Justice : De graves accusations contre le ministre d’Etat Cheik Sako…
CONAKRY-Le collectif des avocats de l’Union des Forces Démocratique de Guinée, dans l’affaire Mohamed Diallo, est très remonté contre le Ministre de la Justice garde des Sceaux. Ces avocats qui ont animé une conférence de presse ce jeudi 7 avril 2016, ont porté de graves accusations contre le ministre d’Etat Cheick Sako.
Ils reprochent notamment au garde des sceaux guinéen d’usurpation de prérogatives, interférence dans les affaires judiciaires. En résumé, « Cheick Sako est devenu un véritable casse-tête » soulignent-ils.
« Nous attirons l’attention sur les graves interférences de l’exécutif dans les affaires judiciaires. L’exécutif qui, en ce qui nous concerne est ici, représenté par monsieur le ministre de la justice qui usurpe même les prérogatives dévolues à monsieur le Procureur Général pour interférer dans les affaires judicaires. Ces derniers temps, il a assez fait parler de lui-même au point que ses sorties entravent l’activité des magistrats et leur indépendance. On peut même dire que ses sorties sont une criminalité d’emprunt pour les magistrats », a accusé Maitre Paul Yomba Kourouma, membre du collectif, au cours d’une conférence de Presse à Conakry.
Aux yeux de l’avocat, « si l’indépendance de la magistrature est consacrée par les textes, elle ne l’est réellement pas dans la pratique ». Maitre Kourouma déplore le fait que face à cette situation, les magistrats pour la plus part ne veulent pas se départir du joug de l’exécutif. « Ils (les magistrats) ne veulent pas s’affranchir au point que ce sont les plaideurs qui paient le lourd tribut », décrit-il.
Cheick Sako est devenu un véritable casse-tête…
Dans les dossiers qui concernent l’UFDG, c’est comme une chasse aux sorcières, dénonce l’avocat. Selon lui, ce sont des procès expéditifs qui sont organisés en violation des règles de procédure, des règles de droit et en violation permanente même de la Loi.
Le pouvoir judicaire est beaucoup influencé par le Pouvoir exécutif, soutient le conseiller de l’UFDG, répétant que c’est le garde des sceaux qui en est le responsable.
« Le ministre de la Justice est un casse-tête pour nous aujourd’hui. Les magistrats se trouvent terrorisés et ne peuvent même plus accorder des libertés provisoires. Les sanctions disciplinaires encourues par les magistrats résultent pour la plupart, du fait que leurs agissements heurtent les intérêts des supérieurs hiérarchiques », a accusé Maître Paul Yomba Kourouma.
Maître Aboubacar Sylla quant à lui, a souligné que la pire des mal gouvernances, c’est celle judicaire. « L’Etat de droit que nous ambitionnons de construire est en très mauvaise posture pour la simple raison qu’il n’y pas de bonne justice », fustige l’avocat, dénonçant une Justice à deux vitesses.
Dans l’affaire Zakariaou Diallo, le magistrat a refusé d’examiner la demande. « Ce dossier dort dans les tiroirs du tribunal de première instance de Dixinn », a développé maître Sylla. Me Salifou Béavogui a exprimé son indignation face à la condamnation des militants de l’UFDG à Koundara. « Je suis étourdi face à l’injustice que j’ai connue à Koundara », a crié l’avocat.
Nous y reviendrons !
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 7 avril 2016 19:24Nous vous proposons aussi
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