Interview de M. Oumar Sadio Souaré : A la découverte des 75 sites touristiques de Mali…

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MALI- Malgré son éloignement de la capitale guinéenne, et son manque d’infrastructures surtout routières, la préfecture de Mali accueille de nombreux touristes chaque année. Plus connue par la Dame du Mali, cette préfecture située à 120 km de la commune urbaine de Labé regorge de 75 sites touristiques. Pour parler de ce secteur qui pourrait être un moteur de croissance pour la préfecture de Mali, nous avons tendu notre micro à M. Oumar Sadio Souaré, Directeur de l’office de tourisme de Mali.


 

AFRICAGUINEE.COM :  Bonjour Monsieur Souaré !

OUMAR SADIO SOUARE : Bonjour Monsieur Bah et bienvenue à Mali !

La préfecture de Mali regorge assez de sites touristiques. Dites-nous comment se porte aujourd’hui ce secteur ici ?

Ici à Mali nous avons au moins 75 sites touristiques, mais c’est seulement 45 qui sont déjà très bien identifiés et qui sont fréquentables sans problème. Les autres posent de problème d’accès. Ces derniers temps, les touristes ne viennent presque pas. C’est ce qui fait que les lieux touristiques ne nous rapportent presque rien.

Qu’est-ce qui explique la rareté des touristes ?

C’est d’abord l’enclavement de la préfecture compte tenu du mauvais état de nos routes. Il y a aussi le manque d’hôtels et de restaurants. A cela s’ajoute la lenteur administrative. L’obtention du visa guinéen est difficile et il est cher selon plusieurs touristes qui nous ont rendu visite dans les années précédentes. Il y a également les tracasseries douanières. Si les touristes viennent par nos postes frontaliers, un mauvais accueil leurs est réservé s à nos frontières par les douaniers, les policiers et autres. Je tiens ces informations de certains amis touristes.

Quelles sont les raisons de la faible rentabilité des sites ?

Les sites touristiques ne sont pas aménagés, certains sont complètement inaccessibles par endroit, le réseau téléphonique ne couvre pas toutes les zones, il n’y a pas d’électricité ça c’est en ville. La formation n’est pas suffisante pour les guides touristiques, il manque de moyens logistiques pour le bureau de l’office touristique. Il y a le manque de budget de fonctionnement pour le bureau touristique. Mais la beauté des sites touristiques est parfaite. Mali a le meilleur climat en Guinée, nous en sommes unanimes. Même les touristes le mentionnent souvent dans notre livre d’Or.  Les habitants sont très accueillants, la douceur des fruits, la qualité des produits artisanaux, la teinture et ses différents modes, les contes et légendes des vieux et notables et le beau panorama, tout ça attire à plus d’un titre.

Votre département de tutelle est-il au courant de toutes ces difficultés ?

Absolument ! Au niveau du ministère du tourisme, leur grand problème, c’est que tous les ministres qui se sont succédés, s’ils viennent dans la région, ils se limitent tous dans la ville de Labé. Nous leur avons dit que la région ne se limite pas à Labé, il faut qu’ils visitent Mali et les autres préfectures, mais ce message n’est pas encore tombé dans des oreilles fines. S’il y a des formations, des ateliers ou des rencontres c’est seulement à Labé, ils ne viennent pas dans les contreforts du Fouta.

Qu’envisagez-vous au niveau local pour valoriser les sites touristiques ?

Nous avons un programme pour 2017 au niveau local, surtout pour les gens qui fréquentent les sites le 1er janvier et le 15 septembre de chaque année. Cette année, nous avons envisagé avec l’association du tourisme de faire en sorte que les visiteurs du mont Loura et les autres sites payent la rentrée. Et il y aura une clé de répartition, 10% pour la localité, 20% pour la commune, 50% pour les organisateurs et le reste revient au bureau du tourisme pour nous permettre de fonctionner.

En dehors des touristes venant de l’étranger, est-ce que les guinéens s’intéressent aussi aux sites existants ?

Les populations s’intéressent beaucoup, par exemple en 2015 des citoyens sont venus faire une semaine ici. Ça a rapporté beaucoup de choses aux artisans, aux producteurs de la pomme de terre et aux commerçants. Tout le monde s’intéresse surtout que nous avons dit à nos artisans de ne jamais augmenter le prix des produits quand les touristes viennent. Si c’est bien géré, c’est bénéfique pour tous.

Depuis 1999, vous êtes à l’office du tourisme, soit 17 ans, quelles sont les statistiques des visites ?

Depuis que nous sommes là, on peut bien vous donner les statistiques ou le nombre des touristes venus ici depuis 17 ans. Des touristes étrangers bien sûr.

En 1999 : nous avons reçu 20 touristes, l’an 2000 : 60 touristes, 2001 :  107 touristes, 2002 : 218 touristes, 2003 : 286 touristes, 2004 : 398 touristes, 2005 : 1135 touristes, 2006 : 843 touristes, 2007 : 1208 touristes, 2008 : 1346 touristes, 2009 : 622 touristes, 2010 : 258 touristes, 2011 : 714 touristes, 2012 : 1304 touristes, 2013 : 837 touristes, 2014 : 396 touristes, 2015 : 21 touristes seulement. Pour 2016 nous n’avons pas encore 20 touristes mais le nombre final c’est après le 31 décembre de l’année.

L’épidémie Ebola a contribué à décourager les touristes bien qu’ils venaient petit à petit, vous avez vu l’année dernière c’est 21 seulement. Et cette année on n’a pas encore 20 touristes. Les touristes ne viennent pas aussi s’il y a une instabilité politique dans le pays, si une épidémie touche le pays et si l’état des routes est mauvais. Il faut que tout le monde se donne la main pour changer la donne.

Pouvez-vous nous citer quelques noms des sites touristiques qui sont beaucoup fréquentés ?

Ils sont nombreux. Il y a premièrement le mont Loura, le mont Lansa,  le sage et la dame de Mali, le téléphone de la dame, la chute de Koumeya, les cascades de Guillo, les cascades de Wougnè, les cascades de la GAMBIE, la chute de Kantou, Petoy Naaly, La grotte de Fougou, le mont Sondomoli, les hirondelles de Horè Lyti, les cascades de la Gambie numéro, les abeilles guerrières de Wouyouka, la tombe de Sanda, la grotte de Bhourouya, la grotte et la chute de Soulounden, les hauts fourneaux de Gaya, Gnirè(dent) de Daaly,  Kourè Gnaky dans Touba, les puits creusés par Koly Tenguela, la mosquée souterraine de Madina kouta, l’amant de la dame de Mali, les cases traditionnelles de Pellal, la chute et les cascades de Panna, Les teinturiers de Tinsira, les tisserands de Mali, Les Tisserands de Kolossi, les cordonniers de Sigon

Monsieur Souaré merci

C’est vous qui méritez plutôt des remerciements parce que vous avez bravé tout pour être à Mali yembering !

 

Entretien réalisé par Alpha Ousmane Bah

Envoyé spécial d’Africaguinee.com à Mali

Tel. : (00224) 657 41 09 69

 

 

 

 

 

 

 

Créé le 21 septembre 2016 14:18

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