Justice en Guinée : Comment opérationnaliser la Justice militaire ?
KINDIA-Afin de rendre opérationnel la justice militaire, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), organise du mercredi 23 au vendredi 25 juillet 2014 à Kindia, un atelier de formation à l’intention des magistrats militaires. Cette formation est axée sur la vulgarisation du code de la justice militaire, a constaté africaguinee.com.
L’Objectif de cet atelier est de renforcer les connaissances des magistrats militaires sur le contenu du code de la justice militaire, élaborer les outils et démarches pour la vulgarisation dudit code. Il s’inscrit dans le cadre de la reforme du secteur de la sécurité engagée depuis 2011 par le gouvernement guinéen.
Cette rencontre a connu la participation de 24 magistrats militaires. Les thèmes qui seront abordés portent entre autres sur : l’organisation et le fonctionnement de la justice militaire, les infractions contre l’indiscipline et les procédures devant les juridictions de jugement.
Lors de la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu ce mercredi, au nom de la directrice Pays du PNUD, l’expert international du PNUD en Réforme du Secteur de Sécurité (RSS), Colonel Mahamane Ousmane Amadou, a tout d’abord déclaré que l’opérationnalisation de la justice militaire n’a jamais été effective en Guinée, c’est pourquoi, le PNUD vient en appui à la direction de la justice militaire afin de rendre opérationnel le tribunal militaire.
Parlant de l’importance de la justice militaire au sein des forces de défense et de sécurité, pour répondre à la question de l’impunité, cet expert du PNUD a indiqué que cette justice met des mécanismes de poursuites et de sanctions contre les abus des forces de défenses et de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions. Elle permet selon lui, d’asseoir non seulement une discipline dans l’armée, mais aussi de redynamiser les relations civilo-militaires.
Pour sa part, le sous directeur de la justice militaire, Lieutenant Colonel Aboubacar Touré a regretté le manque de volonté politique qui a fait que ‘’plusieurs tentatives de création du tribunal militaire n’ont pas connu de suite favorable. Il a fallu attendre la reforme du code pénal et du code de procédure pénale opérée respectivement par les lois du 31 décembre 1998 pour voir naître la première ébauche d’une justice militaire’’, relate-t-il.
Malgré cette création de la justice militaire avance t-il, ‘’ces codes n’ont fait l’objet d’aucune vulgarisation permettant d’atteindre son public cible. Mais également l’absence de volonté politique réduisait la justice militaire à rester dans l’anonymat », a-t-il expliqué, ajoutant que la situation d’ignorance de la loi, l’absence de justice militaire ont eu pour conséquence directe, une impunité quasi-totale dans les rangs. Ils sont l’origine de la déliquescence de l’armée qui s’est manifestée ces dernières années par divers comportements notamment : une indiscipline généralisée, des détournements et pillages des biens publics et privés ainsi que le port illégal d’uniforme.
Selon le lieutenant colonel Aboubacar Touré, le désordre crée par le vide juridique a atteint un niveau si élevé qu’il a fait naître chez certains militaires le sentiment que la tenue permet de faire tout ce qu’on veut.
Présent à cette cérémonie, le ministre conseiller à la présidence chargé de la Réforme du secteur de Sécurité, Dr Maramany Cissé a quand à lui, fait cas de l’ignorance des règles de l’éthique et de la déontologie militaire par de nombreux soldats qui, dit-il, se livrent à tous actes attentatoires aux droits des citoyens. L’ancien ministre de la sécurité assure que cet atelier permettra à la justice militaire d’accomplir sa mission.
D’après le ministre Maramany, cette affirmation est faite sur la base de la formation des magistrats militaires, ensuite par l’appropriation d’au moins 12 500 militaires, à travers 250 séances d’animations dont les bénéficiaires sont les forces armées de terre, mer, air et gendarmerie.
Pour finir, Mme le gouverneur de la région de Kindia, Mme Cissé Sarangbé Camara a invité les participants à suivre avec la plus grande attention les facilitateurs.
A noter que cette vulgarisation se déroulera en trois phases : la formation des animateurs qui sont les magistrats militaires, le déploiement des animateurs et la capitalisation de la vulgarisation.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
Tél : (+224) 655 31 11 14
Créé le 24 juillet 2014 19:39Nous vous proposons aussi
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