Kouyaté et Sidya boycottent la présidentielle : Cellou Dalein sous « pression »…
CONAKRY- C'est désormais officiel ! L'élection présidentielle prévue le 18 octobre connaitra deux absences de taille. Les anciens premiers ministres Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont décidé de ne pas prendre part à ce rendez-vous électoral. Les leaders du PEDN (parti de l'espoir pour le développement national) et de l'UFR (union des forces républicaines) ont opté une nouvelle fois pour le "boycott" comme ils l'avaient fait lors des élections législatives controversées du 22 mars dernier. Alors qu'Alpha Condé a déposé sa candidature ce jeudi 02 septembre, à la Cour Constitutionnelle, Cellou Dalein Diallo tarde à trancher.
"On a décidé de ne pas participer à cette élection, nous nous inscrivons dans la logique du combat que mène le FNDC, nous pensons que la Guinée a besoin de se refaire, il faut qu'il y ait de la morale, du respect des engagements pris. Nous vivons dans une société où l'autorité viole toutes les lois et où tous les repères sont bafoués. Nous pensons que l'avenir de ce pays ne passera pas sans la morale", confie à Africaguinee.com, le secrétaire exécutif de l'union des forces républicaines (UFR), Saikou Yaya Barry.
Même son de cloche du côté du PEDN, qui dans une déclaration publiée jeudi soir, a annoncé qu'il boycottera la présidentielle d'octobre. "Le Bureau Exécutif National (B.E.N) du PEDN, informe (…) qu'après consultation de l’ensemble des fédérations de l’intérieur et de l’extérieur de la Guinée, de son refus de cautionner la forfaiture, en ne présentant pas de candidat à une élection présidentielle où la candidature illégale du Président sortant Professeur Alpha Condé est admise", a indiqué le parti dirigé par Lansana Kouyaté.
L'opposition guinéenne est plus que jamais divisée sur la question de la participation ou non à l'élection présidentielle du 18 octobre. Les adversaires d'Alpha Condé ne sont pas entendus sur une démarche commune. L'exigence qu'ils ont posé pour le retrait du président sortant dans la course à la présidentielle, ne pourra plus être respectée. Car, faut-il le rappeler, Alpha Condé a franchi le point de non-retour en déposant ce jeudi 02 septembre, sa candidature à la Cour Constitutionnelle, pour briguer un troisième mandat. Si le vin est tiré et a même été bu chez Kouyaté et Sidya, c'est loin d'être le cas chez Cellou Dalein Diallo.
Le leader de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est toujours dans l'expectative. S'il est vrai que la majorité des fédérations de sa formation politique ont voté, à l'issue des consultations, pour une participation du parti à l'élection présidentielle, il faut dire que l'ancien premier ministre peine toujours à trancher. Le sujet est très sensible, et le parti voire même Cellou Dalein Diallo vers qui tous les regards sont tournés, n'a pas suffisamment le temps pour décider dans la sérénité.
Pendant ce temps, la tension monte dans l'état-major du parti. Chacun veut enfin être situé. "Tantôt on se dit que c'est fini, c'est décidé, puis brusquement tu vois certains changer de positions. C'est dire que les partisans du boycott font du lobbying. Et certains font fuiter sciemment des documents internes pour mettre la pression. Mais dans trois jours, tout sera connu", a confié un cadre du parti.
Comme pour dire qu'au fur et à mesure que la date les 09 sept.-20 approche (dernier délai indiqué pour le dépôt des candidatures), la pression monte. Dans le contexte actuel, quelque soit la décision que prendrait le leader de l'union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), elle fera des mécontents dans son camps. Et il ne semble pas avoir du temps suffisant pour expliquer aux éventuels détracteurs que c'est la "bonne décision" qui a été prise. Si Cellou Dalein Diallo a pris autant de temps pour trancher, c'est bien parce qu'il veut surtout éviter que son parti ne sort divisé de cet épisode.
A suuivre…
Focus Africaguinee.com
Créé le 4 septembre 2020 18:34
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