Guinée : vers l’arrêt du procès sur le massacre du 28 septembre ?

Des accusés dans le dossier 28 septembre à la barre

CONAKRY-Attendu depuis treize ans par les victimes, le procès des auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009, risque d’être perturbé trois mois après son ouverture à Conakry.


Frustrations, couacs, grincements de dents…la sérénité n’est plus de mise, a-t-on appris. Les mécontentements de certains acteurs du procès commencent à éclater au grand jour. Les chauffeurs qui convoient les accusés et les gardes pénitentiaires qui assurent la sécurité menacent d’aller en grève. Ce sont maillons forts de ce jugement historique qui concerne des crimes de masse.

Selon nos informations, ils n’ont reçu aucune prime depuis l’ouverture des débats au tribunal criminel de Dixinn. La situation est devenue intenable pour eux.

« Moi j’ai commencé à travailler depuis le 28 septembre, jour de l’inauguration du tribunal abritant le procès et le début du jugement. Et depuis lors je n’ai reçu aucun franc. En principe, on devrait nous donner 200 mille francs par jour… ». Ceci est le témoignage d’un convoyeur.

Au micro d’Africaguinee.com, il a déballé les conditions difficiles et précaires dans lesquelles ils vivent, nourries de fausses promesses au quotidien. Selon lui, il ne reçoit pas de nourriture, ni de transport, bref, rien ne bouge dans le sens de leur prise en charge. « Nous avons pourtant des familles à nourrir », dit-il. « Il y a une cantine dans la cour d’appel, mais il te faut aller forcer la situation pour avoir ne serait-ce qu’un sandwich. A part cela, nous n’avons rien à manger toute la journée. Et après tout, nous rentrons chez nous sans frais de transport », a-t-il regretté.

« Notre chef a dit de faire une demande a un moment donné. Nous avons fait cela et on nous apprend que nos réclamations ont été déposées au ministère de la justice. Mais jusque-là, aucun retour… », confie notre interlocuteur.

Dans la catégorie des chauffeurs, ils sont au nombre de trois personnes choisies au niveau du garage du gouvernement pour conduire les bus. Y compris celui qui assure le transport de l’ancien président Moussa Dadis Camara et ses co-accusés, de la maison centrale à la cour d’appel de Conakry, qui abrite le tribunal criminel de Dixinn où se tient le procès sur les évènements douloureux du 28 septembre.

Selon nos informations, des velléités de protestation seraient en train d’être mûries. Si rien n’est fait, les gardes pénitentiaires et les convoyeurs vont décider de se faire entendre dans les prochains jours. Ils n’excluent pas d’abandonner toutes activités liées au procès en cours. Chose qui pourrait impacter négativement le cours normal du jugement suivi sur les quatre coins du monde.

Pour le moment, au niveau du ministère de la justice, c’est silence radio. Nos maintes tentatives de joindre les services en charge de l’administration pénitentiaire sont restées sans suite. Pourtant, il n’y aurait pas que cette histoire de primes impayées qui fait des grincements de dents. Selon certaines indiscrétions, un parfum de surfacturation sent dans certains services liés toujours au procès.   

Nous y reviendrons !

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com 

Créé le 2 février 2023 14:47

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