Guinée : Vers un glissement du calendrier de la Transition ?
CONAKRY-En Guinée, depuis le top départ du « compte à rebours » sur la durée de la transition fixée à 24 mois, cinq mois se sont déjà écoulés. Selon le Chronogramme de la transition arrêté avec la CEDEAO, dix points doivent être exécutés avant d’arriver au retour à l’ordre constitutionnel, prévu en début 2025. Ces dix points sont :
- Le recensement général de la population et de l’habitat.
- Le recensement administratif à vocation d’Etat-civil.
- L’établissement du fichier électoral.
- L’élaboration de la nouvelle constitution.
- L’organisation du scrutin référendaire sur la nouvelle constitution.
- L’élaboration des textes de lois organiques.
- L’organisation des élections locales et communales.
- L’organisation des élections législatives.
- La mise en place des institutions républicaines
- L’organisation de l’élection présidentielle.
Pour l’exécution de ces étapes dites « clefs », la junte est en quête d’un peu plus de 600 millions de dollars américains. Un obstacle financier de taille qui ravive les craintes d’un glissement du calendrier initial convenu avec la Cedeao. Dès lors, des interrogations demeurent : Où en est-on dans la mobilisation des fonds ? Qu’est-ce qui a été fait à date dans la mise en œuvre du chronogramme ? Voyons les choses de près.
De la mobilisations des fonds
Concernant le recensement général de la population et de l’habitat, un montant de 35 millions de dollars reste à mobiliser. La bonne nouvelle pour l’exécution de cette étape, le processus de mobilisation des ressources a été bouclé. La junte dit être à 120%.
Par rapport au recensement administratif à vocation d’état civil, duquel devra sortir le fichier électoral, cette action, nécessite selon les prévisions de la junte, 1400 milliards GNF. Le Gouvernement prévoit de débourser 400 milliards Gnf. Comment combler le reste du montant (1000 milliards Gnf) ? La junte compte sur l’appui des partenaires notamment l’Union européenne. Les discussions seraient en cours dans ce sens. Selon nos informations, d’autres institutions ont également promis de remuer leur porte-monnaie pour financer le reste des activités.
Qu’est-ce qui a été fait concrètement…à date ?
Depuis le début du compte à rebours en janvier dernier, une dizaine d’activités ont été initiées. C’est notamment la mise en place des organes de gestion du RGPH4, l’élaboration et la validation des outils de collecte des données du RGPH4, l’institution par Décret du Programme National du recensement administratif à vocation d’état civil, l’élaboration de l’avant-projet de loi portant régime de l’état civil et du schéma d’établissement du fichier électoral. En ce qui concerne l’élaboration de la nouvelle Constitution, après le Symposium sur le constitutionnalisme, une seconde étape est en cours au CNT. Il s’agit du débat sur l’orientation constitutionnelle.
A l’évidence, le turbo devant mener vers le retour à l’ordre constitutionnel a bien démarré, mais il est loin d’atteindre sa vitesse de croisière. Car à date, aucune action inscrite dans le chronogramme n’a été bouclée. Encore qu’il faille ajouter les tensions internes qui ne favorise pas l’exécution sereine des actions inscrites dans le chronogramme. Or, c’est un secret de polichinelle. La mise en oeuvre de certaines d’entre elles nécessite un large consensus. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant.
Par exemple, le débat en cours sur l’orientation constitutionnelle est boudé par une frange importante de la classe politique, qui réclame l’ouverture d’un dialogue inclusif. Toute chose qui en dit long sur les risques que tout cela représente sur les « 24 mois » que la junte jure de respecter.
Focus Africaguinee.com
Créé le 26 mai 2023 20:41Nous vous proposons aussi
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