Jeux olympiques de Rio : « Comment les deux athlètes ont fuit après la compétition… » (Ben Daouada Nassoko)

Ben Daouda Nassoko

CONAKRY- Plus d’une semaine après la fin des 30ème jeux Olympiques organisés au pays du roi du football ‘’ Pélé ’’, l’heure est au bilan du côté de la délégation guinéenne. Outre les ‘’piètres’’ prestations des cinq athlètes, tous éliminés dans les phases préliminaires, la Guinée s’est encore illustrée dans une autre discipline, celle de la ‘’fuite’’ pendant le déroulement de la compétition. Pour décrypter cette actualité, Africaguinée.com a rencontré le Secrétaire général du Comité National Olympique Sportif Guinéen (CNOSG). Membre de la délégation guinéenne au Brésil, Elhadj Ben Daouda Nassoko est revenu en détails sur la prestation des sportifs de son pays, des déboires, et du départ ‘’inopiné’’ de certains athlètes lors de cette grande messe sportive. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Bonjour Monsieur Nassoko!

BEN DAOUDA NASSOKO : Oui Bonjour !

Vous êtes fraichement rentré des jeux Olympiques tenus à RIO-de-Janeiro cette année. Parlez-nous un peu du déroulement de ces jeux du côté de la délégation guinéenne…

C’est tout d’abord un honneur et une fierté pour toute Nation de participer aux Jeux Olympiques. Pour vous donner un autre goût de ce grandiose évènement, c’est que nous avons pu partager la culture guinéenne avec les autres nations au-delà même du sport. C’est une des joies de cette majestueuse manifestation mondiale.

Monsieur Nassoko, au-delà du caractère festif des ces 30ème JO, qu’est-ce qu’on peut retenir concrètement de la participation des athlètes guinéens à ce grand évènement sportif ?

Pour être clair chacun de nos athlètes a essayé de se surpasser (…).

Pourtant nous avons assisté à une piètre prestation de tous les sportifs guinéens qui ont tous été éliminés lors des phases préliminaires

Je vous dirais ici que chacun d’eux a dépassé son record personnel sur le plan national. C’est pour dire quelque part que si les conditions étaient créées pour ces athlètes, ils auraient pu aller loin. Pour nous le bilan a été positif. Quand nous prenons un par un, chacun s’est débrouillé (…). La petite Makoura aux 100 m en athlétisme a été classée quatrième sur huit. Dansoko en série Garçons a été sixième  dans sa catégorie. Amadou en natation a battu son propre record. Pour notre porte drapeau, Mamadama Bangoura, c’est le manque d’expérience et de compétition qui a joué sur elle. Dans cette discipline c’est en jaugeant ta capacité de combat avec les autres nations que tu peux progresser. Avant le départ pour Rio, aucun parmi nos athlètes n’a eu droit à une préparation conséquente faute de moyens. Pour que des sportifs puissent rayonner au haut niveau il faut que tous les acteurs du mouvement sportif conjuguent leurs efforts.

Quel rôle le comité olympique guinéen a eu à jouer ?

Nous, au Comité Olympique guinéen, nous jouons notre rôle. Celui d’envoyer des athlètes au niveau des Compétitions internationales, nous faisons dépenser le CIO (Comité International Olympique, ndlr), des milliards de nos francs pour la formation de nos athlètes et de leurs encadreurs. Nous le faisons chaque année. Au-delà de cela, il faut que l’Etat aussi joue son rôle.

Quel devrait être le rôle de l’Etat guinéen selon vous ?

Il faut que l’Etat accompagne les fédérations dans l’organisation des championnats. Il faut qu’on fasse participer nos sportifs aux compétitions étrangères. A l’image du football, il faut que les mécènes et les sponsors puissent assister les athlètes pour qu’on ait des résultats quand nos sportifs sortent. Des pays comme la Côte-d’Ivoire et le Niger, puisque les sportifs sont assistés, ils ont raflé cette année des médailles. C’est un honneur pour leurs différentes patries quand-même (…).

Des athlètes guinéens au nombre de deux sont restés au Brésil. Comment cela est arrivé, est-ce un manque d’inattention de la part du chef de délégation que vous étiez, ou une combine entre les sportifs et les dirigeants pour ne pas qu’ils rentrent au pays ?

C’est vrai nous avons enregistré la fuite de nos deux athlètes, en l’occurrence la judokate Mamadama Bangoura (porte drapeau de la Guinée, ndlr) et de Amadou Camara de la natation. Ce dernier a disparu dès qu’il a fini de compétir soit seulement une semaine après sa prestation. Pour la seconde, elle est partie le jour du départ de la délégation vers Conakry. Elle nous a fait l’honneur de défiler avec le fanion à l’ouverture comme à la fermeture des Jeux Olympiques. Ce n’est qu’à notre départ qu’on a constaté son absence.

Monsieur le secrétaire Général, est-ce que vous avez pris les dispositions nécessaires pour éviter que nos athlètes ne prennent la poudre d’escampette ?

Sérieusement après le départ du premier, nous avons tous pris des dispositions. Nous nous sommes concertés, nous avions prodigué des conseils aux uns et aux autres. Je vous avoue que nous avions même bloqué les passeports de tous les sportifs et de toute la délégation. Jusqu’à présent nous avons ces passeports avec nous. Vu tout cela, franchement nous avons pensé que nous étions à l’abri d’une seconde évasion. Malheureusement deux ont manqué à l’appel parmi les cinq convoqués au Brésil.  

Après ces deux absences, en tant qu’autorité qu’avez-vous fait pour les retrouver, puisque maintenant ils sont devenus des clandestins au Brésil ?

Nous ne nous sommes rendu compte de leur départ qu’à l’embarquement à l’aéroport. A ce niveau ce n’est pas possible. Nous avons quand-même signalé aux autorités qui ont organisé la compétition que nous avions deux athlètes qui ont disparu. Le premier une semaine après la compétition et la seconde à l’embarquement.

Avez-vous un dernier mot ?

Je demande et je réitère aux acteurs du mouvement sportif guinéen de jouer leur rôle pour que le sport guinéen rayonne comme par le passé. Qu’on sache que le football n’est pas la seule discipline sportive (…), qu’on choisisse cinq à six disciplines outre le foot et qu’on y investisse, sur tous les plans (technique, financier, sanitaire …), vous verrez qu’on aura des résultats probants pour les JO de 2020 à Tokyo.

Je vous remercie !

C’est à moi de vous remercier !

 

Entretien réalisé par BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel. : (+224) 655 31 11 13

 

 

Créé le 31 août 2016 11:01

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