Justice guinéenne : Vers la condamnation de deux anciens ministres ?
CONAKRY- Le parquet de Conakry a demandé ce lundi la condamnation de l’ancien ministre de l’agriculture, Mahmoud Camara, accusé de détournement de deniers publics dans le cadre du projet Coton, a constaté Africaguinee.com.
Lors de l’audience publique de ce mardi 20 mai du côté du tribunal de première instance de Kaloum, le parquet a sollicité auprès du juge que l’ancien chef du département de l’agriculture soit retenu coupable dans l’affaire de détournement des 13 milliards de francs guinéens destinés à la relance du projet Coton en 2007. Le parquet a demandé la condamnation de Dr Mahmoud Camara à la peine de deux ans d’emprisonnement ferme.
Quant à l’ancien ministre de l’économie et des finances, Dr Ousmane Doré, le parquet a situe sa responsabilité pour avoir refusé de signer le contrat d’attribution de l’importation des intrants agricoles.
« Nous avons demandé la réparation de tous les préjudices. Dans cette affaire il n’y pas de prescriptions de l’action publique. Selon le législateur ces crimes sont imprescriptibles. On ne peut accepter un préposé de l’Etat prendre les biens de l’Etat se promener dans le monde entier et revenir pour dire qu’on ne peut m’arrêter », a fustigé Maitre Nicolas Zomy de la partie civile.
Selon lui, il existe des charges suffisantes contre ces personnes pour délits. Parlant de Mahmoud Camara, il a déclaré son implication à tous les niveaux dans cette affaire, qui selon lui, a soutenu ce marché gré à gré en violation du code de marché en complicité avec la société Intracam dont le PDG Adama Camara serait est en fuite.
En ce qui concerne Dr Ousmane Doré, Me Zomy a soutenu qu’il est le moteur et le phare, parce que sans lui le détournement des deniers publics n’aurait pas existé. “Il engage l’Etat par sa signature. Il a succombé par un montant de 6 milliards dans le contrat de cautionnement du projet coton dans la fourniture d’intrant’’ soutient t-il.
De leur côté, les avocats de la défense ont nié les faits qui sont reprochés à leurs clients.
« Nous avons écouté avec peu d’intérêt. Une bonne défense doit être débarrassée de toute considération, de haine et de mépris. Le président du tribunal doit juger au nom du peuple. Nous ne sommes pas réunis pour faire des condamnations légères ou satisfaire le déshydrata des uns’’, a dénoncé Maitre Mory Doumbouya. Pour on ne peut se fier au rapport d’audit.
Affaire à suivre !
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
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Créé le 20 mai 2014 23:16
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