Hôpital Donka de Conakry : Une dizaine de nouveau-nés décède par manque de courant…
CONAKRY- La situation est dramatique à l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant (INSE) de l’hôpital national Donka de Conakry. Une dizaine de nouveau-nés a perdu la vie par manque de courant au niveau de ce centre hôspitalier, a appris Africaguinee.com.
Très en colère, l’oncle du nourrisson qui a perdu la vie, Ibrahima Kalil Soumaoro qui a assisté à la scène affirme être témoin de la perte au total 12 bébés en l’espace de trois jours. Sa nièce souffrait d’une « insuffisance respiratoire ».
« C’est très déplorable, on a perdu notre bébé par manque de courant. Un des médecins, qui s’occupait des bébés a dit à ma belle-sœur que le courant commence à se perturber et s’il n’y a pas de courant on va perdre l’enfant. Il m’a dit que le groupe est en panne, j’étais dépassé. Ce jour-là, je me suis fâché. J’ai failli me jeter sur le médecin », a accusé M. Soumaoro, interrogé par Africaguinee.com.
Notre interlocuteur n’exclue pas de porter plainte contre le médecin qu’il accuse être responsable de la mort du nouveau-né. C’est ce que le médecin qui s’est occupé de l’enfant a rejeté en bloc, brandissant le dossier médical de l’enfant. Toutefois, il se dit prêt à répondre devant la justice si une plainte est déposée contre lui.
Interrogé, il a confié avoir reçu le bébé le 06 avril dernier. Dr Thiam Boubacar a déclaré que le bébé était « prématuré » (57 semaines). Il a été admis tardivement au Centre, dans un état de souffrance fœtale sévère, souligne le médecin, jurant avoir fait de son mieux pour sauver le bébé, dont l’accouchement a eu lieu au Centre de Santé de Matoto.
« Nous avons soumis cet enfant à l’anti bio thérapeutique d’après le protocole de l’INSE. Il était oxygèno-dépendant. Donc, il est resté toujours sous oxygénation et perfusion. Son tableau clinique était mauvais jusqu’au décès. Il a été réanimé à plusieurs reprises, et d’après la littérature quand tu réanimes au-delà de 20 minutes c’est inutile ; même s’il y a le courant cet enfant était condamné. Si l’accouchement a trainé on ne peut pas sauver », a expliqué ce médecin de l’unité de la néonatologie de Donka.
Interrogé, le directeur général de l’INSE a souligné qu’ en 2015, ils ont enregistré 500 bébés prématurés. Dr Ibrahima Kalil Koné a regretté que les parents viennent tardivement à l’hôpital avec des bébés ayant des complications après l’accouchement, dans des centres de soins et cliniques non appropriés.
Face à ce scandale qui intervient après un autre cas similaire à Ignace Deen, une réunion s’est tenue cette semaine entre les professionnels de santé pour résoudre ces problèmes dans le système sanitaire du pays.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
Tél : (00224) 655 31 11 14
Créé le 17 avril 2016 13:48
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: