Il perd son emploi après l’arrêt des activités de WC Simandou: « Le Gouvernement doit trouver une solution sinon… »
CONAKRY-Le 04 juillet 2022, le Gouvernement guinéen, à travers le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, a décidé d’ordonner l’arrêt immédiat de toutes les activités des deux géants miniers « Winning Consortium Simandou » et « Rio Tinto » dans le Simandou.
Cette décision brusque n’est pas sans conséquences. Des milliers de familles sont aujourd’hui dans la dèche totale. Puisque face à cette décision de la junte, l’entreprise sino-singapourienne a mis fin au contrat de plusieurs de ses employés. D’abord, selon certains travailleurs, dans un premier temps, ils ont été mis en congé technique sans aucune mesure d'accompagnement.
Comme si cela ne suffisait pas, des notifications de « fin de contrat » leur ont été récemment envoyées. Dans la journée de ce mardi, 26 juillet 2022, un ancien employé de Winning Consortium Simandou (WCS) a accepté de confier à Africaguinee.com, la souffrance qu'il traverse depuis la cessation de son contrat.
Notre interlocuteur qui se trouve présentement à Kouroussa à la quête d'un nouveau job a préféré garder l'anonymat. D'entrée, monsieur X a précisé qu'il travaillait dans la mine de Damaro (préfecture de Kérouané) en tant qu'agent pointeur.
« Dans un premier temps, ils m'ont envoyé une notification pour me dire que je devrais finir mon contrat le 21 de ce mois. Ça c'était depuis le 1er juillet 2022 alors que je devrais signer un nouveau contrat de six mois. Je vous rappelle que j'ai déjà passé 2 ans de service au sein de Winning Consortium Simandou. Le jour J, on me dit, au lieu qu'on te donne un nouveau contrat, franchement on met fin à ton contrat parce-que le gouvernement a décidé d'arrêter nos activités. Je leur ai dit, ça ne se passera pas comme ça puisque je n'ai rien gâté. Si le gouvernement a arrêté les activités, vous devez au moins nous envoyer en attente. Brusquement si vous me proposez une fin de contrat, où je vais aller ? Ils m'ont répondu que c'est la décision prise par l'entreprise. J'ai jugé nécessaire de rester calme. Entretemps, on m'a appelé à la Direction pour signer la fin de contrat », a-t-il révélé.
Bien avant la séparation, notre interlocuteur soutient avoir négocié avec ses anciens responsables qui l'ont rassuré qu'en cas de reprise, il sera prioritaire et bénéficiera de son statut d'ancien au sein de Winning Consortium Simandou. Après les deux ans passés dans cette société minière, visiblement déçu, monsieur X avoue avoir reçu 2 millions 500 milles francs guinéens en guise de compensation.
« Où je peux envoyer ces 2 millions 500 milles francs guinéens ? J'ai fait venir ma famille à Kérouané. Finalement, je me suis retrouvé avec zéro franc. Comment vais-je faire pour les nourrir sachant que je suis présentement sans emploi ? Tellement que j'avais beaucoup de stress, je n'ai pas pu rester à Damaro. J'ai décidé de revenir à Kérouané ville. Où je vais me débrouiller pour trouver la dépense ? Je ne sais vraiment pas. On m'a appelé pour me demander d'attendre jusqu'à ce que le virement soit fait. Comme ça, ils vont payer les 2 millions 500 milles francs guinéens plus les dix jours de travail. Avec ce montant, comment je vais payer la location, nourrir ma famille et scolariser mes quatre enfants ? », s'interroge monsieur X, désemparé.
Pour ne pas rester à tourner le pouce, notre interlocuteur a décidé d'aller à Kouroussa où évoluent d'autres sociétés minières. Avant de s'y rendre, il a fallu qu'il s'endette parce qu'il n'a jamais pensé perdre brusquement son travail.
« De Kérouané pour venir à Kourouma, j'ai contracté une dette. En cas de paiement des 2 millions 500 milles francs guinéens, c'est dans ce montant que je vais payer ma dette. Je dois faire combien de jours à chercher encore du travail ? Je ne connais même pas. Ici encore, on me dit de préparer les dossiers. Et pour faire tout ça, il faut de l'argent. En toute sincérité, je suis dans un grand problème. Je n'ai rien donné à ma famille. Je suis là comme ça. Il faut que je passe par mes amis pour leur dire de m'aider. Je n'ai même pas où dormir. Présentement je suis auprès d'un ami juste pour m'aider à passer la nuit chez lui », se lamente notre interlocuteur qui invite le gouvernement à revenir sur sa décision.
« Je suis sous le choc. Nous demandons au gouvernement de nous aider à revoir la situation pour qu'on puisse avoir quoi vivre. Au cas contraire, je suis foutu », a-t-il déclaré, désespéré.
Pour l’heure, les négociations entre le Gouvernement et ses deux partenaires sont dans l’impasse.
Nous y reviendrons !
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 623 06 56 23
Créé le 27 juillet 2022 10:58Nous vous proposons aussi
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