Intervention militaire au Niger : Qu’en pense Bah Oury ?

Bah Oury

CONAKRY-Faut-il déployer une force militaire pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir ? Alors que les dissensions se creusent entre États du continent sur cette question sensible et risqué, Bah Oury sonne l’alerte sur un risque de déstabilisation de cet État de l’Afrique de l’Ouest. Une dizaine de soldats ont déjà été tués mardi dernier dans des attaques djihadistes sur fond d’isolement du Niger sur la scène internationale.


« La CEDEAO a réaffirmé sa décision d’obtenir des solutions par la voie du dialogue, de la concertation pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger, la libération et la réinstallation de Mohamed Bazoum comme chef de l’Etat légitimement et démocratiquement élu par les nigériens. C’est une chose qu’il faut négocier. Ceux qui disent qu’il faut laisser la junte s’installer, ils ne se rendent pas comptent que la stabilité et la sécurité du Niger vont s’effondrer.  Le pays risquerait par ce biais, de plonger dans une guerre civile qui ferait prospérer l’expansion du djihadisme sur toute cette partie de l’Afrique de l’Ouest et rejoindrait ainsi les djihadistes de la Corne de l’Afrique sur le plan oriental. Ce serait la déstabilisation de toute cette partie du continent. Dans la plupart de nos Etats, il y a des troubles, des situations de conflit interne de toute nature », avertit Bah Oury interrogé par Africaguinee.com.

En exécution des résolutions prises le 10 août dernier à Accra lors du sommet des chefs d’Etat, les dirigeants des armées des États membres de la Cedeao se penchent ce jeudi 17 août 2023 sur la stratégie à mettre en place pour une intervention militaire au Niger. Le président de l’UDRG déclare que l’impasse dans la crise nigérienne pourrait exposer le continent tout entier à une menace.

« Le risque majeur, c’est parce que le Niger est la digue qui protège une bonne partie des Etats Africains par rapport à cette situation désastreuse. Les régimes du président Issoufou et celui Mohamed Bazoum ont contribué à stabiliser leur pays en lui permettant de contenir l’expansion de ces vagues terroristes, si cela couardise et qu’on laisse faire, il va sans dire qu’on est en train de sacrifier le continent tout entier. Je ne pense pas que ça soit cela que les uns et les autres veulent.

Bien entendu, lorsqu’on parle de l’utilisation de la force, il va de soi que ça fait toujours peur, il y a des intérêts qui sont en jeu, mais derrière ces intérêts qui veulent le statuquo, il va de soi où est l’intérêt de l’Afrique ? Lorsque la première guerre mondiale a commencé (1914-18), il y avait des pacifistes, des gens qui ne voulaient pas de la guerre à juste titre. Mais par la suite, tout le monde sait ce qui s’est passé.  Il y a des situations exceptionnelles qui se passent à certains moments dans l’histoire des pays, si vous ne prenez pas la mesure de la situation vous risquerez de le regretter très cher.

En Somalie Mohamed Siad Barre, (1919-1995) – a laissé une gouvernance, les seigneurs de guerre qu’ils ont fait émerger ; ça fait 30 ans que Siad Barré n’est plus mais depuis lors la Somalie n’est pas stable ni en paix. Le soudan c’est la même chose. Donc, réfléchissons, ayons le courage d’assumer nos responsabilités dans un contexte particulièrement difficile », analysé Bah Oury.

Pour justifier leur coup d’Etat, les militaires ont invoqué la dégradation continue de la situation sécuritaire et la mal gouvernance. L’homme politique guinéen laisse observer que les putschistes sont eux-mêmes comptable de ce bilan.

« Depuis des lustres ils sont dans la Gouvernance. Si on fait le point, les régimes militaires ont plus dirigé au Niger que les régimes civils. On ne peut donc pas dire que l’arrivée d’une junte est une nouveauté par rapport l’expérience politique nigérienne. Mais, s’ils sont des réels patriotes, ils doivent savoir que leur action risque de mener leur pays dans le désastre et d’emporter par ce biais-là, le reste du continent. C’est cela l’enjeu. Mesurons les conséquences de chaque situation et évaluons le moindre pour prendre l’option qui préserve les intérêts futurs du Niger, des nigériens et de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il martelé.

A suivre…

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 17 août 2023 12:59

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