Jean-Marie Doré accuse: Pourquoi l’opposition s’est ridiculisée?

CONAKRY-L'ancien premier ministre Jean-Marie Doré est très critique vis-à-vis de l'opposition. Selon lui, l'opposition s'est "ridiculisée" devant l'opinion publique face au pouvoir d'Alpha Condé.Voici pourquoi…
"C’est l’opposition qui s’est mise dans une situation très mauvaise. L’opposition a fait des revendications mais sans tenir compte de l’environnement des questions induites par les revendications et ces revendications ont été mal ficelées. C’est ainsi le gouvernement a facilement trouvé une faille. Il a cédé sur des points auxquels l’opposition tenait beaucoup et puis quand on a cédé sur ces points, ils se sont aperçus que le problème n’était pas réglé au fond. Immédiatement cela a provoqué des fissures au sein de l’opposition. J’ai lu la dernière déclaration de Sidya Touré concernant cet effritement des rangs de l’opposition. Je dois dire que Sidya a fait une bonne analyse, mais aujourd’hui, je ne crois pas que les gens s’acheminent vers les acquis légaux, chacun veut prendre le raccourci. Or le raccourci c’est le plus grand danger qui menace la Guinée. Je dis cela en guise d’avertissement. Les problèmes qui sont posés, je l’ai déjà dit, si c’est la date des élections, il y a encore une marge qui permette au gouvernement de céder sur certains points. Le président de la République a prêté serment le 21 décembre 2010. Donc il a été président qu’après la prestation de ce serment, il a fixé la date des prochaines élections au 11 octobre, en théorie c’est bon. Mais dès que c’est contesté, c’est qu’il y a problème. Il faut revoir. Parce que la crainte du président de la République c’est que si on dépasse la date qu’il a indiquée, il risque d’être un président illégitime. Or, selon moi le président devient illégitime que s’il reste en fonction au-delà du 21 décembre sans prêté serment. Donc, il y a matière à organiser des réflexions profondes pour voir les avantages ou les inconvénients de la modification de la date des élections. Et puis il faut noter que rien n’est encore fait dans l’intervalle de temps. Parce que c’est depuis le 11 juillet que nous sommes dans le créneau des trois mois : 11 juillet, 11 août, 11 septembre, 11 octobre et on a dépassé l’intervalle des trois mois. Donc pour que légalité soit respectée, on peut encore trouver une formule qui mette le président de la République à l’abri de l’illégitimité et qui donne la possibilité à l’opposition de se taper sur la poitrine, mais c’est un combat d’arrière-garde. Je pense que quand on veut présenter des revendications à un gouvernement, il faut voir les inconvénients et les avantages de ses revendications. Tout n’est pas bon dans ce qu’on recherche, tout n’est pas mauvais dans ce qu’on recherche. Mais il faut réduire la marge de ce qui est mauvais et puis il faut obtenir vraiment le consensus de tous les partis et faire des analyses profondes avant de se présenter au dialogue. Mais on a décidé comme ça par enthousiasme et puis on est allé se ridiculiser devant l’opinion publique".
Source: Le Democrate
Créé le 31 juillet 2015 20:28Nous vous proposons aussi
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