation reste en l’état », s’inquiète cet employé. 

Plusieurs missions gouvernementales se sont rendues à Dabola pour s’en quérir des nouvelles sur ce que ce qui se asse dans l’usine, explique Fidel Kamano, responsable de technique de l’huilerie de Dabola. « Tous les problèmes commencent par  la non signature de la convention, ensuite les fonds du financement. À l’heure qu’il fait avec les centaines de travailleurs qui étaient là ; nous sommes 12 à y rester aujourd’hui. Nous les 12 qui sommes là on fait juste l’entretien comme le défrichage parce que les herbes poussent partout y compris l’entretien des machines. Nous tendons la main au président de la République et son gouvernement de faire face à l’huilerie de Dabola qui est un poumon de l’économie guinéenne. On nous avait annoncé que le gouvernement prenait les 51% des actions de la compagnie pour faire fonctionner l’usine et assister les producteurs d’arachides et à l’achat. Beaucoup de missions sont venues ici, des ministres sont venus donner les promesses. Pour faire fonctionner l’usine en plein temps on peut estimer l’équipe à 250 personnes partagées entre emplois directs et indirects », nous a confié cet employé.

Au début du mois de juin 2018, l’espoir renaissait chez les employés de cette unité industrielle en apprenant que l’Etat guinéen reprenait les choses en main pour honorer sa part dans le fonctionnement de l’usine. Ce qui avait mis fin aux opérations de démantèlement de l’usine. Mais trois mois après, rien n’est apparemment fait pour convaincre le partenaire et les travailleurs qui sont très inquiets de perdre leur emploi.

 

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinée.com

Tél. (00224) 664 93 45 45

Créé le 15 octobre 2018 10:54

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)